DesBayeusaines retrouvent les lettres d'un Poilu, elles les restituent à son petit-fils . Depuis des années, Jack cherche des informations sur son grand-père, mort pendant la Première Guerre Je voudrais bien que tu viennes aussi. Mais on dit que les permissions vont être supprimées à nouveau donc ce n’est pas pour cette année. Je n’y compte plus. Il y a de quoi devenir fou. Donc on ne peut ni vendre la marchandise avec profit ni en prendre pour des personnes qui ne sont pas de la société. Aujourd’hui on nous annonce que la ration de pain est diminuée de la moitié ; avec 150 gr de pain nous allons en avoir du courage pour travailler. Tu me dis que tu as la pluie C’est rudement embêtant pour toi qui es dehors. Comme tu dois être au frais. Ça doit te raidir les membres. Quand donc que ça finira et que tu seras enfin tranquille. Et que tu pourras vivre comme nous. Les nouvelles d’aujourd’hui ne sont pas belles décidément qu’est ce que ça fera, je me le demande. Encore si ça faisait finir. Qu’au bout il y ait une fin. Je suis allée chercher des provisions à la coopérative, ma mère ne pouvait en revenir. J’ai pris un savon 30 sous le même qu’ici 48. Des allumettes que l’on en trouve à nulle part, à mesure je prendrai ce que l’on aura besoin et ma foi sur le tout le bénéfice sera bien grand. Quelle bonne idée de monter ça. Chez nous aussi le temps s’est assombri mais ça ne pleut pas, pourtant ça en aurait besoin. Ma mère a sulfaté ce matin, cette drogue l’a fatiguée. J’avais bien peur qu’elle soit malade. Sujet Spéciale dédicace (lettre à une et un peu brisé aussi, mais ça c'était prévisible, d'ailleurs je l'avais prévu. Heureusement il a toujours sa femme et sa bonne intelligence. Il pense vite, très, trop même parfois, c'est ça qui lui a cassé le coeur récemment. J'avais besoin de ça, il m'a remit sur des rails. Son domaine c'est nos

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Celuique certains surnommaient "l'homme le plus poilu du monde" a bien changé. Publié le 22/05/2017 à 20h00, mis à jour le 22/05/2017 à 20h06 Celui que certains surnommaient "l'homme le plus
La sen­tence est tom­bée je vais être fusillé pour l’exemple, demain, avec six de mes cama­rades, pour refus d’obtempérer. Pen­dant la Pre­mière Guerre mon­diale, en France 2 400 poi­lus » auront été condam­nés à mort et 600 fusillés pour l’exemple, les autres voyant leur peine com­muée en tra­vaux for­cés. Ces condam­na­tions ont été pro­non­cées pour refus d’obéissance, muti­la­tions volon­taires, déser­tion, aban­don de poste devant l’ennemi, délit de lâche­té ou muti­ne­rie en 1917. Cette esti­ma­tion de 600 fusillés pour l’exemple ne prend pas en compte les exé­cu­tions som­maires. Le Poi­lu ne refuse pas de se battre mais il refuse d’attaquer à outrance. À Craonne, lors des san­glants assauts com­man­dés par le géné­ral Nivelle, ce sont 30 000 hommes qui meurent en 10 jours et 100 000 sont bles­sés. En 1918, en France comme chez les Alliés, on constate un déclin des exé­cu­tions. En effet, les com­man­de­ments mili­taires com­prennent mieux l’état men­tal des sol­dats, les consé­quences du Shell-Shock », ce choc psy­cho­lo­gique pro­vo­qué par les condi­tions de vie des sol­dats notam­ment sous les bombardements. Ain­si, la lettre d’a­dieu d’Eugène X témoigne de l’hor­reur, fusillé pour l’exemple, est dédiée à son épouse et à sa fille Jeanne Léo­nie chérie J’ai confié cette der­nière lettre à des mains amies en espé­rant qu’elle t’ar­rive un jour afin que tu saches la véri­té et parce que je veux aujourd’­hui témoi­gner de l’hor­reur de cette guerre. Quand nous sommes arri­vés ici, la plaine était magni­fique. Aujourd’­hui, les rives de l’Aisne res­semblent au pays de la mort. La terre est bou­le­ver­sée, brû­lée. Le pay­sage n’est plus que champ de ruines. Nous sommes dans les tran­chées de pre­mière ligne. En plus des balles, des bombes, des bar­be­lés, c’est la guerre des mines avec la pers­pec­tive de sau­ter à tout moment. Nous sommes sales, nos frusques sont en lam­beaux. Nous patau­geons dans la boue, une boue de glaise, épaisse, col­lante dont il est impos­sible de se débar­ras­ser. Les tran­chées s’é­croulent sous les obus et mettent à jour des corps, des osse­ments et des crânes, l’o­deur est pestilentielle. Tout manque l’eau, les latrines, la soupe. Nous sommes mal ravi­taillés, la gale­touse est bien vide ! Un seul repas de nuit et qui arrive froid à cause de la lon­gueur des boyaux à par­cou­rir. Nous n’a­vons même plus de sèches pour nous récon­for­ter par­fois encore un peu de jus et une rasade de casse-pattes pour nous réchauffer. Nous par­tons au com­bat l’é­pingle à cha­peau au fusil. Il est dif­fi­cile de se mou­voir, coif­fés d’un casque en tôle d’a­cier lourd et incom­mode mais qui pro­tège des rico­chets et encom­brés de tout l’at­ti­rail contre les gaz asphyxiants. Nous avons par­ti­ci­pé à des offen­sives à outrance qui ont toutes échoué sur des mon­tagnes de cadavres. Ces inces­sants com­bats nous ont lais­sé exté­nués et déses­pé­rés. Les mal­heu­reux estro­piés que le monde va regar­der d’un air dédai­gneux à leur retour, auront-ils seule­ment droit à la petite croix de guerre pour les dédom­ma­ger d’un bras, d’une jambe en moins ? Cette guerre nous appa­raît à tous comme une infâme et inutile boucherie. Le 16 avril, le géné­ral Nivelle a lan­cé une nou­velle attaque au Che­min des Dames. Ce fut un échec, un désastre ! Par­tout des morts ! Lorsque j’a­van­çais les sen­ti­ments n’exis­taient plus, la peur, l’a­mour, plus rien n’a­vait de sens. Il impor­tait juste d’al­ler de l’a­vant, de cou­rir, de tirer et par­tout les sol­dats tom­baient en hur­lant de dou­leur. Les pentes d’ac­cès boi­sées, étaient rudes .Per­du dans le brouillard, le fusil à l’é­paule j’er­rais, la sueur dégou­li­nant dans mon dos. Le champ de bataille me don­nait la nau­sée. Un vrai char­nier s’é­ten­dait à mes pieds. J’ai des­cen­du la butte en enjam­bant les corps désar­ti­cu­lés, une haine ter­rible s’emparant de moi. Cet assaut a semé le trouble chez tous les poi­lus et for­cé notre dés­illu­sion. Depuis, on ne sup­porte plus les sacri­fices inutiles, les men­songes de l’é­tat major. Tous les com­bat­tants déses­pèrent de l’exis­tence, beau­coup ont déser­té et per­sonne ne veut plus mar­cher. Des tracts cir­culent pour nous inci­ter à dépo­ser les armes. La semaine der­nière, le régi­ment entier n’a pas vou­lu sor­tir une nou­velle fois de la tran­chée, nous avons refu­sé de conti­nuer à atta­quer mais pas de défendre. Alors, nos offi­ciers ont été char­gés de nous juger. J’ai été condam­né à pas­ser en conseil de guerre excep­tion­nel, sans aucun recours pos­sible. La sen­tence est tom­bée je vais être fusillé pour l’exemple, demain, avec six de mes cama­rades, pour refus d’ob­tem­pé­rer. En nous exé­cu­tant, nos supé­rieurs ont pour objec­tif d’ai­der les com­bat­tants à retrou­ver le goût de l’o­béis­sance, je ne crois pas qu’ils y parviendront. Com­pren­dras-tu Léo­nie ché­rie que je ne suis pas cou­pable mais vic­time d’une jus­tice expé­di­tive ? Je vais finir dans la fosse com­mune des morts hon­teux, oubliés de l’his­toire. Je ne mour­rai pas au front mais les yeux ban­dés, à l’aube, age­nouillé devant le pelo­ton d’exé­cu­tion. Je regrette tant ma Léo­nie la dou­leur et la honte que ma triste fin va t’infliger. C’est si dif­fi­cile de savoir que je ne te rever­rai plus et que ma fille gran­di­ra sans moi. Conce­voir cette enfant avant mon départ au com­bat était une si douce et si jolie folie mais aujourd’­hui, vous lais­ser seules toutes les deux me brise le cœur. Je vous demande par­don mes anges de vous abandonner. Pro­mets-moi mon amour de taire à ma petite Jeanne les cir­cons­tances exactes de ma dis­pa­ri­tion. Dis-lui que son père est tom­bé en héros sur le champ de bataille, parle-lui de la bra­voure et la vaillance des sol­dats et si un jour, la mémoire des poi­lus fusillés pour l’exemple est réha­bi­li­tée, mais je n’y crois guère, alors seule­ment, et si tu le juges néces­saire, montre-lui cette lettre. Ne dou­tez jamais toutes les deux de mon hon­neur et de mon cou­rage car la France nous a tra­hi et la France va nous sacrifier. Pro­mets-moi aus­si ma douce Léo­nie, lorsque le temps aura lis­sé ta dou­leur, de ne pas renon­cer à être heu­reuse, de conti­nuer à sou­rire à la vie, ma mort sera ain­si moins cruelle. Je vous sou­haite à toutes les deux, mes petites femmes, tout le bon­heur que vous méri­tez et que je ne pour­rai pas vous don­ner. Je vous embrasse, le cœur au bord des larmes. Vos mer­veilleux visages, gra­vés dans ma mémoire, seront mon der­nier récon­fort avant la fin. Eugène ton mari qui t’aime tant 30 mai 1917
Texted’amour 1 : Mon amour, Je pense à toi tout le temps. J’espère que tu sais à quel point je t’aime et à quel point tu me combles chaque jour de bonheur. Tu es la plus belle personne que je connaisse. Tu as un cœur d’or et une générosité Ma chère Léonie chérie J’ai confié cette dernière lettre à des mains amies en espérant qu’elle t’arrive un jour afin que tu saches la vérité et parce que je veux aujourd’hui témoigner de l’horreur de cette guerre. Quand nous sommes arrivés ici, la plaine était magnifique. Aujourd’hui, les rives de l’Aisne ressemblent au pays de la mort. La terre est bouleversée, brûlée. Le paysage n’est plus que champ de ruines. Nous sommes dans les tranchées de première ligne. En plus des balles, des bombes, des barbelés, c’est la guerre des mines avec la perspective de sauter à tout moment. Nous sommes sales, nos frusques sont en lambeaux. Nous pataugeons dans la boue, une boue de glaise, épaisse, collante dont il est impossible de se débarrasser. Les tranchées s’écroulent sous les obus et mettent à jour des corps, des ossements et des crânes, l’odeur est pestilentielle. Tout manque l’eau, les latrines, la soupe. Nous sommes mal ravitaillés, la galetouse est bien vide ! Un seul repas de nuit et qui arrive froid à cause de la longueur des boyaux à parcourir. Nous n’avons même plus de sèches pour nous réconforter parfois encore un peu de jus et une rasade de casse-pattes pour nous réchauffer. Nous partons au combat l’épingle à chapeau au fusil. Il est difficile de se mouvoir, coiffés d’un casque en tôle d’acier lourd et incommode mais qui protège des ricochets et encombrés de tout l’attirail contre les gaz asphyxiants. Nous avons participé à des offensives à outrance qui ont toutes échoué sur des montagnes de cadavres. Ces incessants combats nous ont laissé exténués et désespérés. Les malheureux estropiés que le monde va regarder d’un air dédaigneux à leur retour, auront-ils seulement droit à la petite croix de guerre pour les dédommager d’un bras, d’une jambe en moins ? Cette guerre nous apparaît à tous comme une infâme et inutile boucherie. Le 16 avril, le général Nivellea lancé une nouvelle attaque au Chemin des Dames. Ce fut un échec, un désastre ! Partout des morts ! Lorsque j’avançais les sentiments n’existaient plus, la peur, l’amour, plus rien n’avait de sens. Il importait juste d’aller de l’avant, de courir, de tirer et partout les soldats tombaient en hurlant de douleur. Les pentes d’accès boisées, étaient rudes .Perdu dans le brouillard, le fusil à l’épaule j’errais, la sueur dégoulinant dans mon dos. Le champ de bataille me donnait la nausée. Un vrai charnier s’étendait à mes pieds. J’ai descendu la butte en enjambant les corps désarticulés, une haine terrible s’emparant de moi. Cet assaut a semé le trouble chez tous les poilus et forcé notre désillusion. Depuis, on ne supporte plus les sacrifices inutiles, les mensonges de l’état major. Tous les combattants désespèrent de l’existence, beaucoup ont déserté et personne ne veut plus marcher. Des tracts circulent pour nous inciter à déposer les semaine dernière, le régiment entier n’a pas voulu sortir une nouvelle fois de la tranchée, nous avons refusé de continuer à attaquer mais pas de défendre. Alors, nos officiers ont été chargés de nous juger. J’ai été condamné à passer en conseil de guerre exceptionnel, sans aucun recours possible. La sentence est tombée je vais être fusillé demain pour l’exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d’obtempérer. En nous exécutant, nos supérieurs ont pour objectif d’aider les combattants à retrouver le goût de l’obéissance, je ne crois pas qu’ils y parviendront. Comprendras-tu Léonie chérie que je ne suis pas coupable mais victime d’une justice expéditive ? Je vais finir dans la fosse commune des morts honteux, oubliés de l’histoire. Je ne mourrai pas au front mais les yeux bandés, à l’aube, agenouillé devant le peloton d’exécution. Je regrette tant ma Léonie la douleur et la honte que ma triste fin va t’ si difficile de savoir que je ne te reverrai plus et que ma fille grandira sans moi. Concevoir cette enfant avant mon départ au combat était une si douce et si jolie folie mais aujourd’hui, vous laisser seules toutes les deux me brise le cœur. Je vous demande pardon mes anges de vous abandonner. Promets-moi mon amour de taire à ma petite Jeanne les circonstances exactes de ma disparition. Dis-lui que son père est tombé en héros sur le champ de bataille, parle-lui de la bravoure et la vaillance des soldats et si un jour, la mémoire des poilus fusillés pour l’exemple est réhabilitée, mais je n’y crois guère, alors seulement, et si tu le juges nécessaire, montre-lui cette lettre. Ne doutez jamais toutes les deux de mon honneur et de mon courage car la France nous a trahi et la France va nous sacrifier. Promets-moi aussi ma douce Léonie, lorsque le temps aura lissé ta douleur, de ne pas renoncer à être heureuse, de continuer à sourire à la vie, ma mort sera ainsi moins cruelle. Je vous souhaite à toutes les deux, mes petites femmes, tout le bonheur que vous méritez et que je ne pourrai pas vous donner. Je vous embrasse, le cœur au bord des larmes. Vos merveilleux visages, gravés dans ma mémoire, seront mon dernier réconfort avant la fin. Eugène ton mari qui t’aime tant
Marseille- "Adieu mon vieux": un siècle après, la police marseillaise a retrouvé les descendants d'un poilu tué sur le front de la Somme, en 1915. Ici, pas d'ADN, mais la dernière lettre du
En ce centième anniversaire de l’armistice de 1918, le thème de la Première Guerre mondiale semblait incontournable. J’ai choisi de l’aborder en reproduisant ci-dessous la lettre d’un poilu, le soldat Charles Guinant. Régulièrement, je la donne à lire à mes jeunes élèves mexicains avec celle du résistant Guy Môquet, rendue célèbre par Sarkozy, quand je veux les sortir de leur apathie. L’effet est garanti et il arrive même qu’ils versent une larme. Vue d’ici, la guerre de 14-18 semble à des années-lumière, un page d’histoire lointaine et mal connue. Les étudiants prennent souvent ce récit cru et sans ambages comme une gifle. La dernière lettre du soldat Charles Guinant Verdun, Le 18 mars 1916, Ma chérie, Je t’écris pour te dire que je ne reviendrai pas de la guerre. S’il te plaît, ne pleure pas, sois forte. Le dernier assaut m’a coûté mon pied gauche et ma blessure s’est infectée. Les médecins disent qu’il ne me reste que quelques jours à vivre. Quand cette lettre te parviendra, je serai peut-être déjà mort. Je vais te raconter comment j’ai été blessé. Il y a trois jours, nos généraux nous ont ordonné d’attaquer. Ce fut une boucherie absolument inutile. Au début, nous étions vingt mille. Après avoir passé les barbelés, nous n’étions plus que quinze mille environ. C’est à ce moment-là que je fus touché. Un obus tomba pas très loin de moi et un morceau m’arracha le pied gauche. Je perdis connaissance et je ne me réveillai qu’un jour plus tard, dans une tente d’infirmerie. Plus tard, j’appris que parmi les vingt mille soldats qui étaient partis à l’assaut, seuls cinq mille avaient pu survivre grâce à un repli demandé par le Général Pétain. Dans ta dernière lettre, tu m’as dit que tu étais enceinte depuis ma permission d’il y a deux mois. Quand notre enfant naîtra, tu lui diras que son père est mort en héros pour la France. Et surtout, fais en sorte à ce qu’il n’aille jamais dans l’armée pour qu’il ne meure pas bêtement comme moi. Je t’aime, j’espère qu’on se reverra dans un autre monde, je te remercie pour tous les merveilleux moments que tu m’as fait passer, je t’aimerai toujours. Adieu Soldat Charles Guinant L’imminence de la mort Ce qui me frappe le plus dans cette lettre est l’apparente sérénité avec laquelle le soldat Guinant raconte les événements qui ont conduit à sa blessure et le condamnent à une mort imminente. Il sait qu’il n’a plus que quelques jours à vivre et va droit au but, sans fioriture, pour faire ses adieux à celle qu’il aime et à son enfant à naître. Près de deux années de combats épouvantables marqués par des pertes humaines considérables expliquent sans doute le courage dont il fait preuve. Dans un tel contexte, la perspective de sa propre mort ne pouvait être repoussée dans un coin de sa conscience. J’en profite pour reproduire ci-dessus une photo qui figurait dans l’un de mes livres d’histoire et qui illustre bien l’horreur de la guerre. Elle m’a toujours fasciné. L’objectif a figé le moment précis, durant l’assaut, où un fantassin français est stoppé net dans son élan par un projectile. Peut-être l’instant exact entre vie et trépas. En arrière-plan de ce décor apocalyptique, d’autres soldats courent entre les balles pour sauver leur peau qui ne vaut plus très cher. L’inéluctabilité de la mort Pour nous qui vivons en temps de paix et dans un environnement relativement sûr, la mort est loin d’être aussi omniprésente que dans les tranchées de 1914-1918. Il est plus facile d’oublier qu’elle nous attend au tournant et c’est ce que l’on s’efforce de faire généralement. Et pourtant, nous sommes tous en train de mourir. Chaque jour qui passe nous rapproche un peu plus de notre dernier souffle, quel que soit le temps qui nous en sépare. Si la mort n’est pas forcément imminente, elle n’en est pas moins inéluctable. Dans le cadre de la pratique bouddhiste, nous sommes invités à faire face à la perspective de notre propre mort. Pas par masochisme, mais parce que la prise de conscience du caractère éphémère de la vie peut nous aider à l’orienter de façon plus bénéfique. Vivre mieux pour mourir mieux, en quelque sorte. Puisse le soldat Charles Guinant avoir vécu ses derniers instants sereinement. Frédéric PS Si le thème de la Première Guerre mondiale vous intéresse, je vous recommande de consulter les carnets de guerre de Frédéric B. mon alter ego ? que des élèves du Lycée Clémence Royer de Fonsorbes ont retranscrits sous forme de blog. Une belle initiative qui permet de redonner vie à ce jeune homme parti au front à 18 ans.
\n\n \n lettre d un poilu Ă  sa femme
Lalettre d'un poilu à été restituée au terme d'une enquête sans précédent associant policiers et généalogistes. Le fac-similé de Lettres d’un poilu de Couffé souvenir de la guerre 14-18 Seules quelques familles ont eut la chance de retrouver les lettres que leur aïeul envoyait du front. Dans ces lettres se trouvent toute la vie et les pensées qu’un poilu avait dans les tranchées. L’écriture était pour eux un réconfort, je suis content que tu m’écris c’est la seule consolation » lettre du 1er mars 1915, cela leur permettait de garder contact avec leur famille et d’avoir des nouvelles autres que celles du front. Louis fut l’un de ces soldats perdu dans la multitude de ceux qui survivaient sur le champ de bataille. Louis a 33 ans quand la guerre éclate en 1914. Il est originaire de Couffé, une petite commune de Loire Atlantique, non loin d’Ancenis. Il y habite avec sa femme Louise et ses enfants Louis et Marie-Louise. Le 14 novembre 1902, ce jeune homme de 20 ans, encore célibataire, quitte ses parents pour aller faire son service militaire au sein du 28ème Régiment d’Artillerie de Rennes comme 2ème canonnier servant soldat affecté à une pièce d’artillerie. Il y restera un an avant d’être démobilisé et de retourner à Couffé. Le CET des pluches les éplucheurs de patates à l’armée, collection privée Quelques années plus tard, en 1910, il épousa Louise dont il aura 2 enfants, Louis en 1911 et Marie Louise en 1913. Presqu’un an après la naissance de sa fille la guerre éclata et il fut appelé sous les drapeaux comme des millions d’autres hommes qu’ils soient français, britanniques, allemands… quand il reviendra ses enfants auront bien grandi. ____________________________________________________________ La guerre est déclarée Le 28 juin 1914 l’archiduc François Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie, est assassiné avec sa femme à Sarajevo. Cet événement déclenchera, le 3 août 1914, un conflit mondial qui durera 5 ans opposant deux camps, la Triple Entente France, Royaume-Uni, Russie et la Triple Alliance Allemagne, Empire austro-hongrois, Italie. Déclarations de guerre en 1914 L'Autriche à la Serbie le 28 juillet, à la Russie le 5 août. L'Allemagne à la Russie le 1er août, à la France le 3 août, à la Belgique le 4 août. Le Royaume-Uni à l'Allemagne, le 4 août, à l'Autriche le 13 août. Le Japon à l'Allemagne le 23 août. La France et le Royaume-Uni à la Turquie le 3 novembre. ____________________________________________________________ Le 1er août 1914, l’ordre de mobilisation est donnée en France, Louis reçoit le sien, ainsi il part laissant femme et enfants comme des millions d’autres. Il part muni de son livret militaire dans lequel se trouvait son fascicule de mobilisation. C'est grâce à ce document de 4 pages que chaque homme savait exactement quoi faire une fois la mobilisation décrétée. Il existait 5 couleurs de fascicule suivant le mode de transport ou le type d’affectation, Louis, prenant le chemin de fer dut en recevoir un rose. L’acheminement des soldats vers leur base de cantonnement se fit par le biais du chemin de fer ou à pied, millions de réservistes vont dire adieu à leur famille ne sachant quand ils les reverront. Ils partent avec le sentiment d’avoir à défendre leur pays et que la guerre sera courte. Le consentement de la population répond à la menace qui pèse sur la patrie, sur le sol français et sur les familles. Dans une armée composée de jeunes soldats et d’un grand nombre d'hommes mariés et pères de famille, la défense et la protection des siens », revêtent une importance capitale. Archives nationales française Louis est d’abord incorporé à l’artillerie divisionnaire puis au 2ème Régiment d’Artillerie Coloniale 2ème RAC et convoqué le 4 août à Brest, notamment au fort de l’Ile Longue d’où il écrit à Louise. Il y décrit les nombreux militaires qui sont cantonnés à Brest et qu’il voit les navires cuirassers, les contre-torpilleurs, les torpilleurs, les bateaux hôpitalles ». Certains soldats n’ont pu se résoudre à abandonner leur famille, un sergent d’infanterie qui est avec nous il a amené sa femme et ses deux enfants », un autre qui venait avec un enfant de 10 mois dans ses bras qu’il a remis a l’hôpital et il a laissé sa femme morte à la maison » l’on en voit de toutes les couleurs, chacun raconte ses misères » lettre du 22 juillet 1914. ____________________________________________________________ Le Port de Brest Pendant la Première Guerre mondiale, le port de Brest, loin du front, voit débarquer de nombreuses troupes étrangères russes, portugaises, américaines… qui rejoignent les lieux de combats. Le pays de Brest accueille les premières bases aéronavales avec les débuts de l'aviation militaire. Troupes britanniques 1914 Troupes portugaises 1917 L’Ile Longue Elle se situe dans la rade de Brest sur la commune du Crozon et accueillera à partir d’octobre 1914 un camp de prisonniers. Y seront enfermés essentiellement des intellectuels et artistes allemands, autrichiens, hongrois, alsaciens et lorrains. Les derniers prisonniers partiront en décembre 1919. Construction du camp sur l’ile 1914 ____________________________________________________________ Au cours de son séjour à Brest, Louis passe probablement de l’artillerie divisionnaire à la 22ème Batterie d’artillerie à pied du 2ème RAC mais cela ne reste qu’une hypothèse toute fois les dates de garnison correspondent. Il restera en cantonnement dans la ville jusqu’au 27 août 1914 où il est dirigé vers le Havre, autre grand port en France qui verra débarquer les troupes alliées afin d’alimenter le front en hommes, je te disais qu’on en voit du monde, toujours ils arrivent des anglais, nous travaillons avec les américains ils sont après leurs autos. » Lettre du 1er septembre 1914. Il y restera jusqu’au 1er juin 1915, date à laquelle il partira pour le front. Durant toute la durée qu’il est au Havre il écrit quotidiennement ou presque à sa femme afin de lui dépeindre ses journées à l’arrière du front. Durant son séjour au Havre il ne semble pas passer son temps à nettoyer les autos » il travaille dans les champs et sur des chantiers et oui il faut bien remplacer tous ceux qui sont partis se battre et donc les fermes avoisinant la ville font la demande de soldats pour les aider. De plus il faut aussi travailler la terre pour pouvoir nourrir l’armée aujourd’hui arrivant de notre chantier je t’envoie cette carte pour te dire que le travail est assez plaisant, l’on trouve le temps moins long qu’à la ferme où nous étions ». Lettre du 1er septembre 1914. Pour le travail qu’il effectua à la ferme le patron nous a dit qu’il nous donnerai 30 sous par jour c’est mieux que de gagner 1 sous » lettre du 30 mars 1915 Le peu d’argent qu’il gagne lui sert pour ses frais courants ce qui évite à Louise de lui en envoyer. En plus d’accueillir les troupes fraiches, la ville devient un grand hôpital pour les blessés qui ne cessent d’arriver. Les écoles au Havre et aux alentours, Rouen et bien d’autres villes les plus rapprochés des opérations vont être évacués pour être transformer en hôpital. Le Général Joffre demande cent milles lits de prêts pour le 15 mars pour recevoir les blessés probables qu’il s’attend avoir, fort coup ça va être terrible pour qu’il s’attend à cent mille blessés il faut compter autant de morts que de familles en deuil. Quand on y pense ça donne à réfléchir, ceux qui vont se trouver en première ligne vont prendre quelque chose. On veut soit disant prendre l’offensive, ça veut dire les déloger de leur tranchées, je suis encore heureux d’être dans ce régiment… » Lettre du 1er mars 1915. Les hommes qui reviendront chez eux ne le seront pas toujours indemne, nombreux seront ceux qui reviendront mutilés. Dans sa lettre du 10 mai 1915 il parle du frère d’un de ses camarades qui avait deux jambes de coupés et tu crois que ce n’est pas trop triste vaudrait mieux la mort ce ne serait pas plus triste et combien d’autre, partout c’est la misère chacun en a sa part. L’autre jour on en a décoré un qui avait un bras et une jambe couper et un œil d’arracher… » En plus d’accueillir des hommes, le port voit arriver du matériel notamment venus d’Amérique, nous travaillons toujours à nos autos, il en vient tous les jours d’Amérique. »Lettre du 29 décembre 1914 Source privée Le temps où Louis travaillait dans les champs prêt du Havre est désormais révolu, le 1er juin 1915 il est affecté à l’armée active et part donc pour le front. Sa batterie est dirigée en cantonnement vers Belfort, à 30km de la ligne de front. ____________________________________________________________ Belfort Dès le 3 août 1914, Belfort, situé à 30km du front, est mis en état de siège et la ville passe donc sous le contrôle de l’armée. Dès lors la population est évacuée de la ville à l’exception de certains hommes. 20 à 25 000 personnes sont contraintes de partir, elles ne pourront revenir qu’à partir du 15 août 1915, époque à laquelle Louis y est stationné. Évacuation de Belfort en 1914 Durant toute la guerre une garnison de 70 000 hommes environ vivront sur le dos de la population, l’armée réquisitionnant nourriture, chevaux, ferme, matériel… De 1914 à 1915 se trouvera entre autre stationné à Belfort des troupes de réserve ou en repos comme le 235ème, 242ème, 371ème, 372ème, 35ème, 42ème, 171ème, et 172ème Régiment d’Infanterie, la 28ème Brigade d’Infanterie, une partie du 2ème Régiment d’Artillerie dont la batterie de Louis et la 11ème Dragons de la cavalerie. Étant juste à l’arrière des lignes, la ville, en plus de l’armée de cantonnement voit arriver de nombreux blessés qui seront en partie soignés sur place. Les soldats n’ont que peu de médicaments pour se soigner sur place. Parmi ces blessés certains repartiront sur le front et d’autres plus gravement atteint seront évacués vers des hôpitaux. C’est ainsi que les rues seront envahies d’ambulances déchargeant et chargeant des blessés et faisant sans cesse des allers-retours entre le front et l’arrière. Cette guerre sera une véritable boucherie ». Dès le début du conflit le nombre des blessés est impressionnant que l'on ne peut tous les soigner. Ils étaient triés et les médecins s'occupaient d'abord de ceux qui pouvaient retourner au combat avant de prendre en charge les blessés plus important. Les mutilés furent nombreux, on les surnomma les gueules cassées » l'usage d'armes comme les shrapnels obus à balles ou les obus à haut pouvoir explosif provoqua des dégâts considérables sur les corps humains. Jamais, comme pendant la Première Guerre mondiale, les hommes revenus vivants n'ont été aussi abîmés. À leur retour chez eux, il leur a fallu affronter le regard des civils. Les gueules cassées ont le plus souvent été des objets de dégoût, malgré les premiers progrès de la chirurgie réparatrice. En plus des médecins il y avait de nombreuses infirmières, religieuses ou civils, qui prenaient soin des malades ou qui accompagnaient les derniers moments de vie d’un soldat. La délégation des Gueules cassées à Versailles, le 28 juin 1919 Historial de la Grande Guerre de Péronne Le personnel infirmier de l'hôpital auxiliaire n°105 de Belfort Coll. Musée du service de santé des armées, DR. Hôpital français 1914-1918 Nécessaire médical d’un soldat Nécessaire médical d’un soldat ____________________________________________________________ À la différence du Havre, à Belfort Louis ne travaille pas dans une ferme, l’ambiance à changer il doit désormais s’entrainer pour le combat, à tous moments il peut être envoyé se battre. Alors tous les jours l’on fait la manœuvre de canons de toutes les sortes. Il y en a de 10 sortes, ce n’est pas facile de se rappeler de tout ça. » lettre du 29 juillet 1915 nous travaillons de demi à demi, les soirs la moitié d’entre nous un soir et l’autre le soir d’après jusqu’à temps que tout le matériel soit arrivé, c’est bien du travail que de faire une guerre comme ça. La journée a été assez calme, aujourd’hui les avions nous ont pas beaucoup déranger. Hier soir il y a un avion français qui a partie faire sa visite sur les lignes allemandes. L’on le voyait faire sa manœuvre, quand ils l’on aperçut les pruneaux ne manquant pas alentours de lui mais il n’avait pas peur. L’on le voyait encadré dans les coups de canons mais pour se moquer d’eux il faisait des tours et demi tour comme pour le dire tirer toujours vous ne me tenez pas malgré la vive cannonade. Il a fait son parcours et il n’a rien attrappé , c’est assez difficile a attrappé, on dit que celui là c’est un aviateur très calé… » lettre du 13 août 1915 Ce que Louis décrit à sa femme sont les début de l’aviation dans la guerre, il se peut que les exploits de cet aviateur soient ceux d’un pilote célèbre stationné à la même période à Belfort, Adolphe Pégoud qui sera tué lors d’un duel aérien au dessus de Petit Croix le 31 août 1915 soit juste quelques semaines après cette lettre. Au début utilisé pour des missions de reconnaissance les avions furent rapidement utilisés pour bombarder et pour les duels aériens. Si avant la guerre ils n’étaient pas encore au point pour le combat, les avancés durant ses 5 ans seront très rapides au point d’en faire un atout indispensable à la fin de la guerre. Artillerie en 1914-1918 Canon de 75 Modèle 1897 Canon de 120 L Modèle 1878 Canon de 138 mm Modèle 1910 Obusier court de 155 mm à tir rapide Rimailho » Canon de 155mm GPF Canon de 155 C modèle 1917 Schneider Canon de 155 L Modèle 1877 Canon de 240 Modèle 1884 Mortier de 220 Modèle 1880 Mortier de 270 Modèle 1885 À partir du mois de septembre plus aucune mention du lieu où Louis se trouve n’apparait sur ses lettres, il semblerait qu’à partir de cette période il ait rejoint, avec sa batterie, la région de Pontavert dans l’Aisne. À présent l’on va en marche tous les jours. Tous les matins de 6h à 1h et l’après-midi on nous emplois à faire des corvées des revus dans une manière on n’est guère plus tranquille qu’au front mais on est tout de même mieux. » lettre du 23 octobre 1915 Cela ne fait qu’un an que les hommes sont partis de chez eux et leur moral n’est pas des plus heureux mentionne quelques fois Louis. Quand donc que le beau jour de la paix arrivera. Je t’assure que ce jour est réclamer souvent car on commence à en avoir assez de ce triste métier. » lettre du 23 octobre 1915 D’autres ont peur de devoir partir se battre Pierre il me dit qu’il a la frousse de partir au front » lettre du 29 décembre 1914. Ces hommes qui doivent partir se battre savent parfaitement que le champ de bataille est un lieu où ils risquent, dans le meilleur des cas, de revenir blessé voir même mutilé pour certain et dans le pire des cas ils y mourront. Certain tenteront même de déserter, quand ils seront rattrapés ils seront jugés soit à une peine de prison soit à servir d’exemple et être fusillé, on parle alors des fusillés pour l’exemple ». Dans bien des cas ces soldats ne seront coupables que d’avoir eu peur de mourir sur le champ de bataille. Aujourd’hui il en a été condamné un pour 5 ans, il avait déserté. Il est de notre batterie et en désertant il s’est fait arrêter par une sentinelle a peut être 4km d’où nous sommes. Il lui on demandé le mot et il cherchait à se sauver la sentinelle a tiré dessus, la balle l’a attrapé dans le dos, il s’est baissé au coup et la balle lui a frangé les reins, sa veste et sa chemise, il n’y au que la peau de frangée… On nous a lu sa condamnation, il y avait 4 batteries en armes et lui à passer devant nous pour montrer l’exemple, on en voit de toutes les manières, ensuite les gendarmes l’ont pris et l’ont emmené où je n’en sais rien, il n’y a pas à faire le rebelle. » lettre du 10 juin 1916 Au total se sera 953 soldats français qui seront fusillés entre 1914 et 1918, dont 639 pour désobéissance militaire, 140 pour des faits de droit commun, 127 pour espionnage et 47 pour motifs inconnus. Le Monde, 27 octobre 2014, "Le nombre des fusillés de la Grande Guerre est revu à la hausse" Poilus, collection privée En ce début 1916 le front ne bouge pas dans le coin où se trouve Louis l’on est toujours au même point ça n’avance ni ça recule. Je ne comprends rien dans une guerre comme ça, aussi avec des fortifications comme l’on fait ce n’est pas facile des 2 cotés de bouger de place. » lettre du 4 janvier 1916. Le temps est long pour les soldats vivant dans les tranchés, nous faisons toujours le même travail » lettre du 13 janvier 1916. Afin de passer le temps ces hommes fabriquent divers objets avec ce qu’ils ont sous la main du bois, des cartouches d’artillerie… Parmi les objets que Louis fabriquera on aura des boutons en plomb qui devaient manquer à ses vêtements, une bague pour sa femme ou encore 2 croix qu’il enverra à sa femme pour ses enfants. Je t’envoie un petit colis ou sont les petites croix. Elles sont dans une petite boite d’allumette et j’ai mis un journal a les enveloppées et j’ai cousu ça. Il y en a une qui est un peu plus grande que l’autre tu la donneras à Louis. Je les ai percée tu pourras leur mettre une petite chaine si tu en trouve. J’ai envi de te faire une autre bague car celles que tu as ne sont pas très belles. » lettre du 17 avril 1916 Boutons en plomb fabriqués par un poilu Croix fabriquées par un poilu en 1916 Le 6 mars 1916, Louis a changé de lieu de cantonnement il est alors basé dans une batterie sur le front. Je suis toujours a gardé ma batterie, c’est toujours la même chose… Il tombe tous les jours un peu de neige, nous sommes encore pas trop mal dans notre souterrain, les rats ne manquent pas trop ils nous mangent tout. » lettre du 6 mars 1916 La vie dans les tranchées est dure et encore plus en hiver. En plus des rats qui mangeaient les maigres provisions des soldats s’ajoutait les poux, la faim, la boue qui s’infiltrait partout et l’odeur des cadavres que l’on n’avait pu enterrés. En juin le voilà à surveiller un bois mais la bataille fait rage, défense de quitter le bois » lettre du 1er juin 1916, il fait de longue garde afin de surveiller l’ennemi. Toute fois au vue de ce qu’il écrit il ne doit pas se trouver au cœur de la bataille. Au cours de ce mois il est affecté à la construction de batteries qui ne servent parfois que 3 ou 4 jours » et qui peuvent atteindre plus de 200m pour 8 pièces d’artillerie et d’un souterrain à 3m en terre de profondeur, il y en a du travail à creuser et ce boyau fait 20m de long, nous en avons 4 ou 5 à faire comme ça et l’on peut en faire 2 à 3m par jour… » lettre du 19 juin 1916. Construction d'une batterie les rondins sont placés dessus et dessous dans l'ondulation des tôles pour une meilleure protection [photographie de presse] / Agence Meurisse, BNF Durant l’hiver 1916-1917 le temps est froid, humide et pluvieux, les soldats ont de la boue jusqu’aux genoux… nous ne ressemblons qu’à de la boue » lettre du 24 février 1917, le matériel s’enlise et parfois ils en perdent lors de leur déplacement, la pluie et la neige rendant les routes et chemins impraticables. La neige tombée durant cet hiver là bloquera jusqu’à l’utilisation du matériel hier matin nos pièces ne paraissaient plus dans la neige car le vent l’avait emportée dans les trous et tout était plein… » lettre du 9 mars 1917 Sans parler du brouillard qui empêche la visibilité on ne voyait rien seulement à 500m devant soi » lettre du 9 mars 1917 D’ici la fin de la guerre Louis changera probablement de lieu et construira certainement encore des batteries. Durant tout le conflit Louis aura la chance, dans la majorité des cas, d’être envoyé dans des zones de combats plus ou moins calme ou à l’arrière de la première ligne. Son métier semblait consister pour une grande partie à creuser des batteries et des souterrains. Contrairement à d’autre il aura la chance de revenir vivant de cet enfer, sans blessure mais non sans un certain traumatisme des horreurs qu’il aura pu voir pendant ces 5 années de guerre. ____________________________________________________________ Enfin la guerre est finie Le 11 novembre 1918 la guerre prend fin, l’armistice est enfin signée. Les combats cesseront à 11h et pourtant des hommes continus à mourir sur le champ de bataille ou dans les hôpitaux, on estime à environ 500 000 le nombre de soldats morts après la guerre des suites de blessures ou de maladie. Au cours de ce conflit plus de 9 millions d’hommes, femmes et enfants mourront sans distinction de nationalité, de sexe ou d’âge soit, en autre, million de français, million d’allemands, 850 000 anglais, 114 000 américains, million de russes et million d’autrichiens et hongrois… En plus des morts, en Europe, au lendemain de la guerre, on compte environ 6,5 millions d’invalides, dont près de 300 000 mutilés à 100 % aveugles, amputés d'une ou des deux jambes, des bras, et blessés de la face et/ou du crâne. L'emploi massif des tirs d'artillerie, des bombes, des grenades, associé au phénomène des tranchées où la tête se trouve souvent la partie du corps la plus exposée ont multiplié le nombre des blessés de la face et explique la gravité des blessures. Les progrès de l'asepsie et les balbutiements de la chirurgie réparatrice permettront de maintenir en vie des blessés qui n'avaient aucune chance de survivre lors des conflits du 19ème siècle. ____________________________________________________________ Enfin le 15 février 1919 Louis est mis en congé illimité de démobilisation et rattaché comme 3ème échelon au n°44 dépôt démobilisateur de la 51ème artillerie. N’étant pas libéré de l’armée il est affecté au 1er Régiment d’Artillerie Coloniale le 10 août 1921 puis au 111ème Régiment d’Artillerie Coloniale le 1er mars 1924. Il faudra attendre le 10 novembre 1930 pour qu’il soit libéré de l’armée et rendu entièrement à la vie civile. ____________________________________________________________ Le 2ème Régiment d’Artillerie Coloniale 22ème Batterie à pied - Du 6 au 28 août 1914 Brest - Du 28 août 1914 au 12 juin 1915 Havre - Du 14 juin 1915 au 17 août 1915 Belfort - Du 20 septembre 1915 au 23 février 1916 L’Aisne, région de Pontavert puis du Bois de Beaumarais - Du 25 février au 29 juillet 1916 Verdun - Du 29 juillet au 30 décembre 1916 dépôt d’artillerie lourde à Lempire au Bois - Du 5 au 14 janvier 1917 Chapelle de Cormigny - Du 17 janvier au 19 avril 1917 Soissons - Du 20 avril au 24 novembre 1917 Ailette - Le 23 octobre 1917 attaque de Malmaison - Le 21 décembre 1917 Coucy le Château - Du 21 décembre 1917 au 27 février 1918 le Chemin des Dames - Du 10 juin au 31 juillet 1918 2ème bataille de la Marne - Du 31 juillet au 11 novembre 1918 Bar sur Seine ____________________________________________________________ Tout au long de la guerre Louis ne cessera de prendre des nouvelles de sa famille et d’écrire à sa femme comme à sa mère, son frère, son oncle ou des compagnons éparpillés sur la ligne de front. Pourtant toutes ses lettres n’arriveront pas à leur destinataire soit parce qu’elles se perdront et d’autres seront confisquées par la censure tu me dis que tu ne les reçois pas toutes. Je t’ai pourtant écris le 8 et le 9 puisque je t’écris tous les jours mais il ne faut pas mettre grand-chose pour qu’elles n’aillent pas » lettre du 23 octobre 1915. Dans ses nombreuses lettres on lit toute l’inquiétude qu’il a pour sa famille, du travail dure que sa femme doit avoir aux champs, il semble se sentir coupable de ne pas être là pour l’aider. tu me diras si les petits ont bon appétit et toi tu ne doit pas manquer de mal de tète avec tout ça mais soit tranquille à mon sujet car je suis très bien pour le moment. » lettre du 19 juillet 1915 Il sait que les hommes et les domestiques sont devenus moins nombreux, dans une lettre du 29 décembre 1914 il lui dit il ne faut pas trop le maltraiter, au contraire lui donner courage sar s’il nous laissait en plant que ferais tu. Tu sais que les domestiques sont rares… ». Parrain va être bien embêté s’il n’a point de valet, il ne doit guère en avoir à gagé dans le pays » lettre du 13 janvier 1916. Depuis le début des hostilités l’arrière s’est organisé pour soutenir au mieux les hommes partis se battre. Les femmes ont du remplacer les hommes dans bien des domaines comme les usines, les fermes, les commerces, l’administration… il faut bien ramener de l’argent pour nourrir la famille. Quand les hommes rentreront elles abandonneront leur liberté pour retourner à leur vie de femme au foyer comme si la guerre n’avait jamais existé. Femmes travaillant dans une industrie de munitions durant la première guerre mondiale, Musée Impérial de la Guerre, Londres Il n’a, comme bien d’autres, que les photos pour se souvenir d’eux et supporter cette guerre. Hier soir j’ai reçu tes photographies, ça m’a fait quelque chose quand je vous vois, faut pourtant pas compter se voir tout de suite car malheureusement cette guerre n’est pas fini à voir tout ça. » lettre du 30 mars 1915 Il n’y a seulement pas une minute dans le jour que je ne songe pas à vous tous. » lettre du 29 mai 1916 Les quelques photos qu’ils emmènent ou que leur famille leur envoie sont un moyen de ne pas oublier leur visage. Les hommes qui partent ne laissant derrière eux personne à qui écrire ou ceux coupés de tous liens avec leurs proches pour divers raisons pourront trouver en la personne de la marraine de guerre quelqu’un à qui écrire et se confier. Ces femmes leur apporteront un grand soutien, elles pourront même leur envoyer des colis et à partir de 1916 les recevoir en permission, de ces échanges naitront de vrai liens affectifs dont certains se solderont par un mariage après la guerre. Afin de rassurer Louise il précisera souvent qu’il est en bonne santé », qu’il ne l’oubliera jamais et qu’il l’a désire ». Mais toutes les familles ne reçoivent pas forcément des nouvelles régulières, certaines sont des semaines voir des mois sans nouvelles et un jour une lettre arrive de nouveau mais dans d’autres cas c’est un acte de décès que les familles reçoivent. Il y a un frère de un de mes camarades qui a été 3 mois sans écrire, il le croyait aussi eux mort et il a écrit l’autre jour, il y en a plusieurs comme ça… » lettre du 30 mars 1915 La mère de Louis est sans nouvelles de son autre fils Pierre, elle doit être bien en chagrin… mais faut pas se désespérer avant de voir peut être qu’il est prisonnier ou qu’il ne peut pas écrire, il y en a bien d’autre que sont plus longtemps sans nouvelles et qui en reçoivent… » lettre du 31 mars 2015 Mais Pierre ne reviendra pas du front il sera tué en mars 1915 à Mesnil les Hurlus à l’âge de 27 ans. Pour les soldats le temps se fait long, leur famille leur manque tous les jours et les permissions sont rares. Louis n’en aura pas beaucoup durant les 4 ans qu’il sera parti, il en parle régulièrement dans ses lettres. Si j’avais eu seulement 4 jours de permission j’aurais pu en couper un peu. Je ne suis pas prêt d’y aller … mais on dit que les premiers vont partir mercredi prochain 4 août, il doit en partir 3 tous les jours ça n’ira pas vite sur 300 qu’on est dans la batterie… Voila un an qu’on a pas vu sa chère petite famille sa nous semble un peu trop long » lettre du 29 juillet 1915. Le 13 août 1915 il ne sait toujours pas quand viendra son tour pour une permission. Le 16 octobre 1915 ce n’est pas encore mon tour j’irai sans doute aussi moi mais quand je n’en sais rien… ». Le 13 janvier 1916 voilà bientôt 18 mois » qu’il n’a pas vu sa famille. Enfin à la fin février ou début mars 1916 il a eu sa permission, il a retrouvé les siens mais pour peu de temps. A son retour il faudra attendre encore de nombreux mois pour revoir les siens. Les permissions sont rares et courtes, et les soldats qui retournent dans leur famille sont souvent désagréablement surpris à l'arrière, on ne connaît rien de leur vie au front. Les poilus s'emportent contre les embusqués », les planqués » qui sont parvenus à éviter le combat par des intrigues. Je vois tout le monde s’habituer à la guerre et il se moque pas mal de ceux qui y sont mais nous autres un ne s’y habitue pas si facilement que ça. Je voudrais bien voir ceux qui en mettent tant dans leurs poches y venir faire un tour, ils ne craneraient pas tant comme ils le font en ce moment. C’est ce que je m’étais apperçu un peu en permission sur les raisonnements de plusieurs qui n’ont aucun des leurs aux dangers, ils pensent en eux, la guerre peut durée pendant ce temps là l’on vend tout moitié plus cher qu’en temps de paix. » lettre du 6 mars 1916 quel chance tout de même ceux qui sont restés ils ne pensent guère aux autres… » lettre du 23 octobre 1916 Tout au long de cette guerre les soldats français ne mangeront pas forcément à leur faim contrairement aux soldats britanniques mieux lotis de ce cotés là. Tu me demandes si l’on est bien nourrit dans la ferme où nous allons, il y a des jours pour ça il y a d’autres que c’est maigre un peu, beaucoup de beurre à tous les repas et comme boissons de la boitte comme on fait chez nous, ça ne donne guère de force le vin… » lettre du 30 mars 1915 Grace aux colis que leur famille leur feront parvenir, les petites douceurs de leur régions amélioreront leur quotidien. J’ai reçu ton colis… il y avait du beurre et du pâté, le beurre est encore bon mais le pâté n’est pas fameux, il était à moitié perdu…Quand tu me renverras quelque chose, envoi moi du beurre c’est ça qui se conserve le mieux et qui fait le plus de bénéfice et qu’on aime le mieux » lettre du 21 mars 1916. Les colis mettant plus ou moins longtemps à venir certaines des denrées périssables n’étaient plus comestibles une fois que Louis recevait ses colis. Louis tout au long de sa correspondance avec Louise lui réclamera du beurre car il semble cher sur le front j’en vois qui en achète aux environs de 5fr la livre, il n’est pas bon marché. » lettre du 25 août 1916 Certains recevaient aussi des conserves ou des boites de biscuits et les colis étaient parfois complétés de nécessaire de toilette ou de vêtements comme des gilets de peau » et des chaussettes » lettre du 10 mai 1915 Sources divers Archives départementales de Loire Atlantique Archives Nationales Bibliothèque Nationale de France Tapuscrit École de l’Artillerie-transcription intégrale- Franck MUNT AOR 66-2015- Historique du 2ème RAC Correspondances de guerre d’un poilu entre sa femme et lui
3 Saint-Valentin, lettre d'un poilu à sa femme. Le 28 décembre 1914. Ma bien chère Alice, Nous sommes de nouveau en réserve pour quatre jours, au village des Brebis. [] Quatre jours aux tranchées, quatre jours en réserve. Nos quatre jours de tranchées ont été pénibles à cause du froid et il a gelé dur, mais les Boches nous ont bien laissés tranquilles. Le jour
en 1917 , un poilu écrit sa dernière lettre à sa femme. Il va être fusillé pour l'exemple … SOURCE 2018-12-11 2018-12-11 Marseille la lettre d'adieu d'un poilu remise à sa famille un siècle plLe 1818 l'incroyable histoire de la lettre d'un poilu marseillais retrouLa police utilise Twitter pour enquêter sur la lettre d'un poiluLettre à un poilu - Ecole de Brie-sous-ArchiacSi la lettre d'un Poilu m'arrivait...aujourd'huiLa lettre d'un poilu par les CM2 de la Classe de Catherine MISSOURY et Cél09-askatu-dern - DERNIERE LETTRE DE NISMA FEMME SE FAIT TRIPOTER SA CHATTE POILUmafuturefemme💍💕 with Music Lettre à une femme - NinhoLETTRE D'UNE FEMME A UN PERVERS NARCISSIQUEUne femme décide d’écrire une lettre d’adieu à ses filles avant de sLa femme tend une lettre à son mari – après avoir lu quelques lignes, iLa femme de Donald Trump Junior hospitalisée à cause d'une lettre piégéLa femme de Donald Trump Junior hospitalisée à cause d'une lettre piégéune lettre a ma femmeCarlos Ghosn sa femme écrit une lettre à Emmanuel Macron

Maiscette année, centenaire de la Grande guerre oblige, c’est sur une lettre d’un poilu de 1914, Jean Deleage, que les concurrents ont

Martin Vaillagou est né le 28 juillet 1875 dans le Quercy. Il a épousé sa femme Eugénie en 1900 et il est venu vivre avec elle à Malakoff, près de Paris. Là, ils ont fondé ensemble une entreprise de maçonnerie qui est devenue prospère. Deux enfants sont nés Maurice en 1904, Raymond en 1909... Martin était admirateur de Jaurès et poète à ses heures. Mobilisé comme ses quatre frères, le soldat Vaillagou été tué avec seize autres hommes lors d'une embuscade au coeur d'un petit bois dans la région de Mourmelon, le 25 août 1915, un mois avant la mort de deux de ses frères, tués le même jour et au même endroit. Maurice, son fils aîné qui lui demandait de lui rapporter des balles ennemies et un casque de Prussien, a dû travailler après la mort de son père dans une entre­prise de produits chimiques. Il est mort d'une leucémie foudroyante en janvier 1918, trois ans après son père. Il avait quatorze ans. Voici pour Maurice. Je vais exaucer les voeux à Maurice dans la mesure du possible. D'abord pour les lignes de combat, je vais tra­cer un plan au dos de cette feuille que tu pourras suivre et expliquer à maman, à moins que maman comprenne mieux que Maurice. Pour les balles allemandes, je pour­rai le faire. J'en apporterai quand je reviendrai. Pour le casque de Prussien, cela n'est pas sûr. Ce n'est pas main­tenant le moment d'aller les décoiffer. Il fait trop froid, ils pourraient attraper la grippe. Et puis, mon pauvre Maurice, il faut réfléchir que les Prussiens sont comme nous. Vois-tu qu'un garçon prussien écrive à son père la même chose que toi et qu'il lui demande un képi de Français, et si ce papa prussien rapportait un képi de Français à son petit garçon et que ce képi fut celui de ton papa ? Qu'est ce que tu en penses ? Tu conserveras ma lettre et tu la liras plys tard quand tu seras grand. Tu comprendras mieux. A la place du casque de Prussien, je vais t'envoyer à toi, à Raymond, maman peut les rece­voir aussi, des petites fleurs de primevères que les petits enfants garçons et filles du pays où je suis cueillaient autrefois et qui faisaient leur joie, et que moi, le grand enfant, j'ai cueilli cette année dans leur jardin pour te les envoyer. Je ne les vole pas, elles se perdraient tout de même. Je vous les envoie pour que vous pensiez un peu à leur malheur de n'être plus dans leur maison. Je vois, je mets même mes ustensiles de cuisine sur un petit dodo de ces petits enfants. Il y en a là deux, même que je ne peux voir sans penser à vous et les larmes aux yeux me disent que vous êtes tout de même heureux par rap­port aux autres... Suippes Marne, le 26 août 1914 Vaillagou Martin à ses deux fils Maurice et Raymond Mes chers petits, Du champ de dévastation où nous sommes, je vous envoie ce bout de papier avec quelques lignes que vous ne pouvez encore comprendre. Lorsque je serai revenu, je vous en expliquerai la signification. Mais si le hasard voulait que nous ne puissions les voir ensemble, vous conserverez ce bout de papier comme une précieuse relique; vous obéirez et vous soulagerez de tous vos efforts votre maman pour qu'elle puisse vous élever et vous instruire jusqu'à ce que vous puissiez vous instruire vous-même pour comprendre ce que j'écris sur ce bout de papier. Vous travaillerez toujours à faire l'impossible pour maintenir la paix et éviter à tout prix cette horrible chose qu'est la guerre. Ah ! la guerre quelle horreur!... villages incendiés, animaux périssant dans les flammes. Etres humains déchiquetés par la mitraille tout cela est horrible. Jusqu'à présent les hommes n'ont appris qu'à détruire ce qu'ils avaient créé et à se déchirer mutuelle­ment. Travaillez, vous, mes enfants avec acharnement à créer la prospérité et la fraternité de l'univers. Je compte sur vous et vous dis au revoir probablement sans tarder. Votre père qui du front de bataille vous embrasse avec effusion, Lapetite-fille d'un soldat de 14-18 retrouve les lettres cachées de son aïeul à l'occasion d'un déménagement. Oubliées pendant des décennies, les lettres d’un soldat de la Première guerre mondiale ont été retrouvées par hasard à la faveur d’un déménagement. Les descendants du Poilu en ont fait un livre. Quel bonheur si la Paix pouvait se signer et que nous soyons enfin réunis pour toujours. Plus de départ et rester si longtemps loin l’un de l’autre. Le petit mami se porte toujours bien il a l’air de vouloir bien profiter quoique il soit frêle lui aussi. Le temps me dure bien de te voir tranquille ici. Zizou vient de me dire de t’écrire de venir vite car tu es trop mal là bas. Mais je puis faire payer les frais de la sage femme, je n’y manquerai pas ; on n’a pas fait tant d’histoire pour te faire trotter donc ils peuvent bien payer. Elle a écouté les femmes qui bavardaient. Alors elle est vite venue dire à ma mère qu’il y avait du sucre chez Panel. Je crois que nous sommes brouillés avec la pluie. C’est sans doute que nous en avons besoin, la pluie fait comme le reste elle se plait à la malfaisance. Nous sommes bien contents de cette pluie mais tout est grillé. La vigne semble jolie tout de même. Ta dernière lettre faisait prévoir que tu avais un bien vilain moment à traverser. Il me tarde de savoir comment que tu auras pu t’en tirer. Il me tarde de te lire pour savoir comment tu auras pu te ranger. Comme tu as du en voir tout de même. Je ne cesse de penser à toi. Et je ne sais qu’imaginer. Mes doigts vont mieux. Les crevasses ont passé. Mais ça m’a bien gênée. Mon pied va mieux mais mon bas s’est collé car ça coule toujours, ça fait comme des brûlures. Déchirantelettre d'un poilu à sa femme : "La sentence est tombée : je vais être fusillé pour l'exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d'obtempérer." Le 30 mai 1917 . Léonie chérie. J'ai confié cette dernière lettre à des mains amies en espérant qu'elle t'arrive un jour afin que tu saches la vérité et parce que je veux aujourd'hui témoigner de l'horreur

Elle a mobilisé huit millions de soldats sur le front, mais la Grande Guerre a bouleversé l'existence de tous les Français. Et les plus belles lettres de Paroles de poilus Librio numéro 245 ne peuvent se lire sans les mots, en regard, de leurs familles, leurs compagnes, leurs enfants, leurs mères. C'est l'objet de ce nouvel ouvrage de Jean-Pierre Guéno. Marraines de guerre, soldats des colonies, fusillés, grévistes, planqués, Père Pinard leurs lettres dessinent le quotidien interminable de l'ennui, de la boue, de l'incertitude au front. Simples soldats ou grands écrivains, des anonymes à Guillaume Apollinaire ou Alain-Fournier, ces témoignages racontent la guerre à dimension humaine. Publié simultanément dans une version illustrée aux éditions des Arènes, ce recueil s'inscrit dans les manifestations de commémoration de la guerre de Guéno Jean-PierreEditeur J'AI LUDate de parution 12/10/2013Nombre de pages 189Dimensions x x savoir +Elle a mobilisé huit millions de soldats sur le front, mais la Grande Guerre a bouleversé l'existence de tous les Français. Et les plus belles lettres de Paroles de poilus Librio numéro 245 ne peuvent se lire sans les mots, en regard, de leurs familles, leurs compagnes, leurs enfants, leurs mères. C'est l'objet de ce nouvel ouvrage de Jean-Pierre Guéno. Marraines de guerre, soldats des colonies, fusillés, grévistes, planqués, Père Pinard leurs lettres dessinent le quotidien interminable de l'ennui, de la boue, de l'incertitude au front. Simples soldats ou grands écrivains, des anonymes à Guillaume Apollinaire ou Alain-Fournier, ces témoignages racontent la guerre à dimension humaine. Publié simultanément dans une version illustrée aux éditions des Arènes, ce recueil s'inscrit dans les manifestations de commémoration de la guerre de Guéno Jean-PierreEditeur J'AI LUDate de parution 12/10/2013Nombre de pages 189Dimensions x x / EAN f2091038-c5ef-4049-a647-beefeb0de9ab / 9782290074633 LES POILUS,. LETTRES ET TEMOIGNAGES DES FRANCAIS DANS LA GRANDE GUERRE 1914-1918, Guéno Jean-PierreIl n'y a pas encore d'avis pour ce produit. Livraison à domicileEstimée le 03/09/2022 2,99€ Pour les produits vendus par Auchan, votre commande est livrée à domicile par La Poste. Absent le jour de la livraison ? Vous recevez un email et/ou un SMS le jour de l'expédition vous permettant de confirmer la livraison le lendemain, ou de choisir une mise à disposition en bureau de poste ou Point Relais.

Lettred'un poilu à sa femme Signalez ce contenu à notre équipe Lire plus tard "La sentence est tombée : je vais être fusillé pour l'exemple, demain, avec
Vues 733 Lettre d’un poilu à sa femme La sentence est tombée je vais être fusillé pour l’exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d’obtempérer. » Le 30 mai 1917 Léonie chérie J’ai confié cette dernière lettre à des mains amies en espérant qu’elle t’arrive un jour afin que tu saches la vérité et parce que je veux aujourd’hui témoigner de l’horreur de cette guerre. Quand nous sommes arrivés ici, la plaine était magnifique. Aujourd’hui, les rives de l’Aisne ressemblent au pays de la mort. La terre est bouleversée, brûlée. Le paysage n’est plus que champ de ruines. Nous sommes dans les tranchées de première ligne. En plus des balles, des bombes, des barbelés, c’est la guerre des mines avec la perspective de sauter à tout moment. Nous sommes sales, nos frusques sont en lambeaux. Nous pataugeons dans la boue, une boue de glaise, épaisse, collante dont il est impossible de se débarrasser. Les tranchées s’écroulent sous les obus et mettent à jour des corps, des ossements et des crânes, l’odeur est pestilentielle. Tout manque l’eau, les latrines, la soupe. Nous sommes mal ravitaillés, la galetouse est bien vide ! Un seul repas de nuit et qui arrive froid à cause de la longueur des boyaux à parcourir. Nous n’avons même plus de sèches pour nous réconforter parfois encore un peu de jus et une rasade de casse-pattes pour nous réchauffer. Nous partons au combat l’épingle à chapeau au fusil. Il est difficile de se mouvoir, coiffés d’un casque en tôle d’acier lourd et incommode mais qui protège des ricochets et encombrés de tout l’attirail contre les gaz asphyxiants. Nous avons participé à des offensives à outrance qui ont toutes échoué sur des montagnes de cadavres. Ces incessants combats nous ont laissé exténués et désespérés. Les malheureux estropiés que le monde va regarder d’un air dédaigneux à leur retour, auront-ils seulement droit à la petite croix de guerre pour les dédommager d’un bras, d’une jambe en moins ? Cette guerre nous apparaît à tous comme une infâme et inutile boucherie. Le 16 avril, le général Nivelle a lancé une nouvelle attaque au Chemin des Dames. Ce fut un échec, un désastre ! Partout des morts ! Lorsque j’avançais les sentiments n’existaient plus, la peur, l’amour, plus rien n’avait de sens. Il importait juste d’aller de l’avant, de courir, de tirer et partout les soldats tombaient en hurlant de douleur. Les pentes d’accès boisées, étaient rudes .Perdu dans le brouillard, le fusil à l’épaule j’errais, la sueur dégoulinant dans mon dos. Le champ de bataille me donnait la nausée. Un vrai charnier s’étendait à mes pieds. J’ai descendu la butte en enjambant les corps désarticulés, une haine terrible s’emparant de moi. Cet assaut a semé le trouble chez tous les poilus et forcé notre désillusion. Depuis, on ne supporte plus les sacrifices inutiles, les mensonges de l’état major. Tous les combattants désespèrent de l’existence, beaucoup ont déserté et personne ne veut plus marcher. Des tracts circulent pour nous inciter à déposer les armes. La semaine dernière, le régiment entier n’a pas voulu sortir une nouvelle fois de la tranchée, nous avons refusé de continuer à attaquer mais pas de défendre. Alors, nos officiers ont été chargés de nous juger. J’ai été condamné à passer en conseil de guerre exceptionnel, sans aucun recours possible. La sentence est tombée je vais être fusillé pour l’exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d’obtempérer. En nous exécutant, nos supérieurs ont pour objectif d’aider les combattants à retrouver le goût de l’obéissance, je ne crois pas qu’ils y parviendront. Comprendras-tu Léonie chérie que je ne suis pas coupable mais victime d’une justice expéditive ? Je vais finir dans la fosse commune des morts honteux, oubliés de l’histoire. Je ne mourrai pas au front mais les yeux bandés, à l’aube, agenouillé devant le peloton d’exécution. Je regrette tant ma Léonie la douleur et la honte que ma triste fin va t’infliger. C’est si difficile de savoir que je ne te reverrai plus et que ma fille grandira sans moi. Concevoir cette enfant avant mon départ au combat était une si douce et si jolie folie mais aujourd’hui, vous laisser seules toutes les deux me brise le cœur. Je vous demande pardon mes anges de vous abandonner. Promets-moi mon amour de taire à ma petite Jeanne les circonstances exactes de ma disparition. Dis-lui que son père est tombé en héros sur le champ de bataille, parle-lui de la bravoure et la vaillance des soldats et si un jour, la mémoire des poilus fusillés pour l’exemple est réhabilitée, mais je n’y crois guère, alors seulement, et si tu le juges nécessaire, montre-lui cette lettre. Ne doutez jamais toutes les deux de mon honneur et de mon courage car la France nous a trahi et la France va nous sacrifier. Promets-moi aussi ma douce Léonie, lorsque le temps aura lissé ta douleur, de ne pas renoncer à être heureuse, de continuer à sourire à la vie, ma mort sera ainsi moins cruelle. Je vous souhaite à toutes les deux, mes petites femmes, tout le bonheur que vous méritez et que je ne pourrai pas vous donner. Je vous embrasse, le cœur au bord des larmes. Vos merveilleux visages, gravés dans ma mémoire, seront mon dernier réconfort avant la fin. Eugène ton mari qui t’aime tant Source Autrement-Vue
Unhomme Hors ligne. 11 Novembre 2019 #1. Lettre d'un Poilu ! J'étais heureux, à vingt ans, la vie devant moi Et un jour la guerre, l'horreur durant des mois Combattre l'ennemi, survivre dans la boue A supporter l'enfer, la mort, j'étais à bout ! Voir tous ces corps déchiquetés par les obus Fauchés par la mitraille, toujours à l'affût Avec la peur au ventre, mourir sous les Dissimulées dans un grenier, des lettres d’amour, rédigées par un poilu de 14/18, ont été retrouvées par hasard en Bretagne. C’est un témoignage inestimable ! Un petit bout d’histoire et une preuve que l’amour et l’humanité n’avaient pas totalement quitté le cœur des hommes, à une époque où le monde traversait pourtant l’une de ses périodes les plus sombres. Des lettres d’amour, écrites sur le front par un soldat breton mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, ont été retrouvées à Redon, une commune bretonne située en Ille-et-Vilaine. C’est en rénovant le grenier de son nouvel appartement qu’un certain Maxime Le Roux a fait cette magnifique découverte ! En pleins travaux dans les combles, ce dernier remarque en effet un paquet dissimulé sous le toit et, gagné par la curiosité, se décide à en examiner le contenu. Il y découvre d’abord une première lettre datée d’avril 1916, écrite par le caporal Jean Chapron à sa femme Aurélie Guennec, l’amour de sa vie, qu’il surnomme affectueusement sa Lolote chérie ». Intrigué et touché par la plume du poilu, Maxime continue son exploration et met la main sur toute une correspondance qui, malgré l’usure du temps, témoigne de l’amour que le soldat portait à sa chère et tendre, ainsi qu’à sa fille Yvette. Il s’aperçoit ainsi que Jean a écrit une lettre par jour à sa femme pendant les quatre années du conflit avant, hélas, de tomber au champ d’honneur en juillet 1918, quelques mois seulement avant la fin de la guerre, le 11 novembre. Conscient du trésor qu’il vient de retrouver, Maxime se met en tête de retrouver des éventuels descendants du couple, afin de leur remettre ces précieux souvenirs de famille. Il décide alors de publier une annonce dans un journal local et à son grand étonnement, cela va porter ses fruits puisqu’un certain Yves Goujon va rapidement le contacter. Ce dernier n’est autre que le petit-fils du soldat disparu, qui ignorait tout de cette correspondance d’un autre temps. Après une brève prise de contact, les deux hommes se sont rencontrés il y a quelques jours et Yves n’a pas pu cacher son émotion en entrant dans la demeure qui l’a vu naître jadis et dans laquelle il n’avait plus mis les pieds depuis 50 ans. Après s'être imprégné des lieux, non sans une certaine nostalgie, il a reçu des mains de Maxime ces fameuses lettres qu'il gardera précieusement comme des reliques. Une scène très émouvante immortalisée par les caméras de nos confrères de France 3. Considérée comme le premier conflit mondial, la Grande Guerre aura duré 4 ans, 3 mois et 14 jours, entre le 28 juillet 1914 et le 11 novembre 1918. Par son intensité et son caractère destructeur encore jamais vu, elle a profondément marqué les populations et entraîné des bouleversements géopolitiques majeurs, dont les ramifications ont en partie engendré la Seconde Guerre mondiale. Plus de 22 000 000 de personnes civils et militaires ont perdu la vie ou ont été portées disparues, lors de cette guerre abominable que beaucoup croyaient être la Der des der ». Mais c'était sans compter sur l'histoire et la folie des hommes...
Toutcomme celui-là, un certain Paquito, dont la lettre à sa douce - en colère - est publiée dans Le XIXe siècle : « Chère petite femme, ta dernière lettre m'apprend que la Censure a mis
"La sentence est tombée je vais être fusillé pour l'exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d'obtempérer."Le 30 mai 1917Léonie chérie,J'ai confié cette dernière lettre à des mains amies en espérant qu'elle t'arrive un jour afin que tu saches la vérité et parce que je veux aujourd'hui témoigner de l'horreur de cette nous sommes arrivés ici, la plaine était magnifique. Aujourd'hui, les rives de l'Aisne ressemblent au pays de la mort. La terre est bouleversée, brûlée. Le paysage n'est plus que champ de ruines. Nous sommes dans les tranchées de première ligne. En plus des balles, des bombes, des barbelés, c'est la guerre des mines avec la perspective de sauter à tout moment. Nous sommes sales, nos frusques sont en lambeaux. Nous pataugeons dans la boue, une boue de glaise, épaisse, collante dont il est impossible de se débarrasser. Les tranchées s'écroulent sous les obus et mettent à jour des corps, des ossements et des crânes, l'odeur est manque l'eau, les latrines, la soupe. Nous sommes mal ravitaillés, la galetouse est bien vide ! Un seul repas de nuit et qui arrive froid à cause de la longueur des boyaux à parcourir. Nous n'avons même plus de sèches pour nous réconforter parfois encore un peu de jus et une rasade de casse-pattes pour nous partons au combat l'épingle à chapeau au fusil. Il est difficile de se mouvoir, coiffés d'un casque en tôle d'acier lourd et incommode mais qui protège des ricochets et encombrés de tout l'attirail contre les gaz asphyxiants. Nous avons participé à des offensives à outrance qui ont toutes échoué sur des montagnes de cadavres. Ces incessants combats nous ont laissé exténués et désespérés. Les malheureux estropiés que le monde va regarder d'un air dédaigneux à leur retour, auront-ils seulement droit à la petite croix de guerre pour les dédommager d'un bras, d'une jambe en moins ? Cette guerre nous apparaît à tous comme une infâme et inutile 16 avril, le général Nivelle a lancé une nouvelle attaque au Chemin des Dames. Ce fut un échec, un désastre ! Partout des morts ! Lorsque j'avançais les sentiments n'existaient plus, la peur, l'amour, plus rien n'avait de sens. Il importait juste d'aller de l'avant, de courir, de tirer et partout les soldats tombaient en hurlant de douleur. Les pentes d'accès boisées, étaient rudes .Perdu dans le brouillard, le fusil à l'épaule j'errais, la sueur dégoulinant dans mon dos. Le champ de bataille me donnait la nausée. Un vrai charnier s'étendait à mes pieds. J'ai descendu la butte en enjambant les corps désarticulés, une haine terrible s'emparant de assaut a semé le trouble chez tous les poilus et forcé notre désillusion. Depuis, on ne supporte plus les sacrifices inutiles, les mensonges de l'état major. Tous les combattants désespèrent de l'existence, beaucoup ont déserté et personne ne veut plus marcher. Des tracts circulent pour nous inciter à déposer les armes. La semaine dernière, le régiment entier n'a pas voulu sortir une nouvelle fois de la tranchée, nous avons refusé de continuer à attaquer mais pas de nos officiers ont été chargés de nous juger. J'ai été condamné à passer en conseil de guerre exceptionnel, sans aucun recours possible. La sentence est tombée je vais être fusillé pour l'exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d'obtempérer. En nous exécutant, nos supérieurs ont pour objectif d'aider les combattants à retrouver le goût de l'obéissance, je ne crois pas qu'ils y Léonie chérie que je ne suis pas coupable mais victime d'une justice expéditive ? Je vais finir dans la fosse commune des morts honteux, oubliés de l'histoire. Je ne mourrai pas au front mais les yeux bandés, à l'aube, agenouillé devant le peloton d'exécution. Je regrette tant ma Léonie la douleur et la honte que ma triste fin va t' si difficile de savoir que je ne te reverrai plus et que ma fille grandira sans moi. Concevoir cette enfant avant mon départ au combat était une si douce et si jolie folie mais aujourd'hui, vous laisser seules toutes les deux me brise le cœur. Je vous demande pardon mes anges de vous mon amour de taire à ma petite Jeanne les circonstances exactes de ma disparition. Dis-lui que son père est tombé en héros sur le champ de bataille, parle-lui de la bravoure et la vaillance des soldats et si un jour, la mémoire des poilus fusillés pour l'exemple est réhabilitée, mais je n'y crois guère, alors seulement, et si tu le juges nécessaire, montre-lui cette doutez jamais toutes les deux de mon honneur et de mon courage car la France nous a trahi et la France va nous aussi ma douce Léonie, lorsque le temps aura lissé ta douleur, de ne pas renoncer à être heureuse, de continuer à sourire à la vie, ma mort sera ainsi moins cruelle. Je vous souhaite à toutes les deux, mes petites femmes, tout le bonheur que vous méritez et que je ne pourrai pas vous donner. Je vous embrasse, le cœur au bord des larmes. Vos merveilleux visages, gravés dans ma mémoire, seront mon dernier réconfort avant la ton mari qui t'aime tant.publiée par LR Leucart sur Facebook Lettred'un poilu. Un travail que j'ai eu à faire l'année dernière. Je devais inventer une lettre écrite par un poilu pour un de ses proches. Voir plus. 0 0 60 478. Auteur : Ellia. Catégorie : Romans/Nouvelles . Romans/Nouvelles Policier/Thriller Science Fiction Heroic/Fantasy Fantastique Erotisme Romantisme Humour Actualité Poésie Informatique Théâtre
Le 27 novembre 1914, deux escouades de la 1ère compagnie du 298e Régiment d'Infanterie sont surprises par les allemands dans une tranchée à proximité de VINGRÉ Aisne. Une dizaine de soldats sont pris par l' ennemi; les autres se replient dans une tranchée arrière et reprennent leur position au départ des allemands. Le caporal Henry FLOCH greffier de la justice de paix à Breteuil, dans le civil, prisonnier des allemands, profite d'une bousculade pour s'enfuir. Vingt-quatre soldats appartenant aux deux escouades seront jugés par un conseil de guerre pour abandon de poste en présence de l'ennemi, le 3 décembre 1914. parmi eux se trouve Henry FLOCH, qui à la suite de directives du conseil de guerre présidé par le général de Villaret, sera tiré au sort avec cinq autres camarades pour être fusillé. Il sera exécuté pour l'exemple le 4 décembre 1914. Ces six poilus seront réhabilités solennellement par la cour de cassation le 29 janvier 1921. On les appelle " les martyrs de Vingré ". Les anciens combattants du 298è régiment d'infanterie ont fait édifier à Vingré en bordure de la départementale 138, à la sortie du village, un monument érigé à la mémoire de leurs six camarades fusillés. Voici l'émouvante lettre adressée par FLOCH à sa femme Lucie, la veille de son exécution. Elle figure avec de nombreuses autres lettres dans un recueil intitulé " Paroles de Poilus " publié dans la collection LIBRIO. Vingré, le 4 décembre "Ma bien chère Lucie, Quand cette lettre te parviendra, je serai mort fusillé. Voici pourquoi Le 27, novembrevers 5 heures du soir, après un violent bombardement de deux heures, dans une tranchée de première ligne, et alors que nous finissions la soupe, des Allemands se sont amenés dans la tranchée, m'ont fait prisonnier avec deux autres camarades. J'ai profité d'un moment de bousculade pour m'échapper des mains des Allemands, J'ai suivi mes camarades, et ensuite, j'ai été accusé d'abandon de poste en présence de l'ennemi. Nous sommes passés vingt-quatre hier soir au Conseil de Guerre. Six ont été condamnés à mort dont moi. Je ne suis pas plus coupable que les autres, mais il faut un exemple. Mon portefeuille te parviendra et ce qu'il y a dedans. Je te fais mes derniers adieux à la hâte, les larmes aux yeux, l'âme en peine. Je te demande à genoux humblement pardon pour toute la peine que je vais te causer et l'embarras dans lequel je vais te mettre. Ma petite Lucie, encore une fois, pardon. Je vais me confesser à l'instant, et espère te revoir dans un monde meilleur. Je meurs innocent du crime d'abandon de poste qui m'est reproché. Si au lieu de m'échapper des Allemands, j'étais resté prisonnier, j'aurais encore la. vie sauve. C'est la fatalité. Ma dernière pensée, à toi, jusqu'au bout. Henry Floch" Cette lettre a été écrite par le Caporal Henry FLOCH du 298e de Roanne qui fut fusillé par l'armée française le 4 décembre 1914 après une parodie de procès, pour l'exemple, avec cinq autres soldats, aux motifs de "désertion et d'abandon de poste à l'ennemi". C'étaient un des "Martyrs de Vingré". Il a été réhabilité le 29 Janvier 1921
Ceslettres, adressées à sa jeune épouse, campent le portrait d'une France traditionnelle, simple, religieuse et patriotique. Outre l'écriture soignée et le sentiment de vivre la guerre « comme si on y était », la force de l'amour q voir plus Lettres à léa - d'un poilu à sa femme Albert Viard description
Moment d'émotion et de recueillement vendredi matin, en face du monument aux Morts des Camoins 11e. Réplique de la lettre de son arrière-arrière-grand-oncle en mains, Clara Drouhot lit les derniers mots de Jean Soulagnes, mort sur le front pendant la guerre de 14-18 et s'adressant le 27 mai 1915 à son "seul ami" Jean Audiffen. "Vous ne refuserez pas le pénible service, en cas d'événement grave, d'avertir ma famille et ma fiancée qu'avant de mourir, après avoir donné ma vie au pays, mon âme ne pense qu'à eux", récite du haut de ses 8 ans la jeune fille entourée de ses parents. Prémonitoire lettre. Le 8 juin 1915, Jean Soulagnes est tué dans le nord de la France, sur le front de la Somme, à Hébuterne. Pendant 103 ans, le nom de Jean Soulagnes ne sera plus il ressort des tranchées en 2018 à la faveur d'une enquête des policiers de la BSU de la Division centre de Marseille. À la suite d'une série de cambriolage à Marseille et dans sa périphérie, une perquisition est menée au domicile d'un suspect dans le 5e arrondissement de la cité phocéenne. Ici et là des preuves des méfaits sont trouvées. Au fond d'un sac en plastique, la lettre de Jean Soulagnes, pliée en quatre. Le major Laurent est chargé de l'enquête. "Nous avons tout de suite compris qu'il s'agissait d'une pièce rare. D'une saisie différente", rembobine-t-il. Par chance, la lettre est en bon lecture empreint les enquêteurs d'une émotion rare. "À travers elle, on peut mesurer tout le dévouement des soldats", souligne avec solennité le directeur départemental de la sécurité publique, Jean-Marie Salanova. Cette trace de l'histoire de France, ce témoignage rare pourrait ne rester qu'une pièce à conviction sous scellé dans une enquête criminelle. En accord avec sa direction, la cellule communication de la DDSP décide de pousser plus loin les enquête participativePas n'importe comment, pas par n'importe quel biais les citoyens du Net, les généalogistes vont être mis à contribution. Via les réseaux sociaux, les comptes Facebook et Twitter de la police nationale des Bouches-du-Rhône, la lettre est publiée. Le message qui l'accompagne est important. Il invite quiconque à donner des informations sur Jean Soulagnes dans le but de remettre la lettre à ses quelques heures, les policiers obtiennent des milliers de réponses. Beaucoup d'encouragements et surtout des éléments pertinents sur Jean Soulagnes recueillis entre autres par Marie-Louise Bicais lire ci-dessous, généalogiste amateur sur Marseille. Premier réflexe, elle consulte les Archives départementales et met au jour une série de documents retraçant la vie du soldat. Son acte de naissance et son acte de décès imprimés, avec les autres enquêteurs derrière leurs ordinateurs, elle trouve le nom des parents proches. Le nom de sa fiancée Marthe de Sorbiers remonte également à la surface. Les généalogistes découvriront qu'elle s'est mariée cinq ans après la mort de Jean Soulagnes. "C'est la vie", commente avec émotion Marie-Louise, pas au bout de ses remontant le fil des archives, elle met en évidence le nom de Drouhot. Sur différents sites de généalogie, cette famille basée en Côte d'Or a publié une partie de son arbre généalogique. Suffisant pour que les enquêteurs du Net fassent le lien avec Jean Soulagne. La cellule communication de la police nationale des Bouches-du-Rhône se charge de certifier le lien de filiation. Stéphane Drouhot est l'arrière-petit-neveu du soldat mort au moins de 48 heures et grâce à l'investissement de milliers de personnes, la lettre va pouvoir leur être remise. Plus de 103 ans après, le rendez-vous fut donc donné dans l'une des salles de l'Hôtel de police de Marseille avant de se rendre devant le monument aux Morts des Camoins. Au milieu de la dizaine de noms rappelant le sacrifice de cette jeunesse française durant la Première Guerre mondiale figure celui de Jean Soulagnes. En haut de la stèle du monument, un message "Aux enfants des Camoins morts pour la France". Le 1818 l'incroyable histoire de la lettre d'un poilu marseillais retrouvée 103 ans après Marie-Louis Bicais, généalogiste "La généalogie est passionnante" Comment enquête un généalogiste ?Déjà en étant curieux ! Pour trouver l'histoire de sa famille et la remonter. On procède comme la police on trouve un petit bout de fil et on déroule. À partir d'un nom, on part à la recherche de l'acte de naissance. On le trouve sur le site des archives départementales. Il y a énormément d'archives en ligne désormais, elles sont numérisées. Sur l'acte de naissance, on a le nom des parents, etc. Avec les archives en ligne, c'est formidable car on peut tout faire depuis son fauteuil chez soi. Et une fois qu'on a le nom des parents, on va sur un site de généalogie, on tape le nom et on regarde si quelque chose sort. Aujourd'hui, il y a deux sites importants de généalogie Généanet et Philae. je recommande aux gens de mettre son arbre généalogique. Car on met à disposition des informations, ce qui fait qu'il suffit de taper un nom pour reconstituer des choses. C'est passionnant on ne s'en lasse pas. Ça fait 25 ans que je fais de la généalogie. J'ai pu retracer l'histoire de ma famille jusqu'au XIIe siècle. Comment avez-vous procédé avec l'histoire du poilu ?Effectivement. On a trouvé le nom Soulagnes dans un arbre généalogique sur le Net. C'était bien lui car c'était les mêmes parents sur l'acte de naissance. Il était là avec ses frères et soeurs. Il n'avait pas de descendance donc il fallait chercher s'il y a avait des traces de frères et soeurs et on a trouvé la trace de l'une de ses soeurs dans l'arbre de monsieur Drouhot. Tout le monde n'a pas son arbre généalogique sur internet. L'avantage avec Monsieur Drouhot, c'est qu'il a eu la curiosité de faire des recherches et de mettre son arbre sur internet, donc on trouve son arrière-grand-mère, etc. Mais si les autres frères et soeurs de Jean Soulagnes ont eu une descendance mais que cette descendance n'a pas été curieuse pour faire la généalogie, on ne connaîtra pas les descendants. Quid du destinataire de la lettre, Jean Audiffen ?Pour Monsieur Audiffen, certains pensent avoir trouvé qui il était mais je crois qu'ils n'ont pas la certitude que c'était le bon. En revanche, pour la fiancée, quelqu'un a trouvé son nom dans l'avis de décès de Jean Soulagnes. Elle était sur un arbre sur un internet et je suis allée voir son acte de mariage sur les archives départementales. Elle s'est mariée en 1920. Le soldat est décédé en 1915. C'est passionnant de retracer ces pans d'histoire de France. Il est l’arrière-petit-neveu du poiluStéphane Drouhot est venu de Côte d'Or avec sa femme et sa fille, Il parle d'un "lien invisible". D'un "sentiment étrange" lors de ses passages à Marseille pour les vacances. Sa mère Arlette lui avait confié que ses lointains aïeuls pouvaient être originaires de la région. Mais de sa Côte d'Or natale, Stéphane Drouhot, 48 ans, n'aurait jamais imaginé se retrouver aux Camoins pour recevoir des mains de la police nationale la lettre de son arrière-grand-oncle décédé sur le front de la Somme. "Quand j'ai appris la nouvelle, je suis tombé des nues", assure-t-il avec émotion. Ce n'est pas la la suite de l'appel sur Twitter, une formidable chaîne de recherches s'est mise en place. En moins de deux jours, son nom est retrouvé par les généalogistes amateurs. "J'ai compté. J'ai reçu 236 mails pour me dire qu'une lettre avait été retrouvée", souligne avec étonnement le Bourguignon. Un par un, il leur répond. Par téléphone, le major Louis lui confirme la nouvelle. Ses propres recherches permettent de construire son arbre généalogique et de mieux comprendre sa propre d'une famille de quatre enfants, Jean Soulagnes avait une grande soeur prénommée Anita. Pendant la guerre, elle s'était mariée avec un officier originaire de Côte d'Or. Voilà pour son ascendance directe mais il lui manque des éléments sur les descendants des frères et soeurs du soldat. "Cela m'importe car eux aussi pourraient avoir un exemplaire de la lettre", relate Stéphane Drouhot. Pour sa part, le fac-similé va rejoindre un mur de sa maison où les différentes décorations de ses aïeuls sont affichées. Ses propres recherches généalogiques font état d'un certain nombre de décorations militaires dans sa famille. "Au-delà de cela, ce qui m'intéresse vraiment, ce sont les petites histoires". Avec la lettre retrouvée du poilu, il en a une grande à raconter. Transcription HISTOIRE DES ARTS – OEUVRE 1 – «Dans la tranchée, un poilu rédige une lettre» ETUDE DE L'OEUVRE 1) Identifier l'œuvre -Titre: «Dans une tranchée, un poilu rédige une lettre» -Type de document: dessin de presse, réalisé en noir et blanc au crayon -Source: L'Illustration, journal qui publie de 1843 à 1944, il est Vues 734 Lettre d’un poilu à sa femme La sentence est tombée je vais être fusillé pour l’exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d’obtempérer. » Le 30 mai 1917 Léonie chérie J’ai confié cette dernière lettre à des mains amies en espérant qu’elle t’arrive un jour afin que tu saches la vérité et parce que je veux aujourd’hui témoigner de l’horreur de cette guerre. Quand nous sommes arrivés ici, la plaine était magnifique. Aujourd’hui, les rives de l’Aisne ressemblent au pays de la mort. La terre est bouleversée, brûlée. Le paysage n’est plus que champ de ruines. Nous sommes dans les tranchées de première ligne. En plus des balles, des bombes, des barbelés, c’est la guerre des mines avec la perspective de sauter à tout moment. Nous sommes sales, nos frusques sont en lambeaux. Nous pataugeons dans la boue, une boue de glaise, épaisse, collante dont il est impossible de se débarrasser. Les tranchées s’écroulent sous les obus et mettent à jour des corps, des ossements et des crânes, l’odeur est pestilentielle. Tout manque l’eau, les latrines, la soupe. Nous sommes mal ravitaillés, la galetouse est bien vide ! Un seul repas de nuit et qui arrive froid à cause de la longueur des boyaux à parcourir. Nous n’avons même plus de sèches pour nous réconforter parfois encore un peu de jus et une rasade de casse-pattes pour nous réchauffer. Nous partons au combat l’épingle à chapeau au fusil. Il est difficile de se mouvoir, coiffés d’un casque en tôle d’acier lourd et incommode mais qui protège des ricochets et encombrés de tout l’attirail contre les gaz asphyxiants. Nous avons participé à des offensives à outrance qui ont toutes échoué sur des montagnes de cadavres. Ces incessants combats nous ont laissé exténués et désespérés. Les malheureux estropiés que le monde va regarder d’un air dédaigneux à leur retour, auront-ils seulement droit à la petite croix de guerre pour les dédommager d’un bras, d’une jambe en moins ? Cette guerre nous apparaît à tous comme une infâme et inutile boucherie. Le 16 avril, le général Nivelle a lancé une nouvelle attaque au Chemin des Dames. Ce fut un échec, un désastre ! Partout des morts ! Lorsque j’avançais les sentiments n’existaient plus, la peur, l’amour, plus rien n’avait de sens. Il importait juste d’aller de l’avant, de courir, de tirer et partout les soldats tombaient en hurlant de douleur. Les pentes d’accès boisées, étaient rudes .Perdu dans le brouillard, le fusil à l’épaule j’errais, la sueur dégoulinant dans mon dos. Le champ de bataille me donnait la nausée. Un vrai charnier s’étendait à mes pieds. J’ai descendu la butte en enjambant les corps désarticulés, une haine terrible s’emparant de moi. Cet assaut a semé le trouble chez tous les poilus et forcé notre désillusion. Depuis, on ne supporte plus les sacrifices inutiles, les mensonges de l’état major. Tous les combattants désespèrent de l’existence, beaucoup ont déserté et personne ne veut plus marcher. Des tracts circulent pour nous inciter à déposer les armes. La semaine dernière, le régiment entier n’a pas voulu sortir une nouvelle fois de la tranchée, nous avons refusé de continuer à attaquer mais pas de défendre. Alors, nos officiers ont été chargés de nous juger. J’ai été condamné à passer en conseil de guerre exceptionnel, sans aucun recours possible. La sentence est tombée je vais être fusillé pour l’exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d’obtempérer. En nous exécutant, nos supérieurs ont pour objectif d’aider les combattants à retrouver le goût de l’obéissance, je ne crois pas qu’ils y parviendront. Comprendras-tu Léonie chérie que je ne suis pas coupable mais victime d’une justice expéditive ? Je vais finir dans la fosse commune des morts honteux, oubliés de l’histoire. Je ne mourrai pas au front mais les yeux bandés, à l’aube, agenouillé devant le peloton d’exécution. Je regrette tant ma Léonie la douleur et la honte que ma triste fin va t’infliger. C’est si difficile de savoir que je ne te reverrai plus et que ma fille grandira sans moi. Concevoir cette enfant avant mon départ au combat était une si douce et si jolie folie mais aujourd’hui, vous laisser seules toutes les deux me brise le cœur. Je vous demande pardon mes anges de vous abandonner. Promets-moi mon amour de taire à ma petite Jeanne les circonstances exactes de ma disparition. Dis-lui que son père est tombé en héros sur le champ de bataille, parle-lui de la bravoure et la vaillance des soldats et si un jour, la mémoire des poilus fusillés pour l’exemple est réhabilitée, mais je n’y crois guère, alors seulement, et si tu le juges nécessaire, montre-lui cette lettre. Ne doutez jamais toutes les deux de mon honneur et de mon courage car la France nous a trahi et la France va nous sacrifier. Promets-moi aussi ma douce Léonie, lorsque le temps aura lissé ta douleur, de ne pas renoncer à être heureuse, de continuer à sourire à la vie, ma mort sera ainsi moins cruelle. Je vous souhaite à toutes les deux, mes petites femmes, tout le bonheur que vous méritez et que je ne pourrai pas vous donner. Je vous embrasse, le cœur au bord des larmes. Vos merveilleux visages, gravés dans ma mémoire, seront mon dernier réconfort avant la fin. Eugène ton mari qui t’aime tant Source Autrement-Vue Alléjusko bout car c vrémetn tres touchant!!! merci Le 22 février 1915 Ma chère Marie, Tu ne saurais croire la vaillance et l'héroïsme de nos braves soldats ; quand je dis : " vaillance et héroïsme ", je n'entends pas parler comme les journaux dans un sens vague et général et prendre ces mots presque comme un cliché systématique lorsqu'il
Depuis janvier 2009 que je tiens ce blog, je fais en sorte de ne pas le limiter à l’unique sujet du Voyage. Digressions, réflexions, pensées et autre hors-sujets présumés sont des invités récurrents de ce lieu et j’en suis purement satisfait ainsi. Aujourd’hui, c’est à des années-lumière de tout cela que je vous emmène, back très très far away in the time, puisque le sujet de cet article date de 1916 et de la bataille de Verdun. Lorsque j’étais lycéen, au siècle dernier, ma professeure d’histoire nous avait fait étudier en profondeur le légendaire recueil Paroles de Poilus. Elle m’avait, dans le cadre de cette étude, donné à lire la photocopie d’une lettre écrite par l’un de ces soldats à sa femme, à la veille de Verdun. De cette lettre et de son auteur, je ne sais qu’une chose il est effectivement mort peu après et son témoignage s’est transmis de génération en génération, jusqu’à arriver, nul ne sait trop comment, entre mes mains. Sa lecture me touche toujours autant et c’est pourquoi la voici donc, maintenant, in extenso Ma très chère et très aimée Marie, Dieu l’a ainsi décidé, cette lettre est la dernière que vous lirez de moi ! Je l’écris après avoir reçu l’ordre de diriger une attaque qui doit entrainer les plus grands sacrifices – le mien en particulier. Je la confie à un officier du 232ème, le lieutenant Ruez, qui vous la fera parvenir, quand mon sacrifice aura été accompli. Je t’offre volontier [ma vie] à la France, en vue de la grandeur de laquelle j’ai toujours travaillé et vécu. Je partirai en Chrétien, après avoir accompli mes devoirs religieux. Ceci sera pour votre âme si chrétienne la meilleure des consolations pendant notre séparation momentanée; ce sera un exemple pour nos chers enfants. En vous quittant ainsi, je vous laisserai, je l’espère, un souvenir qui vous soutiendra dans la vie. Soyez assurée que je vous aime comme je vous ai toujours aimée et que j’emporte dans le cœur notre image chérie, ainsi que celles de mes quatre enfants, dans l’âme desquels vous me ferez revivre. Le temps nous manque pour adresser un dernier adieu à ma bonne et vénérée mère, je vous prie de lui annoncer ma mort au Champ d’Honneur. Venant de vous qu’elle affectionne particulièrement, ce coup lui sera moins rude. Dites-lui que son âme a forgé la mienne et que je l’embrasse du fond de mon cœur, ainsi que mon père qui fut mon modèle. Je n’oublie aucun des nôtres dans ma dernière vision de la Vie. Mon baiser le plus affectueux à mes chers petits Pierre, Louis, Anne et Charlotte; à vous mon plus tendre adieu et au Revoir ! Votre Paul
PhilippeAntoine Lettre d'un poilu à sa femme : "La sentence est tombée : je vais être fusillé pour l'exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d'obtempérer." Le 30 mai 1917 Léonie chérie J'ai confié cette dernière lettre à des mains amies en espérant qu'elle t'arrive un jour afin que tu saches la vérité et parce Cet article date de plus de deux ans. Publié le 11/11/2019 1330 Mis à jour le 11/11/2019 1712 Durée de la vidéo 2 min. France 2 Article rédigé par À Redon, en Ille-et-Vilaine, un jeune homme a découvert des lettres d'amour d'un poilu. Il a pu les rendre à son petit-fils. Le trésor était caché sous les combles de la cuisine. En rénovant un appartement de Redon Ille-et-Vilaine, en Bretagne, Maxime Leroux découvre une soixantaine de lettres jaunies par le temps. "Sur certaines lettres, on retrouve quasiment toute leur histoire ... on peut lire quasiment toutes les correspondances entre le soldat, Jean Chapron, et sa femme", explique le jeune homme. Le caporal de 27 ans mobilisé deux ans plus tôt écrit à sa femme Aurélie Guennec et leur fille Yvette. Des lettres intimes, quotidiennes, où le poilu raconte la guerre et l'amour qu'il leur porte. Il sera tué le 19 juillet 1918. Maxime Leroux se met à la recherche des descendants du soldat. Son petit-fils Yves Goujon découvre ces lettres pour la première fois devant les caméras de France 2. Avec chaque fragment de lettre, le souvenir de ce grand-père qu'il n'a pas connu revient peu à peu. "Il peignait, il dessinait, il écrivait des poèmes", raconte Yves Goujon. Ces lettres rejoindront le millier d'autres, conservées par la famille. Pourquoi celles-ci étaient cachées si secrètement ? Le mystère demeure.

RACONTEMOI 14-18 Réponse à une lettre de poilu Par Thomas Ancement-Hallet - 29 avr. 2014 à 15:23 | mis à jour le 13 mai 2014 à 09:20 - Temps de lecture :

Je vous propose ici mon troisième chantier d'écriture! Pour en savoir un peu plus sur la démarche de chantiers d'écriture, c'est dans mon article ICI! Le projet ici est d'écrire une lettre. Mais n'importe quelle lettre! Une lettre de poilu / une lettre pour un poilu! Le principe est celui d'un jeu de rôle, chaque élève va se voir attribuer une nouvelle identité grâce aux cartes d'identité celle d'un poilu, ou celle d'un proche de poilu frère, mère, femme.... Chaque devra donc écrire une lettre comme s'il vivait la guerre des tranchées, ou à l'inverse pour remonter le moral de son poilu de mari/frère/fils. Les élèves entrent rapidement dans le projet et s'identifient facilement. Plusieurs outils leurs sont proposés les almanachs d'époque pour choisir une "vraie" date pour dater sa lettre, des cartes postales d'époque... L'immersion dans la Première Guerre Mondiale est totale! Vous comprenez aisément que cette séquence doit être menée suite à une séquence d'histoire sur la Première Guerre Mondiale. Par ici les docs! Les documents pour l'enseignant Les cartes d'identité de poilus ou de proches de poilus Les documents à vidéoprojeter exemples de vraies lettres de poilus Les grilles de référence Les almanachs d'époque, pour choisir une "vraie" date pour dater sa lettre Les cartes postales d'époques Les lignes pour écrire sa lettre avec une écriture horizontale et présentant correctement sa lettre isN18.