citation1. L' histoire de toute société jusqu 'à nos jours n'a été que l' histoire de la lutte des classes. Manifeste du parti communiste (1848) de. Karl & Engels, Friedrich Marx. Références de Karl & Engels, Friedrich Marx - Biographie de Karl & Engels, Friedrich Marx. Plus sur cette citation >> Citation de Karl & Engels, Friedrich
mercredi, 01 mars 2017 1419 Marx, la recette de la lutte des classes Explication sur le principe de la lutte des classes selon Marx. Partagez Add to Google Buzz Add to Facebook Add to Delicious Digg this Add to Reddit Add to StumbleUpon Add to MySpace Add to Technorati Ajouter un Commentaire Veuillez noter que votre commentaire n'apparaĂźtra qu'aprĂšs avoir Ă©tĂ© validĂ© par un administrateur du site. Attention Cet espace est rĂ©servĂ© Ă  la mise en perspective des articles et vidĂ©os du site. Ne seront donc acceptĂ©s que les commentaires argumentĂ©s et constructifs rĂ©digĂ©s dans un français correct. Aucune forme de haine ou de violence ne sera tolĂ©rĂ©e. Del'autre cĂŽtĂ©, la guerre de classe entre le capital et le travail Ă©tait rejetĂ©e Ă  l'arriĂšre-plan; dans l'ordre politique, par la lutte des gouvernements et de la fĂ©odalitĂ©, groupĂ©s autour de la sainte alliance, contre la masse populaire, conduite par la bourgeoisie; dans l'ordre Ă©conomique, par les dĂ©mĂȘlĂ©s du capital industriel avec la propriĂ©tĂ© terrienne aristocratique qui

La lutte des classes en France - E-book - Multi-format AprĂšs la rĂ©volution de Juillet, lorsque le banquier libĂ©ral Laffitte conduisit en triomphe son compĂšre le duc d'OrlĂ©ans Ă  l'HĂŽtel de Ville, il... Lire la suite 4,99 € E-book - Multi-format Ebook TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 4,99 € Grand format ExpĂ©diĂ© sous 8 Ă  17 jours 16,00 € Vous pouvez lire cet ebook sur les supports de lecture suivants TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat DĂšs validation de votre commande Offrir maintenant Ou planifier dans votre panier AprĂšs la rĂ©volution de Juillet, lorsque le banquier libĂ©ral Laffitte conduisit en triomphe son compĂšre le duc d'OrlĂ©ans Ă  l'HĂŽtel de Ville, il laissa Ă©chapper ces mots Maintenant, le rĂšgne des banquiers va commencer. » Laffitte venait de trahir le secret de la rĂ©volution. Date de parution 09/04/2020 Editeur ISBN 978-2-35583-271-0 EAN 9782355832710 Format Multi-format Nb. de pages 130 pages CaractĂ©ristiques du format Multi-format Pages 130 CaractĂ©ristiques du format Mobipocket Protection num. pas de protection CaractĂ©ristiques du format Streaming Protection num. pas de protection CaractĂ©ristiques du format ePub Protection num. pas de protection Biographie de Karl Marx Philosophe allemand, Karl Marx 1818-1883 est un thĂ©oricien cĂ©lĂšbre pour sa critique du capitalisme et sa vision de l'histoire comme rĂ©sultat de la lutte des classes opposant les capitalistes et le prolĂ©tariat, Ă  l'origine du marxisme. Outre Le Capital, il a Ă©crit des textes aussi cĂ©lĂšbres que le Manifeste du parti communiste, Le 18-Brumaire de Louis Bonaparte, La Guerre civile en France Mille et une nuits.

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Slides 5 Download presentation Marx et la lutte des classes Lire manuel p 20 -25 Illustrations p 20 -21 Document 3 p 23 - Quel est le mĂ©tier du pĂšre du locuteur ? - Pourquoi l’a-t-il embrassĂ© ? - Quelles sont ses conditions de vie ? - Quelles sont les conditions de vie de l’ouvrier au dĂ©but du 20Ăšme siĂšcle ? Marx et la lutte des classes La naissance de la classe ouvriĂšre Les dĂ©but de l’industrialisation filatures, mines, mĂ©tallurgie exigent des bras. On va les cher dans les campagnes. Les premiers ouvriers sont des ouvriers-paysans dont le salaire complĂšte des revenus paysans insuffisants. Doc 3 p 25 - Origine du document. - Quelle est la fonction du salaire ? - Quels sentiment sont ceux des imprimeurs devant la situation ouvriĂšre ? Marx et la lutte des classes La thĂ©orie de la lutte de classe 1 -Le temps de la rĂ©volte Lorsque la situation devient trop insupportable, les ouvriers se rĂ©voltent. Leur seul moyen d’expression est la grĂšve, mais les patrons rĂ©pliquent par la violence. On envoie la troupe contre les grĂ©vistes. Et le sang coule. Marx et la lutte des classes La thĂ©orie de la lutte de classe 2 -Le temps de la rĂ©volution Des intellectuels s’engagent auprĂšs de la classe ouvriĂšre Les inventeurs du socialisme “Utopique” Des hommes Saint-Simon, Fourrier, Gaudin essaient d’inventer une organisation plus humaine de la sociĂ©tĂ© industrielle. D’autres dĂ©veloppent des thĂ©ories rĂ©volutionnaire, comme l’anarchiste Bakounine. Marx est un Ă©conomiste qui essaie de comprendre le fonctionnement de la nouvelle sociĂ©tĂ©. Il en tire une morale politique et une nouvelle thĂ©orie politique le communisme. Il participe Ă  la crĂ©ation de la premiĂšre association internationale des travailleurs. Marx et la lutte des classes La thĂ©orie de la lutte de classe 2 -Le temps de la rĂ©volution La classe ouvriĂšre s’organise en crĂ©ant des syndicats Le syndicat est une association de dĂ©fense des intĂ©rĂȘts professionnels. En France, les syndicats ne seront autorisĂ©s qu’à partir de 1884. La C. G. T. est crĂ©e en 1995 et des partis politiques Les ouvriers se regroupent dans des partis socialistes qui se fĂ©dĂšrent internationalement. En France, Jean JaurĂšs fait partie des crĂ©ateurs du parti socialiste. Il changera de nom en 1920 et deviendra le Parti communiste pour marquer son adhĂ©sion aux idĂ©es de LĂ©nine et Ă  la rĂ©volution russe.
FaceĂ  cela, une seule recette : la lutte des travailleurs, du peuple, il n’en existe pas d’autre. C’est la lutte de classe. C haque fois qu’il y a de gran-des luttes, ils ont dĂ» reculer. C’est ce que, Macron et le capital crai-gnent, la lutte tous ensemble de plus en plus fort. Le systĂšme capi-taliste a besoin de la division des
Contrairement Ă  une opinion parfois rĂ©pandue, Marx n’a pas dĂ©laissĂ© les questions du racisme et du colonialisme de son entreprise intellectuelle. C’est mĂȘme avec une plume acerbe qu’il s’y est opposĂ©. De l’esclavagisme au nazisme, en passant par le colonialisme, les classes dominantes ont utilisĂ© le racisme pour diviser la classe ouvriĂšre et justifier les guerres. Deux cents ans aprĂšs sa naissance, repartir des thĂšses de Marx offre-t-il un cadre d’analyse pour mieux comprendre l’origine du racisme et son lien avec le capitalisme, et pour trouver les moyens de le combattre ? Luttes de classes et antiracisme sont-ils, en somme, compatibles ? Contre une caricature du marxisme Aujourd’hui, pour certains dans la gauche, l’antiracisme serait une question secondaire, la seule contradiction fondamentale serait sociale, entre Capital et Travail. Pour d’autres, Marx n’a jamais abordĂ© la question du racisme et n’offre pas de cadre d’analyse pertinent pour aborder cette question. Or, deux cents ans aprĂšs sa naissance, retourner Ă  Marx et aux dĂ©bats et combats qu’il a inspirĂ©s au 19e et 20e siĂšcles permet au contraire, Ă  notre sens, de clarifier des enjeux majeurs actuels. L’histoire de toute sociĂ©tĂ© jusqu’à nos jours n’a Ă©tĂ© que l’histoire de luttes de classes » est une des citations les plus cĂ©lĂšbres de Marx dans le Manifeste du parti communiste. Mais que veut-elle dire rĂ©ellement ? Certains en dĂ©duisent que le marxisme est une thĂ©orie Ă©conomique dĂ©terministe, se rĂ©duisant Ă  l’opposition entre travailleurs et capitalistes dans un cadre national. Dans cette vision, le marxisme n’offrirait aucun cadre pour aborder des questions aussi essentielles que le racisme et le nĂ©o-colonialisme. Rien n’est plus faux. D’abord, Marx donne un cadre d’analyse matĂ©rialiste de l’histoire, partant du dĂ©veloppement des forces productives les usines, les technologies
 et des rapports de production matĂ©riels les rapports entre classes comme base. Dans ce sens, la base matĂ©rielle, Ă©conomique, dĂ©termine, en derniĂšre instance, la superstructure l’État, la politique, l’idĂ©ologie, la culture des diffĂ©rentes classes. Mais Marx explique que la superstructure, la politique, la lutte des idĂ©es
 peuvent Ă  leur tour peser sur la lutte des classes et, finalement, sur les rapports de production pour transformer la sociĂ©tĂ©. Marx n’est pas dĂ©terministe dans le sens qu’il montre comment les ĂȘtres humains, Ă  partir d’une comprĂ©hension du monde, peuvent non seulement le dĂ©crire mais aussi le transformer. Ensuite, si Marx place la contradiction entre Capital et Travail comme centrale dans le dĂ©veloppement du capitalisme, il montre dĂšs le dĂ©but son caractĂšre international et souligne l’importance de l’unitĂ© internationale des travailleurs. Marx et Engels, dĂšs le Manifeste du parti communiste en 1848, distinguent les communistes des autres organisations ouvriĂšres, en particulier sur le point que dans les diffĂ©rentes luttes nationales des prolĂ©taires, ils mettent en avant et font valoir les intĂ©rĂȘts indĂ©pendants de la nationalitĂ© et communs Ă  tout le prolĂ©tariat mondial ». Marx et Engels concluent par le cĂ©lĂšbre Les prolĂ©taires n’ont rien Ă  perdre que leurs chaĂźnes. Ils ont un monde Ă  y gagner. ProlĂ©taires de tous les pays unissez-vous ! » Enfin, Ă©crit le philosophe italien Losurdo, il faut se garder d’une lecture binaire de la sociĂ©tĂ©, limitĂ©e Ă  une dimension Relisons le Manifeste du parti communiste “L’histoire de toute sociĂ©tĂ© jusqu’à nos jours n’a Ă©tĂ© que l’histoire de luttes de classe”, et elles prennent des “formes diffĂ©rentes”. Le recours au pluriel laisse entendre que la lutte entre prolĂ©tariat et bourgeoisie ou entre travail salariĂ© et classes propriĂ©taires n’est qu’une des luttes de classe. Il y a aussi la lutte de classe d’une nation qui se dĂ©barrasse de l’exploitation et de l’oppression coloniale1. » Losurdo dĂ©crit ainsi le marxisme comme une thĂ©orie gĂ©nĂ©ral du conflit social toutes les luttes de l’histoire [
] ne sont que l’expression plus ou moins claire de luttes entre classe sociales. » Autrement dit, on ne peut rĂ©duire les luttes des classes Ă  une relation binaire Capital-Travail, entre bourgeois et travailleurs. Dans chaque situation concrĂšte, un entrelac particulier de contradictions peut imposer une hiĂ©rarchisation dĂ©terminĂ©e des diffĂ©rentes luttes des classes sociales. Cette hiĂ©rarchisation ne doit cependant pas empĂȘcher que chacune de ces luttes des classes soit prise en considĂ©ration2. Et surtout que cette hiĂ©rarchisation peut Ă©voluer selon les pays et les situations historiques. Marx pointe ainsi la division internationale du travail, liĂ©e au dĂ©veloppement inĂ©gal du capitalisme. Les pays oĂč se dĂ©veloppent le capitalisme dans sa forme la plus avancĂ©e comme la Grande-Bretagne partent Ă  la conquĂȘte du monde, pillant les richesses d’autres pays, colonisant, expropriant et introduisant d’autres formes de conflits que celui entre Capital et Travail. Le pillage des colonies est d’ailleurs aussi la condition sine qua non pour le dĂ©veloppement du capitalisme, comme l’explique Marx dans Le Capital Les trĂ©sors directement extorquĂ©s hors de l’Europe par le travail forcĂ© des indigĂšnes rĂ©duits en esclavage, par le pillage et le meurtre refluaient Ă  la mĂšre patrie pour y fonctionner comme capital3. » Si au niveau d’une mĂ©tropole capitaliste, la contradiction entre Capital et Travail est premiĂšre, les fondateurs du marxisme pointent la contradiction grandissante entre nations impĂ©rialistes et nations opprimĂ©es. Une nation ne peut pas devenir libre et en mĂȘme temps continuer Ă  opprimer d’autres nations », Ă©crit dĂ©jĂ  Engels, alter ego de Marx, en 1847. Alors que c’est la rencontre de la rĂ©alitĂ© des classes ouvriĂšres anglaise et française qui a fait de Marx et d’Engels des communistes, c’est la rĂ©sistance des peuples qui les amĂšne Ă  l’anticolonialisme. En 1858, la rĂ©volte des Cipayes, en Inde, marque un tournant dĂ©cisif alors que toute la presse europĂ©enne se lamente sur les tueries dont sont victimes les EuropĂ©ens » et sur la sauvagerie » des rĂ©voltĂ©s, seuls Marx et Engels prennent leur dĂ©fense. Puis, quand les Chinois se rĂ©voltent contre les interventions occidentales, ils Ă©crivent Au lieu de crier au scandale Ă  cause de la cruautĂ© des Chinois, on ferait mieux de reconnaĂźtre qu’il s’agit d’une guerre populaire pour la survie de la nation chinoise4. » En Irlande, colonie de l’Angleterre, Marx et Engels travaillent avec le mouvement anticolonial des Fenians pour eux, dans l’Irlande du 19e siĂšcle, la question sociale » se pose comme une question nationale ». Pour l’Irlande, l’Inde ou la Chine, la lutte des classes devient celle qui oppose les classes qui s’opposent Ă  l’oppression nationale et les classes qui dĂ©fendent la colonisation. LĂ©nine, Ă  la suite de Marx, combat aussi une vision Ă©conomiste, rĂ©ductionniste du marxisme, une vision qui rĂ©duirait le conflit social uniquement Ă  celui entre le travailleur et son patron. Dans son Que Faire ? en 1902, il Ă©crit La conscience de la classe ouvriĂšre ne peut ĂȘtre une conscience politique vĂ©ritable si les ouvriers ne sont pas habituĂ©s Ă  rĂ©agir contre tous abus, toute manifestation d’arbitraire, d’oppression, de violence, quelles que soient les classes qui en sont victimes, et Ă  rĂ©agir justement du point de vue marxiste, et non d’un autre5. Autrement dit, LĂ©nine plaide pour que le travailleur prenne parti contre l’exploitation Ă©conomique qu’il subit mais aussi contre d’autres formes d’oppression discriminations, racisme, autoritarisme, rĂ©pression policiĂšre
 qu’il subit directement mais que d’autres couches de la sociĂ©tĂ© subissent Ă©galement. LĂ©nine avance qu’il est indispensable de lutter radicalement pour l’égalitĂ© des droits pour arriver Ă  s’émanciper du capitalisme. Et il dĂ©montre comment le capitalisme attaque les droits des minoritĂ©s nationales comme banc d’essai pour rĂ©duire les droits de la population tout entiĂšre. Une nation ne peut pas devenir libre et en mĂȘme temps continuer Ă  opprimer d’autres nations », Ă©crit Engels. LĂ©nine dĂ©fend le point de vue que la lutte pour changer fondamentalement de sociĂ©tĂ© n’est pas un acte unique, une bataille unique sur un seul front, [mais que] c’est toute une Ă©poque de conflits de classes aigus, une longue succession de batailles sur tous les fronts, c’est-Ă -dire sur toutes les questions d’économie et de politique ». Que ce soit sur le terrain des droits dĂ©mocratiques ou pour combattre le nationalisme, le racisme et l’antisĂ©mitisme ou encore pour dĂ©fendre le droit des nations opprimĂ©s Ă  se libĂ©rer du colonialisme
 Il ajoute qu’un bouleversement de l’ordre social peut Ă©clater non seulement Ă  la suite d’une grande grĂšve ou d’une manifestation de rue, ou d’une Ă©meute de la faim, ou d’une mutinerie des troupes, ou d’une rĂ©volte coloniale, mais aussi Ă  la suite d’une quelconque crise politique ou Ă  la faveur d’un rĂ©fĂ©rendum Ă  propos de la sĂ©paration d’une nation opprimĂ©e, etc6. » En somme, LĂ©nine souligne les multiples dimensions de l’oppression sous le capitalisme. Et la nĂ©cessitĂ© de s’y opposer de façon multiforme. Marx et la lutte pour l’égalitĂ© des droits La rĂ©volution amĂ©ricaine de 1776 et la rĂ©volution française de 1789 marquent le passage de l’hĂ©gĂ©monie du capitalisme sur la fĂ©odalitĂ©. La fĂ©odalitĂ© est caractĂ©risĂ©e par une division en classes entre seigneurs et serfs, un systĂšme politique arbitraire basĂ© sur le droit divin. L’égalitĂ© entre les hommes et la libertĂ© politique ne sont pas Ă©voquĂ©es, elles sont combattues. Le seigneur a droit de vie ou de mort sur le serf. Le capitalisme montant au 18e siĂšcle, pour se libĂ©rer du fĂ©odalisme et de son arbitraire Ă©touffant, de ses entraves au marchĂ©, va proclamer la nĂ©cessitĂ© de l’égalitĂ© en droits entre les hommes. C’est un tournant majeur par rapport Ă  l’Ancien RĂ©gime et c’est la base politique de la bourgeoisie pour renverser les privilĂšges de la noblesse. La proclamation des droits de l’homme, de l’égalitĂ© et de la libertĂ© entre les hommes, lors des rĂ©volutions amĂ©ricaine et française n’aboutit pourtant pas Ă  la fin de l’exploitation, de l’oppression et des discriminations. Au contraire mĂȘme, le capitalisme va ouvrir une pĂ©riode de dĂ©veloppement du racisme. Marx va analyser ce paradoxe apparent la proclamation des droits Ă©gaux n’aboutit pas Ă  leur rĂ©alisation pour la majoritĂ© de la population sous le capitalisme. Il Ă©crit Chaque paragraphe de la Constitution contient, en effet, sa propre antithĂšse [
] Dans le texte, la libertĂ© ; dans la marge, la suppression de cette libertĂ©. [
] L’existence constitutionnelle de la libertĂ© resta entiĂšre, intacte, bien que son existence rĂ©elle fĂ»t totalement anĂ©antie7. » Marx montre la source Ă©conomique Ă  la base de ce paradoxe la bourgeoisie a proclamĂ© ses droits, pour supplanter la noblesse, pas du tout pour donner l’égalitĂ© au reste du peuple, qu’il doit exploiter et opprimer. Ce qui fera dire Ă  Marx L’application du droit de l’homme Ă  la libertĂ©, c’est le droit de l’homme Ă  la propriĂ©tĂ© privĂ©e8. » À la proclamation des droits universels de l’homme, succĂšdent directement la limitation ou l’absence de ces droits pour une grande partie. Ainsi, au sein des mĂ©tropoles, par exemple en France, dans la lutte de classes entre Travail et Capital, les droits des travailleurs sont immĂ©diatement limitĂ©s par la Loi Chapelier 1791 qui interdit quasiment le droit d’organisation et de grĂšve des travailleurs qui menacerait le droit Ă  la propriĂ©tĂ© privĂ©e ». La discrimination censitaire fera en sorte que la classe ouvriĂšre et les couches les plus pauvres seront exclues du droit de vote aux Ă©lections durant plus d’un siĂšcle un siĂšcle et demi pour les femmes. Mais lĂ  oĂč l’égalitĂ© en droits est le plus niĂ©, combattu, justifiĂ©, c’est pour les esclaves et les peuples colonisĂ©s. Qui n’ont aucun droit. Et le racisme sert Ă  justifier cette inĂ©galitĂ©. On peut le voir avec l’esclavagisme aux États-Unis. Il se dĂ©veloppe de maniĂšre fulgurante aprĂšs la rĂ©volution bourgeoise amĂ©ricaine Le total de la population esclave en AmĂ©rique s’élevait Ă  environ 33 000 en 1700, Ă  presque trois millions en 1800, pour atteindre finalement un pic de plus de six millions dans les annĂ©es cinquante du XIXe siĂšcle9. » Ce dĂ©veloppement est directement liĂ© au dĂ©veloppement vertigineux du capitalisme, en particulier de l’industrie textile britannique qui s’alimentait en coton produit au sud des États-Unis, dans ce qu’on a appelĂ© le commerce triangulaire les Noirs d’Afrique Ă©taient dĂ©portĂ©s aux AmĂ©riques comme esclaves pour y ĂȘtre exploitĂ©s et permettre l’approvisionnement de l’Europe en produits des AmĂ©riques. C’est ainsi qu’on retombe sur ce paradoxe apparent la rĂ©volution libĂ©rale aux États-Unis, qui proclame des principes de libertĂ© et d’égalitĂ©, va de pair avec le dĂ©veloppement de l’esclavage racial. Dans les premiĂšres dĂ©cennies qui suivirent l’indĂ©pendance de 1776, presque tous les prĂ©sidents des États-Unis Ă©taient propriĂ©taires d’esclaves Washington, mais aussi Jefferson, l’auteur de la DĂ©claration d’indĂ©pendance, Madison, un des principaux auteurs de la Constitution. Aux États-Unis, l’esclavage durera jusqu’à la fin de la guerre de SĂ©cession, c’est-Ă -dire 1865. A la grande fureur de leurs maĂźtres français les esclaves haĂŻtiens ont pris au mot la devise de la RĂ©volution française, LibertĂ©, EgalitĂ©, FraternitĂ© ». En France, NapolĂ©on combattra la grande rĂ©volution victorieuse des esclaves noirs de Saint-Domingue, aujourd’hui HaĂŻti, rĂ©volution dirigĂ©e par le grand Toussaint Louverture en 1800. Or, les esclaves haĂŻtiens ont pris au mot la devise de la RĂ©volution française, LibertĂ©, EgalitĂ©, FraternitĂ© », Ă  la grande fureur de leurs maĂźtres français qui ne voulaient pas de cette Ă©galitĂ©. De cette rĂ©volution remarquable va naĂźtre le premier État du continent amĂ©ricain Ă  abolir l’esclavage. Ensuite, l’esclavage va disparaĂźtre dans presque toute l’AmĂ©rique latine grĂące au mouvement de libĂ©ration et d’indĂ©pendance de Simon Bolivar, fortement influencĂ© par la rĂ©volution haĂŻtienne. Une rĂ©volution qui va inspirer Marx et le mouvement socialiste naissant. Marx va alors s’engager pour soutenir les forces qui, aux États-Unis, combattent l’esclavagisme et les propriĂ©taires d’esclaves du Sud. Dans une lettre au prĂ©sident Lincoln, il Ă©crit que la rĂ©bellion des esclavagistes sonne le tocsin pour une croisade gĂ©nĂ©rale de la propriĂ©tĂ© contre le travail et avance que tant que les travailleurs amĂ©ricains blancs permirent Ă  l’esclavage de souiller leur propre RĂ©publique ; tant qu’ils se glorifiĂšrent de jouir – par rapport aux Noirs qui avaient un maĂźtre et Ă©taient vendus sans ĂȘtre consultĂ©s – du privilĂšge d’ĂȘtre libres de se vendre eux-mĂȘmes et de choisir leur patron, ils furent incapables de combattre pour la vĂ©ritable Ă©mancipation du travail ou d’appuyer la lutte Ă©mancipatrice de leurs frĂšres europĂ©ens10. Car le dĂ©veloppement du racisme a servi Ă  justifier l’exclusion des Noirs du champ oĂč s’exerce la dĂ©mocratie » et Ă  lĂ©gitimer dĂ©mocratiquement » l’esclavagisme. L’auteure marxiste amĂ©ricaine Ellen Meiksins Wood l’écrit ainsi C’est prĂ©cisĂ©ment la pression structurelle contre une diffĂ©rence extra-Ă©conomique qui a rendu nĂ©cessaire de justifier l’esclavage en excluant les esclaves de la race humaine, faisant d’eux des non-personnes se trouvant en dehors de l’univers normal de la libertĂ© et de l’égalitĂ©11 » . Marx, l’Irlande et la lutte contre le racisme Durant les premiĂšres annĂ©es de leur sĂ©jour en Angleterre dans les annĂ©es 1850, Marx et Engels placent beaucoup d’espoir dans les travailleurs anglais pour ĂȘtre les pionniers de la libĂ©ration de la classe ouvriĂšre, Ă©tant donnĂ© qu’ils sont au cƓur du systĂšme capitaliste le plus avancĂ©. Mais assez vite, ils sont confrontĂ©s Ă  la division entre les travailleurs d’origine anglaise et irlandaise. L’Irlande est une colonie anglaise. Ce pays est confrontĂ© Ă  l’expropriation systĂ©matique des terres irlandaises par les grands propriĂ©taires fonciers anglais, par une rĂ©pression sans nom que certains compareront Ă  celle des Indiens d’AmĂ©rique. L’üle est vidĂ©e de ses habitants qui Ă©migrent aux États-Unis et en Grande-Bretagne, oĂč ils sont doublement opprimĂ©s comme tout travailleurs dans le systĂšme capitaliste et comme Irlandais ayant un salaire et un statut infĂ©rieurs. Cette situation permet aux capitalistes de faire pression Ă  la baisse sur les salaires de toute la classe ouvriĂšre. Mais cette oppression supplĂ©mentaire du travailleur irlandais est politique, car le travailleur irlandais a moins de droits, pouvant ĂȘtre expulsĂ© et pourchassĂ© Ă  tout moment. Et cette oppression est idĂ©ologiquement justifiĂ©e par la bourgeoisie en attisant les prĂ©jugĂ©s nationalistes de supĂ©rioritĂ© chez le travailleur anglais. L’asservissement de l’Irlande empĂȘche l’émancipation de la classe ouvriĂšre anglaise, dit Marx. Mais il va plus loin Ce qui est primordial, c’est que chaque centre industriel et commercial d’Angleterre possĂšde maintenant une classe ouvriĂšre divisĂ©e en deux camps hostiles les prolĂ©taires anglais et les prolĂ©taires irlandais. L’ouvrier anglais moyen dĂ©teste l’ouvrier irlandais en qui il voit un concurrent qui dĂ©grade son niveau de vie. [
] Il se berce de prĂ©jugĂ©s religieux, sociaux et nationaux contre les travailleurs irlandais. Il se comporte Ă  peu prĂšs comme les blancs pauvres vis-Ă -vis des noirs dans les anciens États esclavagistes des États-Unis12. On voit bien que pour Marx, ce racisme anti-Irlandais est tout Ă  la fois un instrument d’oppression Ă©conomique, politique et idĂ©ologique. Et Marx pointe le danger mortel du racisme dans la lutte contre le capitalisme Cet antagonisme est le secret de l’impuissance de la classe ouvriĂšre anglaise, malgrĂ© son organisation. C’est le secret du maintien au pouvoir de la classe capitaliste, et celle-ci en est parfaitement consciente. [
] La tĂąche de l’Internationale est donc en toute occasion de mettre au premier plan le conflit entre l’Angleterre et l’Irlande, et de prendre partout ouvertement parti pour l’Irlande. Il doit s’attacher tout particuliĂšrement Ă  Ă©veiller dans la classe ouvriĂšre anglaise la conscience que l’émancipation nationale de l’Irlande n’est pas pour elle une question abstraite de justice ou de sentiments humanitaires, mais la condition premiĂšre de leur propre Ă©mancipation sociale. » Marx en a conclu que pour le travailleur, pas seulement en Angleterre, mais dans le monde entier, pour ĂȘtre libĂ©rĂ©, pour dĂ©truire le systĂšme capitaliste, le systĂšme colonial devait tomber13 », explique Mary Gabriel, auteure d’une biographie sur Marx. Il y a dans l’analyse de Marx les prĂ©misses d’une analyse du racisme moderne un puissant moyen de diviser les travailleurs et de les mettre en concurrence Ă  l’intĂ©rieur des mĂ©tropoles impĂ©rialistes et un instrument de justification du colonialisme et des guerres impĂ©rialistes Ă  l’extĂ©rieur. L’impĂ©rialisme et la lutte contre le chauvinisme Dans la deuxiĂšme moitiĂ© du dix-neuviĂšme siĂšcle, le capitalisme s’étend largement au-delĂ  des frontiĂšres nationales, cherche de nouveaux marchĂ©s et ouvre l’ùre de ce qu’on appelle l’impĂ©rialisme. C’est le temps de la colonisation de l’Afrique et de l’Asie par les pays europĂ©ens et celui des nouveaux empires. Cette pĂ©riode ouvre aussi une nouvelle phase du dĂ©veloppement du racisme en Europe. Si c’est d’abord le moteur Ă©conomique du systĂšme qui pousse Ă  la colonisation, d’autres motivations plus politiques sont aussi Ă  l’Ɠuvre. Il s’agit pour les classes dominantes de diviser la classe des travailleurs et de propager le chauvinisme, ce patriotisme exclusif et agressif. Le monde du travail, appauvri, commence Ă  s’organiser dans les syndicats et les coopĂ©ratives. La premiĂšre Internationale des travailleurs voit le jour en 1864, la Commune de Paris fait trembler le continent europĂ©en en 1871. Les tenants de l’ordre Ă©tabli ont eu peur et voient dans la colonisation une opportunitĂ© ils peuvent exporter le prolĂ©tariat excĂ©dentaire » vers les colonies, ce qui permet de calmer la rĂ©volte sociale qui gronde en mĂ©tropole. Aux Etats-Unis, avant la guerre de SĂ©cession, le dĂ©veloppement du racisme a servi Ă  justifier l’exclusion des Noirs du champ oĂč s’exerce la dĂ©mocratie ». L’écrivain Ernest Renan, peu aprĂšs la Commune de Paris, Ă©crit La colonisation est une nĂ©cessitĂ© politique tout Ă  fait de premier ordre. Une nation qui ne colonise pas est irrĂ©vocablement vouĂ©e au socialisme, Ă  la guerre du riche et du pauvre14 ». Pour Ă©viter son renversement, la classe dominante favorise ouvertement une sorte de socialisme impĂ©rial ». Elle justifie ainsi dans la classe ouvriĂšre les conquĂȘtes coloniales et donne quelques miettes du gĂąteau colonial Ă  une petite minoritĂ© de travailleurs ce que LĂ©nine appellera l’aristocratie ouvriĂšre » afin d’éviter le spectre d’une rĂ©volution sociale. Une perspective totalement opposĂ©e Ă  celle des fondateurs du marxisme. Il est possible que l’Inde fasse la rĂ©volution et puisque le prolĂ©tariat en lutte pour la libĂ©ration ne peut mener des guerres coloniales, il lui faudra accepter ce processus. [
] La mĂȘme chose pourrait se produire ailleurs, par exemple en AlgĂ©rie et en Egypte, et pour nous, ce serait certainement ce qui serait le mieux », Ă©crit Engels dĂšs 188215, montrant ainsi le lien qui existe entre la lutte de libĂ©ration nationale dans les pays du Sud et la lutte pour le socialisme au Nord. Au tournant du 20e siĂšcle, deux courants vont s’opposer dans le mouvement ouvrier europĂ©en. L’un est portĂ© par Bernstein et consorts qui vont reprendre la logique du socialisme impĂ©rial », l’autre est incarnĂ© par LĂ©nine et bien d’autres qui s’inspirent de l’internationalisme de Marx. L’Allemand Bernstein, pĂšre du rĂ©formisme social-dĂ©mocrate, Ă©crit Sans l’expansion coloniale de notre Ă©conomie, la misĂšre que nous avons encore aujourd’hui en Europe et que nous nous efforçons d’éradiquer serait bien plus grave et nous aurions beaucoup moins d’espoir de l’éliminer. MĂȘme si on le met en balance avec les mĂ©faits du colonialisme, l’avantage procurĂ© par les colonies pĂšse de plus en plus lourd dans la balance16. En Belgique aussi, ce socialisme impĂ©rial gagne une majoritĂ© des dirigeants du monde du travail. Le prĂ©sident du POB, Vandervelde, ne s’oppose pas par principe Ă  la colonisation mais seulement Ă  ses excĂšs les plus manifestes. Dans son livre La Belgique et le Congo, Vandervelde estime qu’abandonner la colonie Ă©quivaudrait Ă  une humiliation morale17, tandis que dans Les derniers jours de l’Etat du Congo, il lance un appel aux milliers de jeunes gens [en Belgique] qui assiĂšgent les ministĂšres pour obtenir une misĂ©rable place. [
] Qu’ils aillent plutĂŽt au Congo. Ils y trouveront des traitements plus Ă©levĂ©s et surtout une vie plus libre et plus intĂ©ressante, au milieu de toutes les possibilitĂ©s des pays neufs, dans la majestueuse solitude des forĂȘts de la brousse18. » Vandervelde recrute activement des colons, se plaçant clairement du cĂŽtĂ© de l’oppression coloniale. Ce socialisme impĂ©rial de la premiĂšre moitiĂ© du vingtiĂšme siĂšcle entend obtenir des rĂ©formes sociales dans les mĂ©tropoles mais lĂ©gitime, dans le mĂȘme temps, l’expansion coloniale et son cortĂšge de massacres, ce qui le mĂšnera aussi Ă  soutenir les puissances impĂ©rialistes dans la PremiĂšre Guerre mondiale, guerre dont l’enjeu majeur sera le repartage des colonies. Il aboutira aussi Ă  dĂ©velopper un chauvinisme fortement ancrĂ© dans la tĂȘte de millions de travailleurs des mĂ©tropoles. Face au courant portĂ© par Bernstein, LĂ©nine, dans la lignĂ©e de Marx, va analyser le colonialisme comme le produit du capitalisme et de l’impĂ©rialisme, et va porter son attention sur la question des nations opprimĂ©es. En 1902, parlant de l’écrasement de la rĂ©volte des Boxers en Chine en 1900, LĂ©nine accuse les Occidentaux envahisseurs qui se sont jetĂ©s sur les Chinois comme des bĂȘtes fĂ©roces, livrant aux flammes des village sentiers
 ». LĂ©nine avance que c’est une entreprise qui vise Ă  corrompre la conscience politique des classes populaires ». Pour Ă©liminer le mĂ©contentement du peuple », on cherche Ă  le dĂ©tourner du gouvernement sur quelqu’un d’autre ». LĂ©nine avance aussi que la colonisation encourage le changement social et la rĂ©volution en Orient dans les pays colonisĂ©s ou semi-colonisĂ©s alors qu’elle renforce, au moins dans l’immĂ©diat, le pouvoir dominant en Occident. Il dĂ©nonce aussi la formation d’une aristocratie ouvriĂšre, une petite minoritĂ© de la classe ouvriĂšre qui se fait acheter matĂ©riellement et idĂ©ologiquement par les classes dominantes. Il appelle donc Ă  combattre l’impĂ©rialisme en Occident, y compris dans le mouvement ouvrier, alors qu’en Orient, il importe de soutenir sans hĂ©sitation la rĂ©volution anticoloniale. La rĂ©volution russe de 1917 ouvre ainsi une nouvelle sĂ©quence historique. En particulier, celle de la dĂ©colonisation. Les habitants de l’Asie et de l’Afrique », des centaines de millions d’ĂȘtres humains », en rĂ©bellion contre le joug imposĂ© par la mĂ©tropole capitaliste, ont rappelĂ© leur volontĂ© d’ĂȘtre des hommes et non des esclaves », indique LĂ©nine. La rĂ©vĂ©lation des traitĂ©s secrets Sykes-Picot traitĂ©s entre l’Angleterre et la France se partageant le Moyen-Orient par les SoviĂ©tiques fait Ă©merger un mouvement nationaliste sans prĂ©cĂ©dent dans le monde arabe. En Asie, la Chine mais aussi le Vietnam s’inspirent, dĂšs les annĂ©es 20, du marxisme dans leur mouvement de libĂ©ration nationale. Le nazisme L’analyse marxiste reste fĂ©conde pour l’étude de l’émergence du nazisme, alimentĂ©e par un racisme forcenĂ© qui va mener Ă  la plus grande barbarie du vingtiĂšme siĂšcle, et montre que le nazisme ne peut ĂȘtre dĂ©tachĂ© de l’analyse du dĂ©veloppement du capitalisme19, ni ĂȘtre prĂ©sentĂ© comme un excĂšs ou un accident de parcours de celui-ci. Tout comme il met en avant que la dĂ©faite du nazisme, quintessence du racisme et du colonialisme, n’a pas Ă©tĂ© une dĂ©faite limitĂ©e Ă  l’Allemagne, mais une dĂ©faite des forces rĂ©actionnaires au niveau mondial et une phase de progrĂšs de la lutte antiraciste et anticoloniale. Car si en 1871, le chancelier Bismarck proclame la crĂ©ation du IIe Reich, l’Allemagne n’est pas encore une nation en tant que telle. Le dĂ©veloppement du capitalisme y est plus tardif et, lors de la ConfĂ©rence de Berlin de 1885, quand Bismarck veut obtenir un empire colonial pour l’Allemagne, son butin » comparĂ© Ă  la Grande-Bretagne et Ă  la France est maigre. DĂšs ce moment, l’Allemagne dĂ©veloppe une armĂ©e dont l’ambition est de mener des guerres partout dans le monde pour arracher des nouvelles colonies et rattraper son retard. Pourtant, dans certains groupes d’industriels, comme les principaux dirigeants du cartel charbon-acier de la Ruhr, on juge que l’empereur allemand et son chancelier Bismarck ne sont pas assez offensifs en la matiĂšre. Ils fondent en 1890 le Alldeutscher Verband20 la Ligue Pangermanique. Les pangermanistes justifient la volontĂ© d’expansion et de conquĂȘtes de l’industrie allemande par des thĂ©ories inspirĂ©es du darwinisme social le Kampf ums Dasein se battre pour exister, le droit du plus fort, la nĂ©cessitĂ© pour le peuple allemand en croissance rapide d’avoir plus d’espace vital Lebensraum pour pouvoir survivre. Ce Lebensraum devrait se concrĂ©tiser par une nouvelle conquĂȘte de territoires Ă  l’Est. Dans l’État qu’imaginent les pangermanistes, il s’agit de dĂ©fendre l’ordre et l’exigence d’une puretĂ© de la race » de ses habitants, par la soumission Ă  l’autoritĂ©. L’unitĂ© de la nation exige l’exclusion des minoritĂ©s et de tous ceux qui pensent diffĂ©remment. Mais l’expansionnisme exige aussi la suppression des problĂšmes internes, particuliĂšrement les tensions sociales, et la mise en cause de l’existence de minoritĂ©s nationales. L’expulsion ou l’assimilation forcĂ©e des populations slave et juive des territoires annexĂ©s est mise en avant. L’Alldeutscher Verband tente de dĂ©tourner la classe ouvriĂšre du socialisme internationaliste en lui prĂ©sentant un socialisme national. Aussi, elle fait la promotion d’un nouvel antisĂ©mitisme impĂ©rialiste. Il s’agit de prĂ©senter aux travailleurs, influencĂ©s par le socialisme, une perspective de lutte contre le grand capital juif » coupable de tous les maux, qui ne mettrait pas en danger l’unitĂ© de la nation allemande si chĂšre aux industriels. Marx a conclu du cas irlandais que pour le travailleur dans le monde entier, pour ĂȘtre libĂ©rĂ©, le systĂšme colonial devait tomber ». Cet antisĂ©mitisme impĂ©rialiste est trĂšs pernicieux. Affirmant que le socialisme Ă©tait en soi un but louable, les tenants de cette thĂ©orie dĂ©fendaient qu’en affirmant notamment que l’histoire est une histoire de classes et de lutte de classes, le socialisme marxiste, lui, Ă©tait basĂ© sur une erreur historique et thĂ©orique. Pour eux, les classes devaient ĂȘtre unifiĂ©es et l’élĂ©ment unificateur Ă©tait le sang », la race ». Or, la race la plus pernicieuse », qui voulait la destruction de la race allemande », c’était, pour eux, les Juifs, qui avaient comme mĂ©thodes l’internationalisme » et la lutte de classes ». Ces mĂ©thodes avaient Ă©tĂ© importĂ©es dans le socialisme allemand honorable » par les Juifs dans le but d’affaiblir la nation allemande » preuve pour eux, Marx Ă©tait juif. Dans cette nouvelle forme du socialisme impĂ©rial qui deviendra plus tard le national-socialisme, le vrai socialisme allemand » reconnaissait la nĂ©cessitĂ© pour les travailleurs de combattre pour l’espace vital ». Jusqu’au sortir de la PremiĂšre Guerre mondiale, cet antisĂ©mitisme impĂ©rialiste n’est pas dominant. Le courant dominant dans la classe bourgeoise allemande avait obtenu le soutien des dirigeants sociaux-dĂ©mocrates pour entrer en guerre en s’appuyant sur un nationalisme classique ». Mais la guerre n’avait pas Ă©tĂ© gagnĂ©e, car Ă©puisĂ©e par quatre ans de guerre, une partie des travailleurs en armes s’était soulevĂ©e dĂ©but novembre 1918, entraĂźnant la fin de la guerre. Une fraction sans cesse grandissante de la bourgeoisie allemande, avec Ă  leur tĂȘte le gĂ©nĂ©ral Erich Ludendorff21, va alors aspirer Ă  l’anĂ©antissement le plus rapide et le plus complet possible de la social-dĂ©mocratie et du Parti communiste, et Ă  la crĂ©ation d’un mouvement ouvrier national ». Cette fraction va soutenir Adolf Hitler et son parti nazi dĂšs le dĂ©but. Reprenant l’antisĂ©mitisme du Alldeutscher Verband, Hitler voit dans cette forme de racisme un moyen puissant de diviser la classe ouvriĂšre allemande, de la dĂ©tourner du marxisme et de la nationaliser » pour servir les intĂ©rĂȘts des classes dominantes allemandes. Se faisant le porte-parole des forces allemandes les plus rĂ©actionnaires, Hitler avance que l’Allemagne doit Ă©difier en Europe orientale et en Russie un empire colonial de type continental. Le 27 janvier 1932, il prĂ©sente devant les industriels allemands ses desseins fondamentaux. Durant l’ensemble du 19e siĂšcle, “les peuples blancs” ont conquis une position dominante incontestĂ©e, au terme d’un processus qui avait commencĂ© par la conquĂȘte de l’AmĂ©rique et qui s’est dĂ©veloppĂ© sous le signe du “sentiment innĂ©, absolu, de la domination de la race blanche europĂ©enne”. En mettant en question le systĂšme colonial et en provoquant ou en aggravant la “confusion de la pensĂ©e blanche europĂ©enne”, le bolchĂ©visme fait courir un danger mortel Ă  la civilisation. Si l’on veut faire face Ă  cette menace, il faut rĂ©affirmer la “conviction de la supĂ©rioritĂ© et donc du droit supĂ©rieur de la race blanche”, il faut dĂ©fendre “la position dominante de la race blanche vis-Ă -vis du reste du monde22” ». C’est un vĂ©ritable programme de contre-rĂ©volution colonialiste et esclavagiste. Ce qui s’impose selon Hitler, c’est qu’il ne faut pas hĂ©siter Ă  l’exercice d’un droit des maĂźtres herrenrecht d’une brutalitĂ© extrĂȘme ». En juillet 1942, Hitler promulgue une directive pour la colonisation de l’Union soviĂ©tique Les esclaves doivent travailler pour nous. Si nous n’en avons plus besoin, qu’ils meurent. » C’est ce systĂšme gĂ©nocidaire qui va ĂȘtre combattu par la rĂ©sistance antifasciste dans toute l’Europe, qui va ĂȘtre battu Ă  Stalingrad, et qui ne cessera de reculer jusqu’à ĂȘtre vaincu Ă  Berlin. Si le nazisme reprĂ©sente la quintessence du racisme et du colonialisme, servant Ă  combattre Ă  la fois, l’ennemi extĂ©rieur » les pays Ă  coloniser et Ă  diviser l’ennemi intĂ©rieur » la classe des travailleurs, sa dĂ©faite est aussi une dĂ©faite majeure des formes les plus rĂ©actionnaires du racisme, grĂące Ă  un front antifasciste au niveau international. Combiner plusieurs luttes des classes Le rapport de forces au niveau mondial a totalement Ă©tĂ© bouleversĂ© dans les trente annĂ©es qui ont suivi la DeuxiĂšme Guerre mondiale. La force de la rĂ©sistance antifasciste et la peur exercĂ©e par le communisme sur les classes dominantes, combinĂ©e Ă  la forte croissance du mouvement social, a amenĂ© dans les pays europĂ©ens un dĂ©veloppement sans prĂ©cĂ©dent de la sĂ©curitĂ© sociale et des hausses du niveau de vie. Ce changement de rapport de forces a aussi menĂ© Ă  un puissant mouvement de dĂ©colonisation des peuples du tiers monde et Ă  l’isolement croissant des tenants du racisme biologique » au niveau mondial. Fini la pĂ©riode oĂč “les peuples blancs” ont conquis une position dominante incontestĂ©e » comme l’affirmait Hitler. La Chine moderne naĂźt en 1949 et reprend le cours de son destin aprĂšs un siĂšcle de domination coloniale. Ho Chi Minh et le Vietnam dĂ©font la France Ă  Dien Bien Phu 1954, puis les États-Unis aprĂšs l’offensive du TĂȘt 1968. Le nationalisme arabe, celui du FLN en AlgĂ©rie et de l’Egypte de Nasser, est fortement influencĂ© par les courants marxistes. Le mouvement antiraciste se dĂ©veloppe dans le monde entier, en particulier aux États-Unis avec le mouvement des droits civiques dont la branche radicale de Malcolm X aux Black Panthers se rapproche du marxisme. Le dernier empire colonial, le portugais, tombe Ă  partir de 1974, avec la dĂ©route dans ses colonies d’Angola et du Mozambique. Le rĂ©gime raciste d’apartheid finit aussi par tomber en 1990, sous la pression conjuguĂ©e de la rĂ©sistance de l’ANC dont une des composantes majeures est le Parti communiste sud-africain et de la dĂ©faite des forces sud-africaines en Angola, avec le soutien de l’armĂ©e cubaine de Fidel Castro23. L’antiracisme et l’anticolonialisme ont pu faire des progrĂšs majeurs grĂące Ă  la combinaison des luttes des classes dans les luttes anti-impĂ©rialistes et anticapitalistes, et grĂące aux combats communs prĂŽnant l’unitĂ© des travailleurs. Le racisme et le nĂ©ocolonialisme ont pu, a contrario, se propager chaque fois que les classes dominantes ont divisĂ© la classe ouvriĂšre sur base de prĂ©jugĂ©s nationaux et racistes, ont opposĂ© les travailleurs du Nord aux peuples opprimĂ©es du Sud, ont rĂ©ussi Ă  imposer le chauvinisme dans le mouvement ouvrier et Ă  dĂ©tacher entre elles les diffĂ©rentes formes de luttes de classes. Face Ă  la contre-offensive nĂ©olibĂ©rale lancĂ©e il y a trente ans, ce n’est pas s’écarter mais retourner Ă  Marx, Ă  son internationalisme et Ă  sa thĂ©orie des luttes de classes qui nous semble ĂȘtre indispensable comme source d’inspiration pour combiner avec succĂšs lutte contre le racisme et lutte contre le capitalisme. Voir deuxiĂšme partie La gauche authentique face au nĂ©o-racisme et nĂ©o-colonialisme au 21e siĂšcle », David Pestieau, Lava. FootnotesDomenico Losurdo, La lutte des classes. Une histoire politique et philosophique, 2016, Editions DelgaAinsi, la hiĂ©rarchisation des luttes de classes, leur nature et les alliances de classe ont Ă©tĂ© diffĂ©rentes dans lutte contre l’occupant nazi pendant la seconde guerre mondiale et dans le cadre de l’ Marx, Le Capital, L’accumulation primitive, 6 la genĂšse du capitaliste Marx, New York Daily Tribune, 5 juin 1857LĂ©nine, Que faire ? , III politique trade-unioniste et politique social-dĂ©mocrate, les rĂ©vĂ©lations politiques et “l’éducation de l’activitĂ© rĂ©volutionnaire” »LĂ©nine, La rĂ©volution socialiste et le droit des nations Ă  disposer d’elles-mĂȘmes, 1916Karl Marx, Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, 1851Karl Marx, La question juive, 1843Robin Blacburn, The Making of New World Slavery, 1492-1800, Verso, Londres-New-York, 1997, p3Lettre de Marx Ă  Lincoln, paru dans Der Social-Demokrat, 30 dĂ©cembre Meiksins Wood, Capitalism and human emancipation », New Left Review, I/167, janvier-fĂ©vrier 1988, traduit par nous NdlR.Lettre de Marx Ă  Siegfried Mayer et August Vogt Ă  New York, le 9 avril Pestieau, Interview Mary Gabriel. Amour et capital, hier et aujourd’hui », Revue Lava, dĂ©cembre 2017 Renan, Oeuvres complĂštes, p12, Calmann-LĂ©vy, 1947Lettre d’Engels Ă  Kautsky, 12 septembre 1882Sozialistiche Monatshefte, Bernstein, 1900, p559CitĂ© dans La SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale 1822-1992, Jo Cottenier, Patrick De Boosere, Thomas Gounet, p 109, EPO, 1992Ibidem, p 70Reinhard Opitz. Faschismus und Neofaschismus. Band I. 1984. Pahl Rugenstein VerlagAlldeutsch signifie qu’à leurs yeux, l’Allemagne comprend tous les Allemands, pas seulement ceux qui se trouvent au sein des frontiĂšres de l’empire mais aussi en Autriche-Hongrie et dans d’autres pays de l’Europe de l’EstConsidĂ©rĂ© par les nationalistes allemands comme le plus grand stratĂšge de la PremiĂšre Guerre mondialeCitĂ© dans Losurdo, PP XXFidel Castro dira un jour pour expliquer la solidaritĂ© cubaine en Afrique Le sang de l’Afrique coule profondĂ©ment dans nos veines. » rappelant l’origine africaine de nombreux habitants de l’üle des CaraĂŻbes
Lalutte des classes. par Karl Marx. Marx et la conception matĂ©rialiste de l'Histoire: les modes de production . Marx Ă©crit : "Dans la pratique sociale de leur vie, les hommes entrent en rapports dĂ©terminĂ©s, nĂ©cessaires, indĂ©pendants de leur volontĂ©, rapports de production qui correspondent Ă  un certain degrĂ© de dĂ©veloppement de leurs forces productives matĂ©rielles. L'ensemble de La lutte des classes est une pureinvention de Marx. »La lutte des classes, on n’en veut plus !B. Kouchner, Ă©mission Le forum europĂ©en, ARTE,17 dĂ©cembre 2005Marx a-t-il inventĂ© la lutte des classes ? Il sembleraitque oui, si l’on en croit la rumeur qui voudrait quenous soyons dans des sociĂ©tĂ©s apaisĂ©es, oĂč le consensusrĂšgne sur le principe de l’économie de marchĂ©, et oĂč leseul changement crĂ©dible paraĂźt ĂȘtre celui qui fait alternerdes majoritĂ©s successives qui ne se diffĂ©rencientqu’à la marge et sont d’accord sur l’essentiel, la prĂ©servationde la propriĂ©tĂ© privĂ©e des moyens de voit-on pas le taux de syndicalisation diminuer unpeu partout en Occident, les partis rĂ©formistes devenirhĂ©gĂ©moniques et les partis communistes subsistantsĂȘtre tentĂ©s par la social-dĂ©mocratie, comme si le thĂšmede la lutte des classes et de la nĂ©cessitĂ© d’une issue rĂ©volutionnaireĂ  celle-ci Ă©tait dĂ©passĂ© ? Cette rumeur sembledonner raison Ă  ceux qui voient dans le concept de classe » une construction intellectuelle artificielle,motivĂ©e par l’idĂ©ologie et sans rĂ©pondant vĂ©ritable dansla rĂ©alitĂ© socio-historique. C’est le cas du courant depensĂ©e sociologique partisan de l’individualismemĂ©thodologique », pour lequel l’individu constituel’atome de base de la sociĂ©tĂ©, et qui comprend l’ensemblede la rĂ©alitĂ© sociale en partant des interactions entre lesagents individuels. La meilleure illustration nous en estfournie par la pensĂ©e de F. Hayek, en particulier dansDroit, lĂ©gislation et libertĂ© 1978, largement consacrĂ© Ă 1 Jeuneet trĂšs actuel, Marx l’est en raison de sa grille de lecture de classes ! Face aux rĂ©ponses austĂ©ritaires et inĂ©galitaires des pouvoirs politiques et aux semeurs de divisions et de guerre, l’économiste des crises, l’historien de la lutte des classes et le philosophe de l’émancipation humaine revient totalement rajeuni dans les dĂ©bats qui agitent la vie politique
Cette annĂ©e marque le 200Ăšme anniversaire de la naissance de Karl Marx, dans la petite ville de Trier, en Allemagne, le 5 mai 1818. L’occasion est idĂ©ale pour se pencher sur ses idĂ©es et sur l’hĂ©ritage prĂ©cieux que nous a lĂ©guĂ© sa pensĂ©e rĂ©volutionnaire. AprĂšs 200 ans, les idĂ©es de Marx sont toujours d’actualitĂ©. À l’heure de la mondialisation, des inĂ©galitĂ©s grandissantes et de la catastrophe Ă©cologique, l’appel de Marx Ă  renverser le capitalisme est plus urgent que jamais. De nombreux journaux bourgeois ont d’ailleurs marquĂ© cet anniversaire avec des articles sur Marx. Par exemple, le magazine Foreign Affairs expliquait dans un rĂ©cent article que le marxisme, loin d’ĂȘtre dĂ©passĂ©, est crucial pour comprendre le monde d’aujourd’hui. » MĂȘme le Journal de MontrĂ©al a Ă©crit cette annĂ©e que devant une AmĂ©rique de plus en plus dominĂ©e par des milliardaires sans scrupule, les chants du communisme risquent de redevenir trĂšs attrayants ». Également, les jeunes s’intĂ©ressent de plus en plus au socialisme alors qu’ils constatent les nombreuses injustices qui rĂšgnent dans le monde. La rĂ©alitĂ© est que, face Ă  la crise du capitalisme que nous vivons aujourd’hui, mĂȘme la presse capitaliste n’a d’autre choix que de reconnaĂźtre que Marx avait raison. Évidemment, les dĂ©fenseurs du capitalisme, devant la montĂ©e en popularitĂ© des idĂ©es de Marx, ne peuvent s’empĂȘcher de les dĂ©naturer, les drainant de tout leur contenu rĂ©volutionnaire. RĂ©tablissons les faits. Les idĂ©es de Karl Marx L’histoire de toute sociĂ©tĂ© jusqu’à nos jours n’a Ă©tĂ© que l’histoire de luttes de classes. » Ainsi s’entame le premier chapitre du Manifeste du Parti communiste, rĂ©digĂ© en 1848 par Marx et son grand complice Friedrich Engels. VoilĂ  probablement l’idĂ©e la mieux connue, et l’une des plus importantes du marxisme. Le monde est ainsi divisĂ© entre ceux qui possĂšdent, et ceux qui n’ont rien; aujourd’hui, entre la classe capitaliste, qui possĂšde les usines, les terres, les sources d’énergie, les grands mĂ©dias, etc., et la classe des travailleurs, ceux qui doivent se trouver un emploi pour survivre. Marx avait correctement analysĂ© que la richesse de cette classe capitaliste, la bourgeoisie, provient directement de l’exploitation des travailleurs. Il Ă©crit dans le Capital que l’accumulation de richesse Ă  un pĂŽle signifie donc en mĂȘme temps Ă  l’autre pĂŽle une accumulation de misĂšre, de torture Ă  la tĂąche, d’esclavage, d’ignorance, de brutalitĂ© et de dĂ©gradation morale pour la classe dont le produit propre est, d’emblĂ©e, capital. » Cette phrase est une description presque parfaite du capitalisme aujourd’hui. Les inĂ©galitĂ©s de richesse ne cessent de croĂźtre depuis des dĂ©cennies, mĂȘme au QuĂ©bec alors que, depuis le dĂ©but des annĂ©es 80, le revenu du 1 % le plus riche a doublĂ©, le revenu des 99 % restants n’a progressĂ© que de 6 %. Dans l’ensemble du Canada, le portrait n’est guĂšre mieux les deux hommes les plus riches possĂšdent plus de richesses que les 11 millions les plus pauvres, et presque la moitiĂ© des Canadiens vit d’un chĂšque de paye Ă  l’autre! La rĂ©alitĂ© de notre Ă©poque nous confirme que Marx avait raison de dire que les inĂ©galitĂ©s sont inĂ©vitables sous le capitalisme. Une autre des idĂ©es importantes de Marx est que le mode de production capitaliste est orientĂ© avant tout vers l’accumulation de profit, et ce, au dĂ©triment des besoins rĂ©els des gens. Les marchandises, c’est-Ă -dire les biens et services, ne sont pas produites dans le but d’ĂȘtre utilisĂ©es, mais uniquement dans le but d’ĂȘtre vendues. Les capitalistes ne produisent jamais afin de combler des besoins, mais afin de rĂ©aliser des profits. Cette production pour le profit eut initialement des consĂ©quences progressistes aux dĂ©buts du capitalisme. Le monde vivait alors une Ă©poque rĂ©volutionnaire et les innovations s’enchaĂźnaient les unes aprĂšs les autres. Cependant, aujourd’hui, le mode de production capitaliste lui-mĂȘme se pose comme un obstacle Ă  l’innovation. Les grands monopoles qui dominent l’économie prĂ©fĂšrent spĂ©culer sur les marchĂ©s financiers et engranger des profits immĂ©diats et rapides plutĂŽt que d’investir dans la recherche et le dĂ©veloppement. Le gĂ©ant pharmaceutique Pfizer a bien illustrĂ© ce fait en janvier dernier lorsqu’il a cessĂ© les recherches pour un remĂšde au Parkinson et Ă  l’Alzheimer, sous prĂ©texte que ce ne serait pas suffisamment profitable. Il s’agit d’un exemple abject de comment les profits priment sur les besoins humains. Mais l’un des plus grands mĂ©rites de Marx a Ă©tĂ© d’expliquer l’origine du profit. Les capitalistes, en donnant un salaire aux travailleurs, achĂštent leur force de travail », soit leur capacitĂ© Ă  travailler. Les travailleurs reçoivent nĂ©cessairement un salaire infĂ©rieur Ă  la valeur de ce qu’ils produisent, sans quoi aucun profit ne serait rĂ©alisĂ©. Les capitalistes ont intĂ©rĂȘt Ă  payer leurs travailleurs le moins possible afin de soutirer le plus grand profit possible. La thĂ©orie de la valeur-travail de Marx dĂ©montre qu’en derniĂšre analyse, c’est le travail impayĂ© des ouvriers qui constitue le profit des capitalistes. Mais cela signifie que la classe ouvriĂšre n’a pas la capacitĂ© de racheter collectivement tout ce qu’elle produit, et cette contradiction mĂšne pĂ©riodiquement Ă  des crises de surproduction – environ tous les 10 ans, comme l’expliquait Marx. Depuis Marx, les Ă©conomistes bourgeois essayent d’ignorer cette contradiction fondamentale, et se rassurent en constatant que nous sommes en reprise Ă©conomique Ă  l’heure actuelle. Mais force leur est d’admettre qu’il y a un problĂšme. Les grandes entreprises sont assises sur des milliers de milliards de dollars d’argent qu’elles refusent d’investir, un Ă©tat de fait sans prĂ©cĂ©dent dans l’histoire Ă©conomique » selon le New York Times. Pourquoi n’investissent-elles pas cet argent? Ultimement parce que les marchĂ©s sont dĂ©jĂ  saturĂ©s. La surproduction ce que les Ă©conomistes bourgeois appellent la surcapacitĂ© » explique que les investissements, nĂ©cessaires sous le capitalisme, sont Ă  des niveaux historiquement bas. Pourquoi les entreprises investiraient-elles si les travailleurs ne peuvent dĂ©jĂ  pas racheter tout ce qui est produit? La reprise actuelle est l’une des plus faibles de l’histoire du systĂšme. Les dettes publiques et privĂ©es atteignent des niveaux astronomiques partout dans le monde. L’économie mondiale marche tel un funambule sur un fil de fer toujours plus tremblotant. Mais cela n’a rien d’une aberration en fait, il s’agit de l’état naturel du capitalisme, ce systĂšme complĂštement irrationnel et chaotique que Marx a si bien dĂ©crit en son temps. Ce fait est admis par nul autre que le gouverneur de la Bank of England, qui affirmait plus tĂŽt cette annĂ©e que si vous substituez les plateformes aux usines de textile, l’apprentissage automatique aux machines Ă  vapeur, Twitter au tĂ©lĂ©graphe, vous avez exactement les mĂȘmes dynamiques qui existaient il y a 150 ans, lorsque Karl Marx gribouillait le Manifeste communiste. » La science du changement La philosophie du marxisme est une philosophie du changement. Marx expliquait que le systĂšme capitaliste, comme les autres systĂšmes Ă©conomiques avant lui, n’a pas existĂ© de toute Ă©ternitĂ©, mais qu’il a eu un dĂ©but et qu’il aura aussi une fin – si nous nous organisons pour le renverser. L’idĂ©e du changement semble gĂ©nĂ©ralement acceptĂ©e aujourd’hui. Pourtant, l’idĂ©e que le capitalisme existera toujours » est encore vĂ©hiculĂ©e aujourd’hui. De mĂȘme, qui n’a jamais entendu le fameux argument selon lequel le socialisme est impossible Ă  atteindre Ă  cause de la nature humaine » Ă©goĂŻste? Selon cet argument, tous les humains seraient, depuis toujours et pour toujours, des ĂȘtres purement Ă©goĂŻstes. Les choses Ă©voluent, la sociĂ©tĂ© se dĂ©veloppe, mais la nature humaine demeurerait Ă©ternellement la mĂȘme! Mais Marx affirmait au contraire que la façon d’agir des gens et leurs idĂ©es sont en rĂ©alitĂ© conditionnĂ©es par la sociĂ©tĂ© et l’époque dans laquelle ils vivent. Tout comme le capitalisme n’est pas Ă©ternel, il n’y a pas plus de nature humaine invariable. Pendant la majeure partie de l’histoire de l’humanitĂ©, avant les premiĂšres sociĂ©tĂ©s esclavagistes, il n’y avait pas d’État ni de classes sociales et la domination institutionnalisĂ©e des hommes sur les femmes n’existait pas encore. La sociĂ©tĂ© Ă©tait organisĂ©e selon le communisme primitif » et les ĂȘtres humains vivaient dans la coopĂ©ration. Telle Ă©tait la nature humaine » Ă  l’époque. Aujourd’hui, le capitalisme forme un terreau fertile pour les idĂ©es et comportement Ă©goĂŻstes et rĂ©trogrades. Comment pourrait-il en ĂȘtre autrement? Le capitalisme nous monte les uns contre les autres, appauvrit systĂ©matiquement une majoritĂ© de la population et nous force Ă  nous mettre en compĂ©tition pour les miettes qu’il nous donne. Ce systĂšme irrationnel envoie des gens Ă  la rue, maintient ceux qui travaillent dans des conditions difficiles, et s’appuie sur toutes les idĂ©es rĂ©actionnaires afin de nous maintenir divisĂ©s. Les problĂšmes sociaux tels que le racisme, le sexisme ou la prolifĂ©ration des troubles de santĂ© mentale ne sortent pas de nulle part ils s’appuient sur une base matĂ©rielle, soit la misĂšre et la pĂ©nurie qui sont propres au capitalisme. Marx Ă©crivait que ce n’est pas la conscience des hommes qui dĂ©termine leur ĂȘtre; c’est inversement leur ĂȘtre social qui dĂ©termine leur conscience. » Cette thĂšse rĂ©volutionnaire nous permet de rĂ©aliser que la seule façon de se dĂ©barrasser une bonne fois pour toutes de ces problĂšmes est de transformer la sociĂ©tĂ©, afin de les dĂ©raciner comme on le ferait Ă  une mauvaise herbe. Mais Marx expliquait Ă©galement que le changement dans l’histoire et la nature n’est pas graduel et linĂ©aire. Au contraire, la vision marxiste explique que l’histoire avance en traversant tantĂŽt de longues pĂ©riodes de stagnation, tantĂŽt des Ă©ruptions rĂ©volutionnaires qui transforment radicalement la sociĂ©tĂ©. En fait, Marx disait que les rĂ©volutions sont les locomotives de l’histoire ». Le capitalisme n’est pas apparu en se dĂ©veloppant de maniĂšre simplement graduelle. Il a fallu plusieurs rĂ©volutions pour que le systĂšme capitaliste puisse s’instaurer, notamment la RĂ©volution amĂ©ricaine de 1776 et la RĂ©volution française de 1789. De mĂȘme, nous ne pouvons pas graduellement rĂ©former le capitalisme et espĂ©rer qu’un jour, nous nous rĂ©veillerons et la classe dominante aura laissĂ© sa place. Il faut une rupture radicale, une rĂ©volution par laquelle la classe ouvriĂšre enlĂšvera Ă  la classe capitaliste son contrĂŽle de l’économie et Ă©tablira une sociĂ©tĂ© socialiste. De la thĂ©orie Ă  la pratique Alors que nous entendons parler de plus en plus des idĂ©es de Marx dans les universitĂ©s, les journaux et mĂȘme la culture internet, un fait demeure peu abordĂ© Karl Marx n’était pas simplement un intellectuel, content d’élaborer ses thĂ©ories sur le monde depuis le confort de son salon. En fait, il a su allier la thĂ©orie rĂ©volutionnaire Ă  la pratique. Il Ă©tait clair pour Marx que la seule solution aux inĂ©galitĂ©s et aux injustices du capitalisme Ă©tait de s’organiser pour renverser ce systĂšme. Marx a passĂ© une grande partie de sa vie Ă  lutter pour les idĂ©es socialistes dans le mouvement ouvrier. De 1847 Ă  1852, il Ă©tait membre de la Ligue des communistes. C’est Ă  ce moment qu’il a publiĂ© son dĂ©sormais cĂ©lĂšbre Manifeste. Puis, de 1864 Ă  1876, il a participĂ© Ă  l’Association internationale des travailleurs, couramment appelĂ©e la PremiĂšre internationale. Une des phrases de Marx parmi les plus cĂ©lĂšbres rĂ©sume bien sa pensĂ©e Les philosophes n’ont fait qu’interprĂ©ter le monde de diverses maniĂšres, mais ce qui importe, c’est de le transformer. » Plus qu’une simple thĂ©orie, le marxisme est un guide pour l’action, qui doit inspirer et Ă©clairer la lutte pour un monde meilleur. Marx a Ă©crit que l’émancipation de la classe ouvriĂšre doit ĂȘtre l’Ɠuvre des travailleurs eux-mĂȘmes. » Cependant, ce n’est pas un processus automatique. La classe ouvriĂšre n’apprend pas automatiquement, d’un seul coup, la nĂ©cessitĂ© de lutter pour le socialisme. Il n’y a pas de recette magique il faut que les militants qui ont dĂ©jĂ  atteint cette conclusion se rĂ©unissent au sein d’une organisation commune, et se mettent Ă  la tĂąche d’expliquer patiemment et de convaincre les autres de la nĂ©cessitĂ© du renversement du capitalisme et de l’établissement d’une sociĂ©tĂ© socialiste. C’est ce que nous construisons Ă  La Riposte socialiste. ArmĂ©s des idĂ©es du marxisme et de notre dĂ©termination, nous savons que l’histoire est de notre cĂŽtĂ©. Nous appelons tous ceux et celles qui veulent mener cette lutte Ă  se joindre Ă  nous!
Marx la recette de la lutte des classes. À table avec le chef Marx ! ConsidĂ©rĂ© aujourd’hui comme une Ă©vidence, le capitalisme n’a, de fait, pas toujours existĂ© ARTE prĂ©sente une magistrale sĂ©rie documentaire, tournĂ©e dans vingt-deux pays, qui offre des clefs de comprĂ©hension du systĂšme capitaliste. Dans la mĂȘme collection: La prĂ©histoire du capitalisme; Des Ă©crits engagĂ©s de l’intellectuelle belge Chantal Mouffe sur les revendications de la classe ouvriĂšre incarnĂ©es par les gilets jaunes aux articulations artistiques inspirĂ©es du Capital, la pensĂ©e de Karl Marx est plus que jamais convoquĂ©e pour comprendre notre Ă©poque, riche en bouleversements, oĂč les questions de privilĂšges et de lutte des classes tiennent le haut du pavĂ©. Au mĂȘme moment, le spectre du totalitarisme de certains rĂ©gimes dictatoriaux a cessĂ© de hanter les corridors des universitĂ©s du monde occidental. Enfin, du moins dans le monde des humanitĂ©s. Pour bien des nouveaux lecteurs de Marx, l’ampleur des inĂ©galitĂ©s sociales créées par le capitalisme est plus brutale que le souvenir du Rideau de fer. Pourquoi lire Marx aujourd’hui ? Aux yeux de bien des gens de ma gĂ©nĂ©ration, le capitalisme est porteur d’une violence extrĂȘme. À mon avis, les mouvements qui sont nĂ©s aprĂšs la crise financiĂšre de 2008, dans l’esprit d’Occupy, ont fait naĂźtre une nouvelle conscience. Nous, on arrive Ă  l’ñge adulte en voyant Ă  quel point le systĂšme est fondĂ© sur l’exploitation, l’expropriation. Nous constatons la dĂ©gradation de l’environnement, l’accumulation des uns par la dĂ©possession des autres, comment des gens s’enrichissent aux dĂ©pens des autres », dĂ©clare Fifi G., chercheuse universitaire qui s’intĂ©resse Ă  l’expropriation des terres en Éthiopie. Pour cette jeune Torontoise, qui s’est mĂȘme fait imprimer une affiche de Marx qu’elle a apposĂ©e Ă  un mur de sa chambre, certaines idĂ©es propres au marxisme proposent des solutions intĂ©ressantes pour envisager l’avenir autrement que dans une perspective de nĂ©olibĂ©ralisme autoritaire. Je m’intĂ©resse aussi au fĂ©minisme marxiste, pour aborder le rĂŽle et la valeur du travail des femmes. Les dĂ©bats autour de Marx sont encore valides aujourd’hui. C’est inspirant. » Revu et rĂ©interprĂ©tĂ© pour envisager les modes de production, dans un monde de gĂ©ants technologiques comme Facebook ou Amazon, Marx semble plus que jamais d’actualitĂ©, avec l’idĂ©e de tension entre le prolĂ©tariat et la bourgeoisie, et une nouvelle attention sur la construction des privilĂšges. On pense aux gilets jaunes, bien sĂ»r, mais aussi aux Ă©tudiants de l’UQAM qui manifestent pour la rĂ©munĂ©ration des stages. Également, dans un monde oĂč l’humain est inondĂ© d’objets fabriquĂ©s sur des chaĂźnes de montage en Chine ou au Vietnam, les concepts de Marx sur le travail et le fĂ©tichisme de la marchandise nous rappellent que, derriĂšre une chandelle du Dollarama, un post » sur Instagram ou un foulard de soie Burberry, il y a avant tout du labeur humain. Pour une pensĂ©e de la crise Dans la foulĂ©e du bicentenaire de l’anniversaire du grand penseur du capitalisme, le film Le jeune Karl Marx a permis aux cinĂ©philes de renouer avec celui qui a inspirĂ© les rĂ©volutions socialistes du XXe siĂšcle. Le Manifeste du parti communiste classĂ© au patrimoine mondial de l’UNESCO, avec quelque 500 millions d’exemplaires Ă©coulĂ©s, se place mĂȘme au quatriĂšme rang des livres les plus vendus de tous les temps. La pensĂ©e de la crise inspirĂ©e de Marx a percolĂ© dans le monde des arts, au musĂ©e comme au théùtre, et s’est incarnĂ©e cet automne dans Chapitres de la chute au Quat’Sous sur la dĂ©bĂącle financiĂšre de 2008, dans le documentaire The Price of Everything, portant sur le marchĂ© de l’art contemporain, dans l’oeuvre Manifesto avec Cate Blanchett prĂ©sentĂ©e au MusĂ©e d’art contemporain qui dĂ©marre avec le Manifeste du parti communiste, ainsi que dans la piĂšce Extramoyen Ă  Espace libre, sur le sort de la classe moyenne. Le vocabulaire de Marx est trĂšs intĂ©grĂ© dans le narratif acadĂ©mique. Plusieurs vont dire qu’il n’y a pas de retour de Marx, Ă  proprement parler, parce qu’en rĂ©alitĂ©, il n’est jamais parti ! » estime Julien Lefort-Favreau, chercheur en Ă©tudes françaises Ă  l’UniversitĂ© Queen’s. Le vocabulaire de Marx est trĂšs intĂ©grĂ© dans le narratif acadĂ©mique. Plusieurs vont dire qu’il n’y a pas de retour de Marx, Ă  proprement parler, parce qu’en rĂ©alitĂ©, il n’est jamais parti ! Dans les humanitĂ©s, revenir Ă  Marx est une maniĂšre de rĂ©intĂ©grer dans la rĂ©flexion sur l’art et les sciences sociales la question de la domination par les modes de production. — Julien Lefort-Favreau Je ne sais pas si c’est la crise qui provoque le retour Ă  Marx ou bien si c’est Marx qui nous permet de penser la crise. Reste que, dans les humanitĂ©s, revenir Ă  Marx est une maniĂšre de rĂ©intĂ©grer dans la rĂ©flexion sur l’art et les sciences sociales la question de la domination par les modes de production », indique celui qui parle d’une pensĂ©e marxiste dĂ©centralisĂ©e ». Une attention aux Ă©critures et aux reprĂ©sentations du monde du travail et de l’usage de la langue de l’univers managĂ©rial cristallise ce retour Ă  la pensĂ©e de Marx sur le labeur et ses tensions. Cela est prĂ©sent aussi dans le milieu de l’histoire de l’art, oĂč la critique d’art est en train de se dĂ©placer, s’intĂ©ressant dĂ©sormais moins aux objets d’art qu’aux institutions », poursuit Julien Lefort-Favreau. Quand Marx s’invite chez Trump Aux États-Unis, oĂč l’on assiste Ă  une marchandisation de l’éducation qui est affolante, les intellectuels d’allĂ©geance marxiste se font assurĂ©ment entendre », affirme Julien Lefort-Favreau. En avril dernier, le journal Le Monde rapportait que l’organisation amĂ©ricaine Democratic Socialists of America DSA avait vu ses effectifs multipliĂ©s par quatre, ces derniĂšres annĂ©es, dĂ©passant les 32 000 adhĂ©rents. Fait peu banal, dans le pays du maccarthysme et de l’anticommunisme, de jeunes militants — l’ñge mĂ©dian de la DSA est passĂ© de 68 ans en 2013 Ă  33 actuellement — s’affichent fiĂšrement marxistes. Pour s’initier Ă  la pensĂ©e de Marx actualisĂ©e sans avoir Ă  se taper les trois volumes de 800 pages du Capital, on peut notamment visionner des clips YouTube oĂč la thĂ©oricienne en Ă©conomie politique Jodi Dean parle des limites du Web Ă  l’ùre du capitalisme communicatif. Sur le site Open Culture, le gĂ©ographe David Harvey professeur de deuxiĂšme cycle d’anthropologie et de gĂ©ographie Ă  la City University of New York dispense quant Ă  lui un cours gratuit sur les volumes I et II du Capital. Dans le Manifeste du parti communiste, celui qui aurait eu 200 ans cette annĂ©e parle de la rĂ©volution qui sera forcĂ©ment prise en charge par le prolĂ©tariat, de ces travailleurs qui n’ont pas accĂšs aux marchandises qui enrichissent les bourgeois Ă  la sueur de leurs fronts. Les revendications des 99 % d’Occupy ou des gilets jaunes nous rappellent que la lutte des classes est peut-ĂȘtre, finalement, un perpĂ©tuel recommencement. Karl Marx en quelques dates 5 mai 1818 Marx naĂźt dans le Royaume de Prusse. Octobre 1842 Le journal Rheinische Zeitung, oĂč Marx critique les pouvoirs ultramondains et dĂ©fend la libertĂ© de presse, est interdit de publication. Novembre 1848 Marx rĂ©dige le Manifeste du Parti communiste. 1867 RĂ©daction du premier tome du Capital. 1875 Sa santĂ© dĂ©clinant, Marx laissera Ă  son ami Friedrich Engels le soin de colliger ses notes et Ă©crits pour achever les deux derniers tomes du Capital. 14 mars 1883 Mort de Karl Marx Ă  Londres. Il repose au cimetiĂšre de Highgate. À voir en vidĂ©o
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ARTE/ CAPITALISME : Episode 4 : "Marx : la recette de la lutte des classes" from Patricia Lucas on Vimeo. A mesure que grandit la bourgeoisie, c'est-Ă -dire le capital, se dĂ©veloppe aussi le prolĂ©tariat, la classe des ouvriers modernes qui ne vivent qu'Ă  la condition de trouver du travail et qui n’en trouvent que si leur travail accroĂźt le capital.

Citation La lutte des classes DĂ©couvrez une citation La lutte des classes - un dicton, une parole, un bon mot, un proverbe, une citation ou phrase La lutte des classes issus de livres, discours ou entretiens. Une SĂ©lection de 10 citations et proverbes sur le thĂšme La lutte des classes. 10 citations > Citation de Robert Linhart n° 170356 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 470 votesIl est vrai que le confinement n’est pas le mĂȘme pour tout le monde. MĂȘme en cas de crise sanitaire, la lutte des classes a de beaux restes. Certes, Ă  la morgue, tout le monde se ressemble, et ce virus semble apprĂ©cier particuliĂšrement ces classes supĂ©rieures mondialisĂ©es qui partagent leurs postillons dans les aĂ©roports. LĂ©ger sentiment de revanche chez tous les autres, en attendant d’ĂȘtre contaminĂ©s Ă  leur tour. Mais Ă  prĂ©sent que chacun se retrouve face Ă  lui-mĂȘme, et face Ă  son intĂ©rieur, il faut avouer que la sĂ©lection sociale reprend ses confinez-vous avec grĂące, bande d’incultes, Marianne, 20 mars 2020 de Natacha PolonyRĂ©fĂ©rences de Natacha Polony - Biographie de Natacha PolonyPlus sur cette citation >> Citation de Natacha Polony n° 168152 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne 1/5 sur 2 votesLe racisme est d’une bĂȘtise crasse, gronde Lalla en direction de sa compagne. Ne me dit pas que ça te surprend. Il est la forme avilie et dĂ©gradĂ©e de la lutte des classes, il est l'impasse idiote de la rĂ©volte. L'Art de perdre 2017 de Alice ZeniterRĂ©fĂ©rences de Alice Zeniter - Biographie de Alice ZeniterPlus sur cette citation >> Citation de Alice Zeniter n° 166751 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesDans l'espace immatĂ©riel de l'analyse logique abstraite, on peut prouver avec la mĂȘme rigueur aussi bien l'impossibilitĂ© absolue, la dĂ©faite certaine de la grĂšve de masse, que sa possibilitĂ© absolue et sa victoire assurĂ©e. Aussi la valeur de la dĂ©monstration est-elle dans les deux cas la mĂȘme, je veux dire nulle. C'est pourquoi craindre la propagande pour la grĂšve de masse, prĂ©tendre excommunier formellement les coupables de ce crime, c'est ĂȘtre victime d'un malentendu absurde. Il est tout aussi impossible de "propager" la grĂšve de masse comme moyen abstrait de lutte qu'il est impossible de "propager" la rĂ©volution. La "rĂ©volution" et la "grĂšve de masse" sont des concepts qui ne sont eux-mĂȘmes que la forme extĂ©rieure de la lutte des classes et ils n'ont de sens et de contenu que par rapport Ă  des situations politiques bien I 1906, Rosa Luxemburg trad. IrĂšne Petit, Ă©d. Maspero, coll. petite collection Maspero », 1969 ISBN 2-7071-0264-4, partie GrĂšve de masse, parti et syndicats, chap. 2., p. 100 de Rosa LuxemburgRĂ©fĂ©rences de Rosa Luxemburg - Biographie de Rosa LuxemburgPlus sur cette citation >> Citation de Rosa Luxemburg n° 162992 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 470 votesTant que, dans chaque nation, une classe restreinte d'hommes possĂ©dera les grands moyens de production et d'Ă©change, tant qu'elle possĂ©dera ainsi et gouvernera les autres hommes, tant que cette classe pourra imposer aux sociĂ©tĂ©s qu'elle domine sa propre loi, qui est la concurrence illimitĂ©e, la lutte incessante pour la vie, le combat quotidien pour la fortune et pour le pouvoir ; tant que cette classe privilĂ©giĂ©e, pour se prĂ©server contre tous les sursauts possibles de la masse, s'appuiera ou sur les grandes dynasties militaires ou sur certaines armĂ©es de mĂ©tier des rĂ©publiques oligarchiques ; tant que le cĂ©sarisme pourra profiter de cette rivalitĂ© profonde des classes pour les duper et les dominer l'une par l'autre, Ă©crasant au moyen du peuple aigri les libertĂ©s parlementaires de la bourgeoisie, Ă©crasant ensuite, au moyen de la bourgeoisie gorgĂ©e d'affaires, le rĂ©veil rĂ©publicain du peuple ; tant que cela sera, toujours cette guerre politique, Ă©conomique et sociale des classes entre elles, des individus entre eux, dans chaque nation, suscitera les guerres armĂ©es entre les peuples. C'est de la division profonde des classes et des intĂ©rĂȘts dans chaque pays que sortent les conflits entre les nations. Discours prononcĂ© Ă  la chambre des dĂ©putĂ©s de l'AssemblĂ©e nationale le 7 mars 1895, de Jean JaurĂšsRĂ©fĂ©rences de Jean JaurĂšs - Biographie de Jean JaurĂšsPlus sur cette citation >> Citation de Jean JaurĂšs n° 159567 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 471 votesIl est vrai que la lutte des classes n'est pas une invention de Karl Marx c'est le rĂ©sultat d'une lente maturation de l'esprit humain au cours de laquelle se fait jour la diffĂ©rence des niveaux sociaux, culturels et de la nuit 1999 de Valeri AfanassievRĂ©fĂ©rences de Valeri Afanassiev - Biographie de Valeri AfanassievPlus sur cette citation >> Citation de Valeri Afanassiev n° 125891 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 467 votesL'histoire de toute sociĂ©tĂ© jusqu'Ă  nos jours n'a Ă©tĂ© que l'histoire de la lutte des du parti communiste 1848 de Karl & Engels, Friedrich MarxRĂ©fĂ©rences de Karl & Engels, Friedrich Marx - Biographie de Karl & Engels, Friedrich MarxPlus sur cette citation >> Citation de Karl & Engels, Friedrich Marx n° 98894 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 467 votesEn sept mots comme en cent la lutte des classes manque de et une pensĂ©es 2005 de Philippe BouvardRĂ©fĂ©rences de Philippe Bouvard - Biographie de Philippe BouvardPlus sur cette citation >> Citation de Philippe Bouvard n° 75861 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesLa haine du client est en train de remplacer la lutte des et une pensĂ©es 2005 de Philippe BouvardRĂ©fĂ©rences de Philippe Bouvard - Biographie de Philippe BouvardPlus sur cette citation >> Citation de Philippe Bouvard n° 75414 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votesL'internement est en partie l'un des symptĂŽmes de la lutte des Loi, la libertĂ© et la psychiatrie 1977 de Thomas SzaszRĂ©fĂ©rences de Thomas Szasz - Biographie de Thomas SzaszPlus sur cette citation >> Citation de Thomas Szasz n° 51749 - Ajouter Ă  mon carnet de citations Notez cette citation - Note moyenne sur 466 votes< Page 1/1Votre commentaire sur ces citations - Lache - LachetĂ© - LĂąchetĂ© - Laideur - Langage - Langue - Lapsus - Larme - Leçon - Lecture - Lettre - Liaison - Liberalite - Liberte - LibertĂ© - Limitation - Linguistique - Lire - LittĂ©rature - Litterature - Livre - Logement - Logiciel - Logique - Loi - Loisirs - Louange - LoyautĂ© - Lucidite - Lumiere - Lune - Lunettes - Luxe - Luxure ThĂšmes populaires + Autres belles citations et proverbes sur La lutte des classes Toutes les citations sur La lutte des classes Citation sur la Citations courtes la PoĂšmes La lutte des classes Proverbes La lutte des classes Etendez votre recherche avec le dictionnaire des dĂ©finitionsThĂšmes populairesCitations d'amour Citations sur l'amour Citations sur l'amitiĂ© Citations sur la vie Citations sur le bonheur Citations sur les femmes Citations sur le couple Citations sur la sagesse Citations sur la tristesse Citations sur la mort Citations sur la nature Citations sur l'absence Citations sur le manque Citations sur l'enfance

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EnAlgérie le prolétariat n'existait pas, sa génitrice (la révolution industrielle) n'est pas passé par là, pas plus qu'elle n'a concerné l'empire ottoman, son ex autorité tutélaire. Aussi, la lutte des «classes», si on veut bien l'appeler ainsi,se résumait en une confrontation dramatiquement inégale entre conquérants vainqueurs et paysans vaincus, entre possédants
RĂ©sumĂ© du document Commentaire d'un extrait de l'ouvrage de Karl Marx intitulĂ© Les luttes de classes en France, 1848 Ă  1850. Sommaire A. Pourquoi cette assemblĂ©e est-elle misĂ©rable » ?B. PrĂ©sentation des forces en prĂ©senceII La parti de l'ordre 76-79A. La coalition des deux fractions bourgeoises monarchistesB. La RĂ©publique comme terrain d'ententeC. MatĂ©rialisme historique/ Contradiction/ IdĂ©ologiesIII Les dĂ©mocrates-socialistes 79-83A. La coalition de la petite bourgeoisie et des ouvriersB. Limites de cette coalitionC. La lutte de classes comme moteur de l'histoireIV Echec de la Montagne et des dĂ©mocrates-socialistes 83-84A. Echec de la manifestation de juin 1849B. Contradiction entre les valeurs et les intĂ©rĂȘts de la petite bourgeoisieConclusion Extraits [...] Juin 1849 ne fut pas la tragĂ©die sanglante entre le salariat et le capital, mais le spectacle lamentable, comblĂ© d'incarcĂ©rations, entre le dĂ©biteur et le crĂ©ancier 84. Marx dĂ©nonce ici l'absence d'affrontement qui aurait pu se produire. Il renvoie cette situation Ă  l'infrastructure pour expliquer son dĂ©roulement dans la superstructure. Le crĂ©ancier est la grande bourgeoisie, maĂźtresse de l'Ă©conomie, le dĂ©biteur est la petite bourgeoisie dont les intĂ©rĂȘts sont contradictoires avec ceux du prolĂ©tariat. La petite bourgeoisie dĂ©montre ici son incapacitĂ© Ă  rejoindre les objectifs politiques du prolĂ©tariat. [...] [...] Marx conclut que la Montagne ne peut accomplir la tache qui revient logiquement au prolĂ©tariat rĂ©volutionnaire. Elle n'est pas rĂ©ellement rĂ©volutionnaire, mais utilise la vague de mĂ©contentement et les aspirations rĂ©volutionnaires pour maintenir son pouvoir parlementaire Conclusion La stratĂ©gie et la position de classe de la Montagne expliquent son Ă©chec Ă©lectoral du 28 mai oĂč le parti de l'Ordre remporte la majoritĂ© 180 montagnards contre 450 monarchistes. Pour conclure, Marx compare juin 1848 Ă  juin 1849. Il Ă©crit qu'en 1848 la rĂ©publique Ă©tait constituĂ©e contre le prolĂ©tariat par la grande bourgoisie, et qu'en 1849, les aspirations rĂ©volutionnaires Ă©taient Ă©touffĂ©es par l'incapacitĂ© de la petite bourgeoisie. [...] [...] Elle est revenue sur les avancĂ©es de juin 1848, elle refuse d'amnistier les insurgĂ©s de 1848 ce qui montre sa distance vis-Ă -vis des rĂ©volutionnaires. Elle est d'une part haĂŻe par le peuple et d'autre part rejetĂ©e par la grande bourgeoisie. Elle n'est qu'un vampire se nourrissant du sang des insurgĂ©s de Juin c'est-Ă -dire de ceux qui lui ont permis de prendre le pouvoir. L'approche des Ă©lections lĂ©gislatives donne lieu Ă  une agitation Ă©lectorale deux groupes principaux s'affrontent parti de l'ordre et parti dĂ©mocrate-socialiste ou rouge, un troisiĂšme Ă©tant les rĂ©publicains bourgeois du National. [...] [...] D'autre part, province, armĂ©e et paysannerie se rangent derriĂšre la Montagne. Ce parti faisait ainsi oublier son rĂŽle dans le gouvernement provisoire et s'Ă©rigeait en porte parole parlementaire de la rĂ©volution. Pour Marx, les aspirations rĂ©volutionnaires ne se sont pas exprimĂ©es dans les actes de la Montagne, mais seulement dans son discours l'expression de l'Ă©nergie rĂ©volutionnaire se limitait Ă  des sorties parlementaires, au dĂ©pĂŽt d'actes d'accusation, Ă  des menaces, Ă©clats de voix discours tonitruants et audaces ne dĂ©passant pas la phrasĂ©ologie. [...] [...] - Les OrlĂ©anistes OrlĂ©ans incarnent l'aristocratie financiĂšre et la bourgeoisie industrielle. Ils avaient le pouvoir sous la monarchie de Juillet 1830-1848. C'est dans la RĂ©publique que ces deux fractions rivales trouvent un terrain d'entente. Si la RĂ©publique ne pouvait ĂȘtre autre chose que la domination parachevĂ©e et manifeste de l'ensemble de la classe bourgeoise, pouvait-elle ĂȘtre autre chose que la domination des orlĂ©anistes, complĂ©tĂ©s par les lĂ©gitimistes, et des lĂ©gitimistes complĂ©tĂ©s par les orlĂ©anistes, la synthĂšse de la Restauration et de la monarchie de Juillet. 77. [...]

Lirela suite de Bicentenaire de Karl Marx: un combattant de la classe ouvriĂšre; 86 lectures; Le Manifeste du parti communiste: un combat toujours actuel ! Soumis par ICConline le 14 juin, 2018 - 11:06. Il y a 170 ans, Ă©tait publiĂ© le Manifeste du parti communiste : “au congrĂšs du parti Ă  Londres, en 1847, Marx et Engels furent chargĂ©s de mettre sur pied la publication d’un

PubliĂ© le 22/01/2021 Ă  1045, Mis Ă  jour le 22/01/2021 Ă  1418 Le sĂ©nateur Bernie Sanders arrivant Ă  l'investiture du prĂ©sident Ă©lu des États-Unis Joe Biden sur le front du Capitole des États-Unis. Washington, le 20 janvier 2021. Abaca Le look de Bernie Sanders lors de l'investiture de Joe Biden a dĂ©clenchĂ© un vĂ©ritable engouement sur les rĂ©seaux sociaux. L'image, devenue virale, a fait l'objet de nombreux montages. Parmi eux, celui de Jennifer Anniston, qui a intĂ©grĂ© l'homme politique au gĂ©nĂ©rique de Friends. Parmi les invitĂ©s de la cĂ©rĂ©monie d'investiture de Joe Biden se trouvait notamment son ex-rival Ă  la primaire dĂ©mocrate, Bernie Sanders. Le sĂ©nateur du Vermont s'est distinguĂ© par sa tenue hivernale rustique, qui a instantanĂ©ment fait le bonheur des rĂ©seaux sociaux. Parka kaki et moufles tricotĂ©es Ă  motifs hivernaux, une enveloppe kraft sous son bras, son look de trappeur Ă©tait bien diffĂ©rent des tenues trĂšs apprĂȘtĂ©es des autres invitĂ©s. Il est depuis devenu le mĂšme une image dĂ©tournĂ©e Ă  des fins humoristiques, NDLR prĂ©fĂ©rĂ© des internautes. L'actrice Jennifer Aniston a ainsi partagĂ© en story, sur son compte Instagram, plusieurs montages hilarants de l'homme politique, comprenant une couverture de magazine, ainsi que le casting de dĂ©couvrirSuri Cruise la petite fille gĂątĂ©e d'Hollywood, ou l'histoire d'une enfant diabolisĂ©e par les mĂ©diasMontage Bernie Sanders X Friends Capture d'Ă©cran Instagram / jenniferanistonMontage Jennifer Anniston X Bernie Sanders Capture d'Ă©cran Instagram / jenniferanistonEn vidĂ©o, Kamala Harris prĂȘte serment et devient vice-prĂ©sidente des États-UnisUn mĂšme repris par de nombreuses cĂ©lĂ©britĂ©sLe sĂ©nateur du Vermont s'est par ailleurs retrouvĂ© au cƓur d'une vĂ©ritable surenchĂšre de montages, sur lesquels il apparaĂźt dans des situations incongrues. Sarah Jessica Parker a immĂ©diatement surfĂ© sur la tendance, en l'ajoutant au casting de Sex and The City. Un remplaçant sĂ©rieux pour le personnage de Samantha dans la prochaine saison de la sĂ©rie ?L'actrice Demi Moore a, quant Ă  elle, revisitĂ© une scĂšne culte du film Ghost 1990 utilisant l'accessoire - dĂ©sormais culte - du politicien, Ă  des fins plus Longoria s'est Ă©galement amusĂ©e a ajouter le sĂ©nateur dans le dĂ©cor de la cĂ©lĂšbre sĂ©rie Desperate Goldberg s'est prĂȘtĂ©e au jeu en partageant une scĂšne un brin revisitĂ©e du film La Couleur Pourpre 1985.Enfin, l'acteur canadien Ryan Reynolds, a imaginĂ© Bernie Sanders en anti-hĂ©ros, accompagnant son personnage Deadpool 2016.Quant au principal intĂ©ressĂ©, il a exprimĂ© sa joie d'avoir apportĂ©fait un peu de publicitĂ©s Ă  un accessoire dont la fabrication est locale. Bernie Sanders a ainsi dĂ©clarĂ© Ă  la journaliste de CNN Ali Zaslav qu'il Ă©tait simplement heureux que la photo "fasse prendre conscience aux personnes que nous fabriquons de bonnes mitaines dans le Vermont". Une publicitĂ© qui a portĂ© ses fruits, puisque la fabricante de ces moufles, Jenn Hellis, croule sous les demandes depuis l'inauguration.
RĂ©sumĂ© La lutte des classes est une Ɠuvre de l'historien et philosophe allemand Karl Marx, elle a Ă©tĂ© publiĂ©e dans les annĂ©es cinquante. Ses travaux rĂ©alisĂ©s en sociologie et en Ă©conomie l'ont amenĂ© Ă  rĂ©diger de nombreux ouvrages politiques mais aussi Ă©conomiques. GrĂące Ă  sa formation, il a pu puiser dans son travail la notion
ï»żA l’occasion du bicentenaire de la naissance de Karl Marx, nous revenons Ă  travers une sĂ©rie d’article sur les apports essentiels du marxisme Ă  l’analyse sĂ©rieuse de la sociĂ©tĂ© moderne. TroisiĂšme Ă©pisode ! Le marxisme et l’Histoire un enjeu fondamental et souvent mal compris La perspective historique du marxiste est un des enjeux principaux de la comprĂ©hension de la pensĂ©e marxiste et de son application dans les sciences sociales. DĂ©jĂ  parce qu’il s’agit d’une des rĂ©flexions centrales du matĂ©rialisme dialectique, mais Ă©galement parce que la comprĂ©hension de l’historicisme marxiste porte, pour nous communiste, un enjeu pĂ©dagogique de premiĂšre importance. En premier lieu, elle prĂ©sente dans bien des cas le lieu commun des poncifs caricaturaux circulant Ă  propos de la pensĂ©e de Karl Marx, ensuite sa mauvaise comprĂ©hension est Ă  la base de nombreuses erreurs d’interprĂ©tation au sein mĂȘme du mouvement communiste. Enfin, cette idĂ©e de la Lutte des classes comme moteur de l’Histoire est d’autant plus fondamentale qu’elle fait du marxisme un humanisme, dans le sens oĂč elle place les masses au cƓur de tous les processus historiques. D’oĂč la fameuse phrase de Karl Marx Ce sont les masses qui Ă©crivent l’Histoire » Commençons dĂ©jĂ  par tordre le cou Ă  deux prĂ©jugĂ©s courants le marxisme comme outil de l’analyse historique n’est en aucun cas une lecture prophĂ©tique de l’Histoire, elle ne prĂ©tend en aucun cas que la rĂ©volution est inĂ©vitable, mais simplement que les contradictions du capitalisme en fabrique cycliquement les conditions. Du reste c’est bien le rapport de force qui existe entre les classes sociales, et plus gĂ©nĂ©ralement l’organisation des forces rĂ©volutionnaires qui en dĂ©terminent la rĂ©alisation ou la non-rĂ©alisation. Le deuxiĂšme prĂ©jugĂ© qui dĂ©coule naturellement du premier, typique des critiques portĂ©es par les praticiens bourgeois des sciences sociales serait que le marxisme est tĂ©lĂ©ologique c’est-Ă -dire qu’il prĂ©tendrait que l’Histoire Ă  un sens prĂ©dĂ©terminĂ© celui du progrĂšs social. Or justement le marxisme fait de l’Histoire une rĂ©alitĂ© dialectique, c’est-Ă -dire traversĂ©e par des contradictions d’intĂ©rĂȘts et des rapports de force l’ensemble des conflits sociaux naissants de ces contradictions sont fondamentalement moteur de l’Histoire, que leurs dĂ©nouements soient favorables ou non aux classes sociales dominĂ©es. Ces deux premiĂšres constatations sont dĂ©jĂ  suffisantes pour dĂ©montrer la vacuitĂ© de l’approche attentiste, qu’on retrouve parfois au sein du mouvement communiste, qui voudrait que la rĂ©volution soit inĂ©vitable, les forces rĂ©volutionnaires n’ayant alors pour vocation que de s’y prĂ©parer pour y insuffler son analyse du monde, Ă  l’avant-garde des masses populaires. Or c’est prĂ©cisĂ©ment l’inverse il n’est de rĂ©volution qui ne soit prĂ©alablement le fruit d’un processus historique rĂ©volutionnaire construit sur le long terme, par et autour d’organisations de masses et de classes. C’est prĂ©cisĂ©ment ce qui fait la diffĂ©rence fondamentale entre l’émeute et la rĂ©volution d’une part, et entre coup d’état et rĂ©volution d’autre part. Le rĂŽle d’avant-garde ne rĂ©side donc pas seulement dans un rapport de force entre les diffĂ©rentes organisations qui composent les forces rĂ©volutionnaires, en attendant le dĂ©clenchement de l’inĂ©vitable insurrection, mais bien dans la comprĂ©hension et la prĂ©paration Ă  long terme du processus rĂ©volutionnaire lui-mĂȘme Ă  un moment donnĂ© de l’Histoire qui en rĂ©unit les conditions objectivement nĂ©cessaires. Pour exemple, si l’état actuel de bouleversement des rapports de productions, c’est-Ă -dire les contradictions grimpantes entre l’état des forces productives et l’organisation sociale de la production pourraient bien rĂ©unir, les conditions sociales d’une rĂ©volution, le rapport de force n’étant pas en faveur de notre camp social – celui des travailleurs – le processus rĂ©volutionnaire ne peut que stagner. C’est bien lĂ  tout l’enjeu qui est celui de notre organisation rĂ©volutionnaire crĂ©er les conditions de rapports de force favorables Ă  notre classe sociale, et lui permettre de prendre le pouvoir. Histoire et dialectique matĂ©rialiste A prĂ©sent que nous entrons dans le vif du sujet il nous faut revenir un instant sur la question de la dialectique, et dĂ©finir, d’un point de vu marxiste les termes qui ici nous intĂ©ressent. Ainsi que vous avez pu le lire au cours des articles prĂ©cĂ©dent, la dialectique matĂ©rialiste dĂ©montre que tout systĂšme, toute activitĂ© humaine est traversĂ© par des contradictions d’intĂ©rĂȘts. Ainsi, ces contradictions sont toutes l’objet d’un rapport de force fluctuant entre dominants et dominĂ©s. Certaines de ces contradictions ne sont pas Ă  proprement parlĂ© infrastructurelle, c’est-Ă -dire qu’elles ne sont pas naturellement inhĂ©rentes Ă  un systĂšme social et Ă©conomique donnĂ© prenons pour exemple le cas des dominations sexistes. Si ces derniĂšres s’appliquent bien selon les lois et les formes propre Ă  la sociĂ©tĂ© capitaliste inĂ©galitĂ© salariale, dĂ©pendance Ă©conomique, discrimination Ă  l’embauche etc. elles ne sont pas pour autant fondamentales. La bourgeoisie peut certes nourrir ses intĂ©rĂȘts de ces contradictions, mais dans l’absolue une sociĂ©tĂ© capitaliste pourrait trĂšs bien s’accommoder de l’abolition de la domination sexiste, tout comme un rĂ©gime socialiste, qui a aboli les classes sociales pourrait conserver intactes la domination de la femme par l’homme. En revanche, si il y a bien une contradiction fondamentale qui est inhĂ©rente Ă  l’organisation de toutes les sociĂ©tĂ©s humaines c’est bien la lutte des classes. Ce qui diffĂ©rencie pour Marx l’homme de l’animal, c’est sa capacitĂ© Ă  produire ces propres moyens de subsistances. De fait, toute sociĂ©tĂ© humaine, c’est-Ă -dire tout groupe humain structurĂ© et organisĂ© se doit d’organiser la force de travail, de façon cohĂ©rente, afin de produire les biens et services nĂ©cessaires Ă  la survie du groupe. Comme toute organisation sociale, cette organisation du travail, structure de fait les rapports sociaux, c’est-Ă -dire qu’ils fragmentent la sociĂ©tĂ© en groupes distincts, gĂ©nĂ©ralement entre ceux qui possĂšdent ou contrĂŽlent les moyens de production terres, machines, outils etc. et ceux qui exercent leur force de travail. C’est ce qu’on appelle l’organisation des rapports de production. Les rapports de production capitalistes divisent la sociĂ©tĂ© en deux classes d’intĂ©rĂȘt distinct, la bourgeoisie et le prolĂ©tariat. La bourgeoisie possĂšde les moyens de production, tandis que le prolĂ©tariat rĂ©unit tous ceux qui sont contraint pour vivre de vendre leur force de travail. La force de travail, comme vecteur principal de la valeur ajoutĂ©e des marchandises produites, peut ĂȘtre ainsi considĂ©rĂ©e, au mĂȘme titre que la matiĂšre premiĂšre, comme une marchandise au coĂ»t fluctuant. Comme pour n’importe quelle marchandise, l’intĂ©rĂȘt de la bourgeoisie est de l’acquĂ©rir pour le coĂ»t le plus modique possible. C’est-Ă -dire augmenter la productivitĂ©, tout en comprimant le plus possible le coĂ»t de la force de travail. Ce faisant il contraint du mĂȘme coup le travailleur Ă  brader sa force de travail, particuliĂšrement en pĂ©riode de chĂŽmage pour pouvoir continuer d’assurer sa subsistance. Cette diffĂ©rence entre le coĂ»t » de la force de travail, et le bĂ©nĂ©fice rĂ©el issus de la marchandise est nommĂ©e plus value », c’est la base fondamentale du profit, et de l’exploitation capitaliste. Par voie de consĂ©quence, l’intĂ©rĂȘt objectif des prolĂ©taires est donc de maĂźtriser par eux mĂȘme leur travail, en vu de supprimer cette derniĂšre donnĂ©, afin de pouvoir pleinement jouir des richesses qu’ils produisent, soit sous la forme d’un revenu non-salariĂ©, soit par le rĂ©investissement de la richesse produite dans l’outil de production, ou l’amĂ©lioration des conditions de travail. Ainsi augmenter la productivitĂ© dans un tel cadre par l’amĂ©lioration des techniques de production peut ainsi diminuer le temps de travail, sans pour autant y voir de consĂ©quence sur leur revenu, leur emploi, leur niveau de vie. Au cours de l’Histoire, les multiples Ă©volutions techniques, Ă©conomique, ou encore culturelle sont venu modifier l’organisation des rapports de production. L’état du rapport de force entre les classes antagonistes, qui peuvent s’exprimer de maniĂšre trĂšs diverses, dĂ©pendent, en outre, du niveau de conscience des individus de leurs intĂ©rĂȘts de classe, ainsi que de la cohĂ©sion interne aux de ces dites classes. Il ne faut donc pas confondre la lutte de classe, phĂ©nomĂšne inhĂ©rent Ă  la division sociale du travail dans les sociĂ©tĂ©s humaines, conscient ou inconscient ; l’intĂ©rĂȘt de classe, qui reprĂ©sente l’intĂ©rĂȘt objectif d’un groupe donnĂ© au sein des rapports de production ; et la conscience de classe, qui dĂ©finit le niveau de conscience des groupes et des individus quant Ă  la place objective qu’ils occupent dans les rapports de production, et de leurs intĂ©rĂȘts objectifs, individuels et collectifs dans la lutte des classes. Il n’en reste pas moins que le phĂ©nomĂšne demeure agissant quel que soit le niveau de conscience qu’en ont les acteurs, le rapport de force, ou la posture dĂ©fendue par les groupes et les individus au sein de ce phĂ©nomĂšne, mĂȘme s’ils y dĂ©fendent un intĂ©rĂȘt perçu et non pas objectif. Sur ce dernier point nous reviendrons dans la derniĂšre partie. Pour Marx, les faits sociaux sont certes dialectiques, mais ils sont Ă©galement historiques c’est-Ă -dire transitoires. L’évolution permanente des rapports de production, les conflits sociaux et les antagonismes de classe qui naissent des contradictions toujours plus nombreuses de l’organisation des rapports de production font de la sociĂ©tĂ© dans son ensemble une gigantesque construction historique en constante Ă©volution. Ainsi, si nous avons Ă©voquĂ© ci-dessus la division sociale du travail dans les sociĂ©tĂ©s capitaliste, il nous faut Ă  prĂ©sent nous pencher sur divers cas dans l’histoire susceptible de montrer comment la lutte des classes peut-elle se faire le moteur d’une dialectique historique, et du perpĂ©tuel changement des sociĂ©tĂ©s humaines. Evolution historique des rapports de production Ainsi, on peut dĂ©finir que l’enjeu au cƓur de toute organisation des rapports de production est la question de la reproduction de la force de travail. C’est-Ă -dire que l’activitĂ© professionnelle, doit pouvoir produire de la richesse tout en assurant la subsistance des travailleurs, leur permettant ainsi de continuer Ă  produire. Dans le Capital », Karl Marx parle de la quantitĂ© de travail socialement nĂ©cessaire » Ă  la reproduction de la Force de travail. Quel que soit l’organisation des rapports de production cette nĂ©cessitĂ© d’assurer la reproduction de la force de travail demeure un Ă©lĂ©ment central. C’est de cette maniĂšre que l’organisation sociale du travail fractionne la sociĂ©tĂ© en classes d’intĂ©rĂȘts divergents. Ainsi, les contradictions sans cesse montante entre les gestionnaires des moyens de production, et ceux qui appliquent leur force de travail gĂ©nĂšrent nĂ©cessairement une lutte de classe, dont la forme revĂȘt cycliquement des caractĂšres propre Ă  l’organisation desdits rapports de production. Si les rapports de production capitalistes divisent la sociĂ©tĂ© en deux classes antagonistes, on ne peut limiter Ă  cette analyse les rapports de productions propres aux sociĂ©tĂ©s de l’antiquitĂ© ou de la pĂ©riode mĂ©diĂ©vale. Ainsi, dans l’antiquitĂ© grecque et romaine, il existe une double hiĂ©rarchie sociale parallĂšle du fait de la multiplicitĂ© des structures de productions, car Ă  la sociĂ©tĂ© de classes, se superposent une sociĂ©tĂ© d’ordres. Ainsi, dans l’antiquitĂ© il existe une premiĂšre hiĂ©rarchie entre homme libre et esclaves qui est l’objet d’une lutte de classe particuliĂšrement intense. On peut prendre l’exemple les trois grandes rĂ©voltes des esclaves contre la RĂ©publique romaine, et dont le cycle s’achĂšve en 71 avant JĂ©sus Christ avec la mort de Spartacus. Les esclaves ne sont en aucun cas comparables Ă  des salariĂ©s, puisqu’il ne s’agit pas d’une marchandisation de la force de travail, mais bien d’une marchandisation de l’individu en tant que tel. Ce n’est donc pas le temps de travail socialement nĂ©cessaire » qui dĂ©termine la capacitĂ© de reproduction de la force de travail, mais bien la valeur accordĂ©e aux individus eux-mĂȘmes comme marchandise Ă  part entiĂšre. L’aristocratie peut en outre limiter la masse salariale » terme utilisĂ© Ă  dĂ©faut de mieux mais en partie anachronique en la matiĂšre en permettant notamment dans la gestion des tĂąches agricoles, d’employer pour les travaux le minimum d’hommes libres, produisant ainsi un chĂŽmage structurel dans les campagnes gĂ©nĂ©rateur de conflits sociaux. Ceux-ci vont d’ailleurs sous la dictature de Jules CĂ©sar conduire Ă  une lĂ©gislation limitant la pratique de l’esclavage dans les tĂąches agricoles. Mais on ne peut pas limiter le conflit de classe Ă  un antagonisme entre hommes libres et esclaves, car chacune de ces catĂ©gories rĂ©pond en fait elle-mĂȘme Ă  des luttes de classe spĂ©cifique. Ainsi, on peut faire la distinction entre les esclaves aux services des riches familles romaines qui ne cessent de prendre de l’importance Ă  la fin de la RĂ©publique et au dĂ©but de l’empire au point de gĂ©rer pour le compte de leur maĂźtre des hommes libres de basses extractions que l’on nomme dĂ©jĂ  des prolĂ©taires. L’éducation des enfants est d’ailleurs souvent laissĂ©e Ă  des esclaves grecs Ă©rudits. De la mĂȘme maniĂšre certaines magistratures sont rĂ©servĂ©s aux esclaves affranchis par testament Ă  la mort de leur maĂźtre, et dont l’influence politique est relativement importante. A l’inverse les esclaves des campagnes sont souvent traitĂ©s comme des bĂȘtes de sommes. Parmi les hommes libres il existe Ă©galement des formes d’antagonisme extrĂȘmement brutaux, d’une part autour du systĂšme d’ordre, qu’on pourrait grossiĂšrement limiter Ă  des systĂšmes de castes qui permettent l’accĂšs Ă  des droits civiques plus ou moins importants Ă  Rome, mais Ă©galement autour de la question de la propriĂ©tĂ© de la terre. Ainsi, la rĂ©forme agraire menĂ© par Tiberius et Gaius Graccus pour l’égal jouissance des terres des domaines publiques ager publica est aussi l’occasion d’affrontements de classe extrĂȘmement importants entre les citoyens aisĂ©es, souvent honestiores ceux qui sont honorĂ©s et les travailleurs plĂ©bĂ©iens humiliores, ils rĂ©pondent en outre Ă  des logiques. En dĂ©finitif, les inĂ©galitĂ©s violentes qui transcendent les classes et les statuts hommes libres, esclaves et affranchis, sont Ă  l’origine de transformations politiques, institutionnelles et sociales majeures dans la sociĂ©tĂ© romaine, tel que l’accession des plĂ©bĂ©iens aux hautes fonctions de consuls, la crĂ©ation de magistratures ayant vocation Ă  la dĂ©fense des citoyens dĂ©munis tribunat de la plĂšbe notamment, ou encore l’extension gĂ©nĂ©ralisĂ©e de tous les habitants de l’empire Ă  la citoyennetĂ© romaine de plein droit Ă  partir de 212. Inversement, la lutte des classes privilĂ©giĂ©es pour le maintien de leurs privilĂšges sont aussi un puissant vecteur de transformations politiques et sociales en de nombreuses occasions. En outre l’inĂ©galitĂ© de l’accĂšs Ă  la terre rend complexe la reproduction de la force de travail et limite ainsi Ă©galement, de ce fait, la levĂ©e militaire dans une pĂ©riode d’expansion territoriale. On voit encore comment les rapports de force entre dominants et dominĂ©s, occupent dans les rapports de productions de l’antiquitĂ© occidentale une place de premier ordre. On note ainsi que dans les rapports de productions antiques, ce n’est pas la quantitĂ© de richesse produites par les unitĂ©s de productions qui dĂ©termine le niveau de richesse socialement reconnu, mais bien la valeur totale des biens immeubles, en terre et en logement qui dĂ©termine la place dans l’ordre social, et ouvre la porte Ă  des avantages civiques et commerciaux particuliers. Dans la pĂ©riode mĂ©diĂ©vale, avec l’effondrement progressif de la centralisation du pouvoir impĂ©rial de Rome, l’unitĂ© de production standard devient la seigneurie qui organise une bonne part des rapports de production. La pratique du servage, oĂč les hommes sont directement liĂ©s Ă  la terre, et ne reçoivent qu’une relative protection militaire en Ă©change de leur travaux forcĂ©s peut, Ă  de nombreux titres, s’interprĂ©ter comme une continuitĂ© de la pratique esclavagiste. La premiĂšre rente des seigneurs est donc l’impĂŽt, sur la terre, mais aussi sur l’usage de l’outil de production en tant que tel. Il ne s’agit donc pas d’un systĂšme d’accumulation de richesse et de marchandise mais bien dans un premier temps d’un circuit fermĂ©. A partir du XIIIĂšme siĂšcle, l’augmentation de la population accĂ©lĂšre l’augmentation de la production, en vu de rĂ©pondre au besoin croissant de la reproduction de la force de travail. L’apparition de surplus de production, fait entrer en compte la revente par les seigneurs d’un nombre important de marchandise, qui hĂąte avec le dĂ©veloppement urbain, l’apparition d’une classe intermĂ©diaire qui vit essentiellement de la revente des surplus de production seigneuriaux la classe bourgeoise. C’est aussi l’occasion d’une nouvelle Ă©volution des rapports de productions mĂ©diĂ©vaux qui s’oriente vers la pratique du salariat, et de l’affermage,qui consiste Ă  louer contre des corvĂ©es et des impĂŽts en nature ou en monnaies, en Ă©change du droit Ă  jouir des produits de sa production, voir Ă  leur revente sur les marchĂ©s. Cette Ă©volution fait apparaĂźtre de nouveaux antagonismes de classe entre la bourgeoisie et la noblesse, devant la concurrence dĂ©loyale des reventes seigneuriales, et la pratique de taxe importante pour l’exportation des marchandises, qui conduisent Ă  la suite de luttes de classe sanglante Ă  l’apparition de chartes communales, qui laissent la gestion de certaines municipalitĂ©s aux bourgeois, plutĂŽt qu’à la noblesse. On ne peut nĂ©anmoins pas rapprocher ces pratiques de celles en apparence similaires qu’on verra apparaĂźtre Ă  partir du XIXĂšme siĂšcle jusqu’au dernier quart du XXĂšme car le fĂ©odalisme ne repose que sur un circuit fermĂ© qui ne cherche pas nĂ©cessairement Ă  l’accumulation permanente de richesses. Les grandes jacqueries rĂ©voltes paysannes du XIVĂšme siĂšcle sont Ă  ces titres tout Ă  fait reprĂ©sentatifs de la violence des conflits de classes que suscitaient ces rapports de productions, et dont les rĂ©voltes paysannes de la rĂ©volution française contre les privilĂšges dĂ©montrent bien la tardive continuitĂ©. Au sein de l’artisanat, le rĂ©gime corporatiste garantit quant Ă  lui le maintien d’une reproduction sociale qui divise les artisans entre les maĂźtres, qui dĂ©cident collectivement les normes de travail pour l’ensemble de la branche professionnelle, ainsi que de la propriĂ©tĂ© et le financement de l’outil de production, les compagnons et les apprentis quant Ă  eux, dont l’ascension sociale ne dĂ©pend que du bon vouloir des maĂźtres de corporations qui n’ont quant Ă  eux que peu d’intĂ©rĂȘts Ă  voir entrer sur le marchĂ© de nouvelles boutiques concurrentes, et qui conduit Ă  la suite de mouvements sociaux importants des compagnons Ă  la disparition progressive des corporations et la mise en concurrence gĂ©nĂ©ralisĂ©e de la production artisanale. La lutte des classes comme Ă©lĂ©ment moteur de l’Histoire une Ă©volution plus dialectique que linĂ©aire Il faut cependant bien apprĂ©hender l’idĂ©e que ce phĂ©nomĂšne n’a rien de mĂ©canique et de linĂ©aire. Les conflits sociaux ne s’achĂšvent pas systĂ©matiquement par une issue favorable aux classes dominĂ©es, elles peuvent au contraire faire naĂźtre de nouvelle contradictions, en modifiant les rapports de productions qui modifient de ce fait les rapports sociaux. Ainsi, l’apparition de communautĂ©s paysannes pratiquant l’affermage produit de nouvelles hiĂ©rarchies sociales au sein mĂȘmes de ces communautĂ©s. En outre, la levĂ© militaire, et le paiement de l’équipement qui jusqu’alors Ă©taient au frais du seigneur, passent dĂšs lors au frais desdites communautĂ©s, oĂč l’impact de l’achat et de l’entretien de l’armement n’est pas le mĂȘme selon les foyers. On voit bien qu’une lutte de classe modifiant les rapports de production en apparence favorablement aux classes dominĂ©s n’est pas mĂ©caniquement Ă©mancipatrice. Un autre exemple, plus rĂ©cent, dĂ©montre bien cette dialectique. Ainsi, durant les guerres carlistes du XIXĂšme siĂšcle en Espagne qui voient s’affronter les partisans d’une monarchie libĂ©rale politiquement et Ă©conomiquement Ă  ceux de l’absolutisme d’ancien rĂ©gime, voient les paysans prendre faits et causes pour le compte des absolutistes, car le maintien des privilĂšges de la noblesse, notamment ecclĂ©siastique, semble reprĂ©senter pour eux une forme d’autonomie et de gestion collective des moyens de productions moyennant taxe seigneuriales et corvĂ©es, lĂ  oĂč la propriĂ©tĂ© bourgeoise de la terre et l’apparition de la moyenne propriĂ©tĂ© a, par endroit, crĂ©er de nouvelles hiĂ©rarchies sociales, oĂč le salariat capitaliste a encore plus accentuĂ© les situations d’inĂ©galitĂ© sociale. Une partie de la paysannerie voit ainsi dans le rejet de la propriĂ©tĂ© bourgeoise de la terre, une lutte conforme Ă  ses intĂ©rĂȘts de classe, bien qu’elle maintienne le latifundisme trĂšs grande propriĂ©tĂ© terrienne, et qui Ă©volue dans le sens d’une intĂ©gration de la grande bourgeoisie terrienne et de la noblesse, au sein d’une mĂȘme classe, et de l’apparition d’un prolĂ©tariat agricole structurellement misĂ©rable. Le l chapitre finale de cette lutte de classe sera la guerre d’Espagne, qui ne put, comme chacun le sait, trouver d’issue favorable pour les travailleurs. La fin de l’Histoire ? Bilan et organisation contemporaine des rapports de production du capitalisme mondialisĂ© et financiarisĂ© Tirer un bilan exhaustif de l’état du processus historique et de l’organisation des rapports de production au XXIĂšme siĂšcle nĂ©cessiterait Ă©videmment un exposĂ© beaucoup trop long, qui soulĂšverait des enjeux trop spĂ©cifiques pour ĂȘtre dĂ©veloppĂ©s ici. On peut nĂ©anmoins, en guise de conclusion Ă©dicter diverses caractĂ©ristiques du capitalisme trĂšs contemporain ainsi que les enjeux et contradictions nouvelles qu’ils soulĂšvent. En outre l’actualitĂ© de la question historique dans la pensĂ©e marxiste porte pour nous l’enjeu trĂšs contemporain de remettre en cause la pensĂ©e de la fin de l’Histoire ». Celle-ci, thĂ©orisĂ©e Ă  la chute du mur de Berlin a voulu tirer le constat de l’hĂ©gĂ©monie ad vitam eternam du capitalisme avec l’effondrement du monde socialiste. Ainsi, la pensĂ©e bourgeoise prĂ©tend que le capitalisme serait dĂ©sormais l’unique horizon de l’Histoire humaine, tant du point de vue du mode de dĂ©veloppements des sociĂ©tĂ©s contemporaines que de celui de la pensĂ©e. Or, si le capitalisme revĂȘt dĂ©sormais des formes originales, dont Lucien SĂšve tirait dĂ©jĂ  en 1977 l’idĂ©e qu’elles ne purent ĂȘtre envisagĂ©es par Marx, Engels ou LĂ©nine, la marche de l’Histoire continue, car l’antagonisme de classe demeure toujours concomitant de ce mode de dĂ©veloppement. Deux aspects majeurs, quoique non exhaustif, caractĂ©risent en premier lieu le dĂ©veloppement historique contemporain des rapports de production capitalistes. D’abord, avec l’évolution exponentielle des moyens de transports et de communication, on assiste Ă  une accĂ©lĂ©ration gĂ©nĂ©ralisĂ©e des Ă©changes Ă  une Ă©chelle internationale. La division du travail pour la rĂ©alisation d’une mĂȘme marchandise peut dĂ©sormais s’effectuer sur des millions de kilomĂštres. De ce fait, la plupart des grands pays capitalistes ayant d’ores et dĂ©jĂ  atteint la phase impĂ©rialiste de leur dĂ©veloppement, une solution dont use couramment la bourgeoisie n’est plus simplement l’importation d’une force de travail bon marchĂ© mais la dĂ©localisation des outils de productions vers des zones gĂ©ographiques oĂč le capitaliste peut dĂ©gager une masse de plus valu plus importante encore en contractant toujours plus la masse salariale. On peut trouver deux causes non-exhaustives Ă  cet Ă©tat de fait d’abord le dĂ©veloppement historique de l’Etat qui garantit un savoir-faire excĂ©dentaire justifiant des conditions de salaires trop Ă©levĂ©es aux yeux de la bourgeoisie. En second lieu, les conquĂȘtes sociales des travailleurs, notamment en France, avec la sĂ©curitĂ© sociale, qui dans l’idĂ©ologie bourgeoise est un frein aux conditions capitalistes de l’accumulation du capital. Ces dĂ©localisations des unitĂ©s de productions issus des grandes puissances capitalistes, tels que la France ou les Etats-Unis a pour finalitĂ© une tertiarisation toujours plus importante de la production intĂ©rieure de ces mĂȘmes Etats, c’est-Ă -dire la gĂ©nĂ©ralisation massive de l’économie de services. Ainsi, l’accentuation, Ă  l’échelle internationale de la libre concurrence » capitaliste, accĂ©lĂšre en outre l’émergence des monopoles Ă  l’échelle mondiale et hĂąte, de ce fait, la baisse tendancielle des taux de profits. Le deuxiĂšme aspect de ce dĂ©veloppement contemporain, c’est le retour en force de la grande bourgeoisie financiĂšre. Pour Karl Marx, sa principale phase de dĂ©veloppement en Europe s’effectue au cours de la seconde moitiĂ© du XIXĂšme siĂšcle, principalement sous la monarchie de Juillet pour ce qui est de la France. Cette sous-fraction de la classe bourgeoise, est selon Marx trĂšs particuliĂšre car elle ne vit pas de l’extorsion immĂ©diate de la valeur du travail, mais bien par la captation d’un capital dĂ©jĂ  existant. On connaĂźt bien le systĂšme d’emprunt auquel se livrent les Etats, les entreprises, ou les collectivitĂ©s territoriales c’est donc le crĂ©dit et la spĂ©culation qui font le profit de la bourgeoisie financiĂšre, et non pas la production. Puisqu’elle rend dĂ©pendante d’elle le reste de la bourgeoisie ainsi que les Etats eux-mĂȘmes, elle a pour intĂ©rĂȘt la baisse gĂ©nĂ©ralisĂ©e de la dĂ©pense nationale, pour ainsi garantir la solvabilitĂ© de ces derniers. Elle Ă©galement en grande partie responsable de l’émergence des sociĂ©tĂ©s anonymes, dont les principaux actionnaires ne sont dĂšs lors plus des dynasties patronales mais bien une multitude de reprĂ©sentants de fond d’investissement notamment issus des banques d’affaires. Elle ponctionne ainsi les Etats et les collectivitĂ©s par le crĂ©dit public, empĂȘchant toute action de rĂ©gulation de l’économie, et elle participe Ă©galement Ă  la diminution de la part de richesse reversĂ© dans le salaire directe ou indirecte, par le crĂ©dit privĂ©[1]. Quelles sont alors les consĂ©quences de la position de force qu’occupe dĂšs lors cette fraction particuliĂšre de la bourgeoisie ? Karl Marx en donne dĂ©jĂ  plusieurs indices. Tout d’abord, elle dĂ©stabilise sans cesse la valeur rĂ©elle de la marchandise, par la spĂ©culation. En outre, elle favorise par le crĂ©dit privĂ©, les grandes structures de production au dĂ©triment des entreprises de taille plus restreinte et participe Ă©galement Ă  la constitution de monopole. Mais qu’en est il alors de la lutte des classes ? Qu’en est-il de la structuration de la classe laborieuse ? En Europe occidentale, l’augmentation tendancielle des qualifications, liĂ©e aux politiques sociales de l’aprĂšs-guerre a notamment permis Ă  un certain nombre de travailleurs une relative Ă©lĂ©vation sociale, qui leur a permis de capitaliser en accĂ©dant plus aisĂ©ment Ă  la propriĂ©tĂ©. Les cadres, manager, et petits-entrepreneurs ont dĂšs lors pris une place importante dans les rapports de productions contemporaines, de mĂȘme que les employĂ©s avec le dĂ©veloppement du secteur tertiaire notamment. Devant l’apparente diversitĂ© de formes que prend dĂ©sormais l’emploi salariĂ©, il est dĂšs lors Ă©minemment complexe de rassembler dans une mĂȘme logique d’intĂ©rĂȘt commun, des travailleurs dont l’intĂ©rĂȘt perçu peut paraĂźtre si Ă©loignĂ©. L’idĂ©ologie bourgeoise favorise, encore ici, l’abstraction, en faisant nier aux travailleurs eux mĂȘmes la place objective qu’ils occupent dans les rapports de production. La lutte des classes n’en demeure pas moins agissante. Ainsi, le dĂ©veloppement frĂ©nĂ©tique de l’auto-entreprenariat, qui en plus de promouvoir l’idĂ©ologie bourgeoise abstraite de la mĂ©ritocratie », va Ă©videmment dans le sens des intĂ©rĂȘts de la bourgeoisie financiĂšre, mais Ă©galement des grandes entreprises qui peuvent se contenter de les racheter une fois en faillite et potentiellement d’acquĂ©rir Ă  moindre frais des possibilitĂ©s d’innovations. Ainsi, la start-up mania ne remet pas en cause, loin s’en faut, la situation monopolistique du capitalisme contemporain en occident. Cependant, la volontĂ© d’émancipation vis-Ă -vis du salariat demeure claire malgrĂ© le poids de l’idĂ©ologie. Et c’est sans nul doute ce qui ressort le plus de la volontĂ© petite-bourgeoise cachĂ© derriĂšre le startupisme et le dĂ©sire de l’auto-entreprenariat. Il nous indique ainsi un fait Ă©minemment empirique les contradictions grimpantes du capitalisme contemporain sont bel et bien perceptible par le plus grand nombre, malgrĂ© l’évidente difficultĂ© de faire comprendre aux travailleurs l’intĂ©rĂȘt commun qui les unis contre l’idĂ©ologie et l’organisation bourgeoise des rapports de production. Le parasitisme du systĂšme financier est lui aussi claire pour tous, si bien qu’il reçoit mĂȘme les critique acerbes de la petite bourgeoisie et d’une partie de la bourgeoisie industrielle et tertiaire. Mais cette prise de conscience est trĂšs loin de suffire Ă  remettre en cause l’organisation capitaliste de la production. Au mieux favorise-t-elle l’intĂ©rĂȘt des petites unitĂ©s de productions et la petite et moyenne bourgeoisie contre celui de la bourgeoise financiĂšre. C’est la qu’on retrouve les vaines abstractions d’une partie de la gauche Ă  propos du dictat de Bruxelle » comme si l’oppression du crĂ©dit public Ă©tait apparu comme par magie avec l’Union europĂ©enne. C’est pourquoi, la responsabilitĂ© historique du mouvement communiste est de travailler auprĂšs des travailleurs dans tous les lieux de vie, de travail et de formation. La propagande communiste, et le marxisme de surcroĂźt demeure encore aujourd’hui la seules critiques scientifiques opĂ©rationnelles des rapports de production capitaliste. Les crises Ă©conomiques sans cesse plus rĂ©guliĂšres, les attaques permanentes contre les droits des travailleurs et la prise de pouvoir politique immĂ©diate de la bourgeoisie avec l’arrivĂ©e au pouvoir d’Emmanuel Macron rendent plus visibles et plus matĂ©riellement perceptibles que jamais les contradictions du capitalisme en Europe occidentale. L’Histoire n’est pas fini, et la lutte internationale des travailleurs, avec ses hauts et ses bas, le dĂ©montre fort bien ces derniĂšres annĂ©es. Il ne tient plus qu’aux forces rĂ©volutionnaires de s’emparer de ses contradictions pour forger une nouvelle conscience de classe, et mettre en dynamique les intelligences collectives pour construire un socialisme au XXIĂšme siĂšcle. Karl Marx 2018 de la philosophie politique au philosophe en politique Karl Marx 2018 le matĂ©rialisme dialectique, une rupture philosophique Classe race et environnement en perspective historique | Nous nous intĂ©resserons dans cet article Ă  la façon dont les inĂ©galitĂ©s environnementales invitent
L’HumanitĂ© vient de publier un hors-sĂ©rie consacrĂ© Ă  Marx, qui rĂ©unit les contributions de nombreux spĂ©cialistes. Richement illustrĂ©, il est accompagnĂ© d’un livret reproduisant le Manifeste du Parti communiste. PrĂ©sentation du hors-sĂ©rie par Pierre Chaillan Dix ans aprĂšs le retour de Marx » lors de la crise de 2008, un rĂ©cent rapport de la banque Natixis explique en quoi son analyse des crises du systĂšme capitaliste se trouve avalisĂ©e. Quelle actualitĂ© ! DĂ©jĂ , depuis le coup de maĂźtre du cinĂ©aste Raoul Peck, c’est un jeune Karl Marx qui s’affiche. Jeune et trĂšs actuel, Marx l’est en raison de sa grille de lecture de classes ! Face aux rĂ©ponses austĂ©ritaires et inĂ©galitaires des pouvoirs politiques et aux semeurs de divisions et de guerre, l’économiste des crises, l’historien de la lutte des classes et le philosophe de l’émancipation humaine revient totalement rajeuni dans les dĂ©bats qui agitent la vie politique, Ă©conomique et sociale. GrĂące aux travaux universitaires rĂ©cents, il devient mĂȘme pertinent pour rĂ©pondre Ă  des questions dont il semblait Ă©loignĂ© tels les dĂ©fis environnementaux, les enjeux humains et sociĂ©taux. Pour souffler ses 200 bougies, l’HumanitĂ©, journal de Jean JaurĂšs, a donc dĂ©cidĂ© d’éditer un hors-sĂ©rie. Notre directeur-fondateur aimait dialoguer avec le penseur, Ă  qui il attribuait l’expression l’évolution rĂ©volutionnaire », qu’il a faite sienne. DĂ©marche moderne s’il en est pour qui veut transformer le monde. Marx, le coup de jeune fait donc la part belle Ă  la jeune gĂ©nĂ©ration d’universitaires avec les contributions des doctorants en philosophie Saliha Boussedra, Jean QuĂ©tier et Guillaume Fondu, de l’historien Jean-Numa Ducange, du professeur de philosophie Florian Gulli, des philosophes Emmanuel Renault et Franck Fischbach ou encore de l’économiste FrĂ©dĂ©ric Boccara. Et parce que Marx et le marxisme ne sont pas conçus comme une icĂŽne Ă  vĂ©nĂ©rer ou comme la recette magique qu’il faudrait de façon mĂ©canique appliquer Ă  la lettre, ce numĂ©ro donne de la place au dĂ©bat dans une table ronde avec l’écrivaine Pascale Fautrier, auteure des Rouges, Alain Bergounioux, prĂ©sident de l’Office universitaire de recherche socialiste Ours, et Guillaume Roubaud-Quashie, le directeur de la revue Cause commune. C’est aussi une formidable invitation Ă  redĂ©couvrir Marx, Ă  savoir d’oĂč il parle, en suivant le rĂ©cit des grandes pĂ©riodes de sa vie d’intellectuel, de mari, de pĂšre et d’ami. Son dialogue avec Friedrich Engels est ainsi retracĂ© par Mohamed Moulfi, professeur de philosophie Ă  l’universitĂ© d’Oran. Plusieurs autres spĂ©cialistes de Marx, au travers d’articles de rĂ©fĂ©rence, apportent leur pierre Ă  une pensĂ©e toujours en construction. Au-delĂ  des idĂ©es reçues, le philosophe Lucien SĂšve aborde la question de l’individu. Le sociologue et philosophe franco-brĂ©silien Michael Löwy relĂšve le gant du dĂ©bat sur Marx Ă©cologiste. Tel un hommage rendu Ă  Gramsci et Ă  AndrĂ© Tosel, la rĂ©flexion de la philosophe Isabelle Garo dĂ©finit les idĂ©es comme langage de la vie rĂ©elle ». DĂ©bat actuel encore sur la dĂ©mocratie et le communisme, avec les contributions des philosophes Étienne Balibar et Yvon Quiniou et du secrĂ©taire national du PCF, Pierre Laurent. La vitalitĂ© des concepts marxiens sera rappelĂ©e dans des domaines inattendus ou plus connus avec onze pages, Les mots pour dire Marx de A Ă  Z », concoctĂ©es par Maurice Ulrich et Pierre Ivorra. Le docteur en philosophie Claude Morilhat revient sur la pertinence de la thĂ©orie de la plus-value. Enfin, deux pĂ©pites un extrait du texte fondateur du philosophe Daniel BensaĂŻd sur le vol de bois et le poĂšme Karl Marx blues de Jean-Pierre Lefebvre. Si l’historien Raymond Huard revient sur le centenaire en 1918, le philosophe Jacques Bidet s’interroge, lui, sur la trace fĂ©conde » de Marx, Ă©voquant Foucault, Althusser et Bourdieu. L’entretien de Raoul Peck place ce hors-sĂ©rie dans le faisceau de lumiĂšre du film le Jeune Karl Marx. Un numĂ©ro Ă  se procurer absolument.
UnevĂ©ritable rĂ©volution n'est possible que dans les pĂ©riodes oĂč ces deux facteurs - les forces productives modernes et les formes de production bourgeoises - entrent en conflit les unes avec les autres. Les Luttes de classes en France (1850) de. Karl Marx. RĂ©fĂ©rences de Karl Marx - Biographie de Karl Marx. Plus sur cette citation
1 Maintenant, en ce qui me concerne, ce n’est pas Ă  moi que revient le mĂ©rite d’avoir dĂ©couvert l’existence des classes dans la sociĂ©tĂ© moderne, pas plus que la lutte qu’elles s’y livrent. Des historiens bourgeois avaient exposĂ© bien avant moi l’évolution historique de cette lutte des classes et des Ă©conomistes bourgeois en avaient dĂ©crit l’anatomie Ă©conomique [1]. » Pendant des dĂ©cennies, de nombreux ouvrages ont citĂ© ou paraphrasĂ© ces lignes issues d’une lettre de 1852 rĂ©digĂ©e par Karl Marx et adressĂ©e Ă  son ami Joseph Weydemeyer. Marx y affirmait sa dette intellectuelle Ă  l’égard des historiens libĂ©raux Ă  qui il aurait empruntĂ© l’idĂ©e de comprendre l’histoire des sociĂ©tĂ©s Ă  travers le prisme de la lutte des classes. Ironisant sur les hommes politiques dĂ©mocrates » de son temps, Marx prĂ©cisait son propos dans le mĂȘme courrier en affirmant que ces messieurs devraient par exemple Ă©tudier les Ɠuvres de Thierry, Guizot, John Wade, etc., et acquĂ©rir quelques lumiĂšres sur l’histoire des classes’ dans le passĂ© [2] ». Ce courrier est d’autant plus cĂ©lĂšbre qu’il contenait Ă©galement une des rares mentions explicites dans son Ɠuvre de la dictature du prolĂ©tariat [3] ». Une deuxiĂšme correspondance, cette fois-ci adressĂ©e Ă  Friedrich Engels deux ans plus tard, Ă©voque spĂ©cifiquement Augustin Thierry comme le pĂšre de la lutte des classes’ dans l’historiographie française [4] » Ă  l’occasion de la parution d’un ouvrage, l’Essai sur l’histoire de la formation et des progrĂšs du Tiers-État [5]. 2 Évoquer Augustin Thierry comme pĂšre de la lutte de classes » devient au vingtiĂšme siĂšcle une des formules passe-partout de l’histoire du marxisme. Ces deux citations ont mĂȘme fait autoritĂ© car, comme le rappelle Eric Hobsbawm, bien que la conception matĂ©rialiste de l’histoire au centre du marxisme, et que tout ce qu’a Ă©crit Marx soit imprĂ©gnĂ© d’histoire, il n’a pas lui-mĂȘme Ă©crit beaucoup d’histoire, dans le sens oĂč l’entendent les historiens [6] ». Tout manuel ou article rĂ©sumant la conception matĂ©rialiste de l’histoire » ou faisant rĂ©fĂ©rence aux origines du concept de luttes de classes » chez Marx pouvait difficilement faire l’économie d’une allusion, mĂȘme et souvent succincte, Ă  Augustin Thierry. Ce dernier ayant Ă©tĂ© par ailleurs le secrĂ©taire de Saint-Simon entre 1814 et 1817, la filiation avec le socialisme utopique » Ă©tait assurĂ©e [7]. Des gĂ©nĂ©rations se sont ainsi succĂ©dĂ©es en rĂ©pĂ©tant combien Marx avait puisĂ© dans l’Ɠuvre de Thierry et d’autres historiens libĂ©raux principalement Guizot, Mignet et Thiers. 3 Pourtant, qui a lu au vingtiĂšme siĂšcle le texte auquel Marx faisait alors explicitement rĂ©fĂ©rence, l’Essai sur l’histoire de la formation et des progrĂšs du Tiers-État, ainsi que les autres ouvrages sur l’histoire de France dont Marx avait pris connaissance ? L’Essai [8] en question n’a pas Ă©tĂ© rééditĂ© en France depuis la mort de Karl Marx [9]. L’Ɠuvre de Thierry s’efface avec l’histoire scientifique qui s’affirme sous la TroisiĂšme RĂ©publique. 4 Une simple confrontation des Ɠuvres publiĂ©es de Thierry et Marx sur l’histoire aurait dĂ©jĂ  en soi un intĂ©rĂȘt qu’est-ce que qui au fond, a valu les louanges de Marx au-delĂ  la formule consacrĂ©e sur le pĂšre » de la lutte des classes ? Mais au moins deux autres raisons justifient une Ă©tude plus approfondie. En premier lieu, l’édition par la MEGA des notes prises par Marx sur l’Essai de Thierry permet de mieux connaĂźtre ce qu’il a retenu de sa lecture [10]. Par ailleurs l’Ɠuvre d’Augustin Thierry, largement oubliĂ©e pendant des dĂ©cennies, fait l’objet d’un regain d’intĂ©rĂȘt. AmorcĂ© dans les annĂ©es 1980 avec un article de Marcel Gauchet dans Les Lieux de mĂ©moires de Pierre Nora – qui soulignait d’ailleurs avec un certain mĂ©pris la piĂ©tĂ© filiale » des marxistes Ă  l’égard d’Augustin Thierry [11] – ce renouveau est plus affirmĂ© depuis quelques annĂ©es avec la mise en question du roman national ». L’historien Sylvain Venayre a par exemple publiĂ© un ouvrage marquant Ă  ce sujet, Les Origines de la France. Quand les historiens inventaient la nation [12]. Dans un contexte de crise de l’identitĂ© » française, l’ouvrage prĂ©sente les rĂ©cits fondateurs de l’histoire de France publiĂ©s au cours du xix e siĂšcle, en faisant la part belle aux ouvrages d’Augustin Thierry. NĂ©anmoins, contrecoup logique des affirmations dogmatiques de naguĂšre, les spĂ©cialistes actuels des rĂ©cits nationaux du xix e siĂšcle ont globalement abandonnĂ© l’idĂ©e de mettre en perspective Marx et Augustin Thierry, au point d’en oublier l’influence capitale du second sur le premier. JoĂ«lle Dusseau relĂšve Ă  juste titre cette absence surprenante dans la production historiographique contemporaine 5 Si les grands systĂšmes explicatifs de l’histoire de France sont prĂ©sentĂ©s de maniĂšre extrĂȘmement prĂ©cise, aucun Ă©cho n’est donnĂ© Ă  l’histoire marxiste, alors que Marx et Engels sont obnubilĂ©s par l’histoire et, notamment Marx, par l’histoire de France lue Ă  travers la lutte des classes [13]. 6 Les Origines de la France n’y fait en effet pas la moindre allusion. Pourtant toute une rĂ©flexion sur Michel Foucault et la gĂ©nĂ©alogie historique Ă  partir de sa lecture d’Augustin Thierry clĂŽt l’ouvrage. Dans ce contexte, il paraĂźt d’autant plus nĂ©cessaire de restituer ce que Marx a rĂ©ellement empruntĂ© au pĂšre de la lutte de classes ». Marx, lecteur d’Augustin Thierry 7 Alors qu’il vient d’achever son essai historique sur le bonapartisme Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, qu’a donc lu Marx de l’historien français lorsqu’il affirme pour la premiĂšre fois une dette Ă  son Ă©gard ? Que son sĂ©jour Ă  Paris au dĂ©but des annĂ©es 1840 l’ait familiarisĂ© avec la littĂ©rature historique des libĂ©raux français ne fait aucun doute. Que ses manuscrits de Kreuznach, les premiĂšres versions du Manifeste du parti communiste, puis le Manifeste lui-mĂȘme portent la trace de l’influence de ces historiens prĂ©sentant les processus historiques et notamment les rĂ©volutions de l’époque moderne anglaise et française en termes de lutte de classes, est peu contestable, et n’est plus Ă  dĂ©montrer [14]. Signe de cette forte empreinte, aprĂšs le reflux des rĂ©volutions europĂ©ennes de 1848, Marx publie un compte-rendu critique sur un ouvrage de Guizot relatif aux rĂ©volutions anglaises [15]. 8 NĂ©anmoins, Ă  consulter les brouillons et notes publiĂ©es par la MEGA – notamment ceux de Kreuznach – si Marx cite ou copie de brefs passages des Lettres sur l’histoire de France d’Augustin Thierry [16], il le fait alors uniquement Ă  partir de citations traduites en allemand provenant de l’ouvrage d’un historien, Ernst Alexander Schmidt, Geschichte von Frankreich [17]. Marx Ă©voque l’émergence des communes mĂ©diĂ©vales et la place que la bourgeoisie a occupĂ©e dans ce processus, mais il n’y a pas trace d’une analyse un peu significative de l’Ɠuvre d’Augustin Thierry. AprĂšs son sĂ©jour parisien, Marx a pu prendre connaissance d’autres travaux en consultant la traduction d’une partie d’un ouvrage sur l’histoire du Tiers-État en 1847 [18]. Le traducteur de Thierry, Friedrich Hermann Semmig, est d’ailleurs longuement citĂ© et critiquĂ© par Marx et Engels dans L’IdĂ©ologie allemande, notamment son article sur communisme, socialisme et humanisme [19] ». À ce stade, il est difficile de rendre compte de ce que Marx a pu lire ou retenir de Thierry faute de notes prĂ©cises, de compte-rendus ou de rĂ©fĂ©rences explicites Ă  tel ou tel dĂ©veloppement. D’autant plus que dans les deux contributions historiques oĂč il analyse concrĂštement les luttes de classes en France Les Luttes de classes en France en 1848-1850 et Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, Marx ne mentionne pas explicitement son legs Ă  Augustin Thierry. 9 Ce n’est qu’en 1854 que Marx semble avoir lu intĂ©gralement un ouvrage d’Augustin Thierry. Dans un contexte international tendu, Marx prend nombre de notes sur l’histoire de la diplomatie europĂ©enne ; c’est l’époque de sa collaboration rĂ©guliĂšre au New York Daily Tribune. Il ne semble pas alors avoir lu la premiĂšre version de l’Essai de Thierry, parue en livraison dans la Revue des deux mondes en 1850. Sa parution sous forme d’ouvrage sĂ©parĂ© trois ans plus tard ne le laisse en revanche pas indiffĂ©rent. 10 Comment expliquer cette attention subite ? AprĂšs plusieurs dĂ©cennies de recherches, l’historien français publie une synthĂšse de ses travaux sur l’histoire de la formation du Tiers-État. CentrĂ©es Ă  l’origine sur une histoire des races et des conquĂȘtes – opposant Gaulois, peuple conquis devenu le Tiers-État et Francs Ă  l’origine de l’aristocratie – les Ɠuvres de Thierry soulignent Ă©galement l’importance du contenu social de ces luttes, d’oĂč l’attention de Marx depuis la parution des Lettres sur l’histoire de France. Dans son Essai de 1850, Thierry rend compte de la longue montĂ©e en puissance de la bourgeoisie sur plusieurs siĂšcles. Évoquant le mouvement des communes du xii e siĂšcle comme une vĂ©ritable rĂ©volution [20] », il dĂ©crit avec passion la montĂ©e en puissance de certaines d’entre elles, notamment de la ville d’Amiens. L’Ɠuvre fut longue, il ne fallut pas moins de six siĂšcles pour l’accomplir [21] » ; le rĂšgne de Louis xiv est pensĂ© comme un moment d’unification administrative rationnelle, que parachĂšve le mouvement rĂ©volutionnaire de 1789. 11 L’exaltation hĂ©roĂŻque de la RĂ©volution n’est plus de saison. Entre les annĂ©es 1820 et le dĂ©but des annĂ©es 1850, l’évolution de sa lecture de l’histoire est en effet notable. LibĂ©ral oppositionnel dans les annĂ©es 1820, Thierry est devenu dĂ©sormais conservateur, effrayĂ© par les poussĂ©es Ă©galitaires des socialistes aprĂšs les rĂ©volutions de 1848. Comme le souligne Sylvain Venayre, au soir de sa vie, l’historien entendait rĂ©affirmer vigoureusement que le Tiers-État Ă©tait la nation tout entiĂšre – et pas seulement cette classe bourgeoise que les socialistes dĂ©nonçaient comme la dĂ©tentrice des privilĂšges contemporains [22] ». C’est donc au moment oĂč Thierry se rĂ©vĂšle ĂȘtre conservateur qu’il est lu avec le plus d’attention par Marx. Dans sa cĂ©lĂšbre lettre Ă  Engels, Marx ironise d’ailleurs sur la contradiction entre ses premiers Ă©crits et l’homogĂ©nĂ©itĂ© du Tiers-État dĂ©sormais prĂ©sentĂ©e par Thierry 12 C’est curieux de voir comment ce monsieur, qui est le pĂšre de la lutte de classes » dans l’historiographie française, se dĂ©chaĂźne dans sa prĂ©face contre les Jeunes historiens » qui voient, eux aussi, maintenant un antagonisme entre la bourgeoisie et le prolĂ©tariat, et veulent dĂ©couvrir dĂ©jĂ  des traces de cette opposition spĂ©cifique dans l’histoire du tiers-Ă©tat jusqu’en 1789 [23]. 13 L’attention que Marx a portĂ©e Ă  cet ouvrage est incontestable. Ses nombreuses notes prĂ©cĂšdent la caractĂ©risation de pĂšre de la lutte de classes ». Les rares rĂ©flexions explicites qu’elles contiennent sont dĂ©veloppĂ©es dans sa lettre Ă  Engels ces notes ne constituent pas en effet en tant que tel un texte cohĂ©rent et neuf, d’autant que leur lecture est ardue avec le mĂ©lange de trois langues ; les citations sont tantĂŽt recopiĂ©es du français, tantĂŽt traduites librement vers l’allemand ou l’anglais, souvent pour accentuer une idĂ©e mentionnĂ©e dans l’ouvrage de Thierry [24]. Mais une lecture attentive de l’Essai confrontĂ©e aux notes de Marx fait nĂ©anmoins apparaĂźtre des prĂ©occupations historiques majeures, en tout premier lieu l’attention Ă  la formation d’une classe sociale sur le long terme. Outre des notes sur les rivalitĂ©s entre noblesse et bourgeoisie au xvii e siĂšcle, notamment Ă  l’occasion de la rĂ©union des États gĂ©nĂ©raux de 1614, Marx s’arrĂȘte sur l’histoire des communes mĂ©diĂ©vales et le lien que celles-ci entretiennent avec l’émergence de la bourgeoisie, deux thĂšmes dĂ©jĂ  retenus dans ses notes de Kreuznach. À la commune correspondrait une premiĂšre apparition d’une pensĂ©e politique des classes roturiĂšres [25] » voire l’émergence d’une communautĂ© dĂ©mocratique [26] ». À plusieurs reprises Marx relĂšve la portĂ©e rĂ©volutionnaire de ce mouvement au xii e siĂšcle, la premiĂšre rĂ©volution [27] ». Le Tableau de l’ancienne France municipale » et la Monographie de la constitution communale d’Amiens » – deux annexes Ă  l’ouvrage de l’Essai – sont trĂšs attentivement lus et forment la partie la plus importante des notes. En rĂ©sumĂ©, malgrĂ© quelques rĂ©serves, comme l’affirme Marx dans sa lettre Ă  Engels ce qu’il [Thierry] dĂ©veloppe et souligne bien, c’est le caractĂšre conspirateur et rĂ©volutionnaire des municipalitĂ©s du xii e siĂšcle [28] ». 14 L’écho avec les prĂ©occupations du milieu du xix e siĂšcle est manifeste. Marx note Analogie dans la sĂ©rie des rĂ©volutions municipales du xii e siĂšcle avec le mouvement constitutionnel au xix e. L’imitation y joua un rĂŽle considĂ©rable [29]. » La question de la rĂ©volution communale » est en effet un topos de l’histoire et de la pensĂ©e politique du xix e siĂšcle [30]. La thĂ©matique de l’émergence des villes et leur sĂ©paration des campagnes est significativement prĂ©sente de L’IdĂ©ologie allemande au Capital en passant par les Grundrisse [31]. Si Marx ne propose pas de conception prĂ©cise et dĂ©finie de la sociĂ©tĂ© mĂ©diĂ©vale [32], la densitĂ© de ses notes sur le sujet conduit Ă  penser qu’il les rĂ©servait pour une Ă©tude approfondie de l’histoire des communes, d’autant que son dernier grand projet d’histoire mondiale comprend Ă©galement d’importantes mentions sur la mĂȘme pĂ©riode [33]. Le souligner n’a pas qu’un intĂ©rĂȘt philologique cela permet d’infirmer notamment la critique de Raymond Aron, souvent reprise par l’historiographie dominante, pour mesurer l’importance de ces remarques sur les siĂšcles antĂ©rieurs Ă  la rĂ©volution industrielle. Aron soulignait en effet que la lutte des classes » marxiste concernait au mieux les sociĂ©tĂ©s industrielles contemporaines, mais n’avait pas d’intĂ©rĂȘt pour comprendre les siĂšcles antĂ©rieurs. À l’appui de cette thĂšse, il formulait l’affirmation suivante 15 En fait, quelles Ă©taient les classes sociales dans les sociĂ©tĂ©s industrielles, en quoi diffĂ©raient-elles de celles des sociĂ©tĂ©s prĂ©-industrielles ? Ces questions n’intĂ©ressaient pas grandement Marx [
]. Ce qui l’intĂ©ressait avant tout, c’était une certaine philosophie de l’histoire, une certaine interprĂ©tation de la sociĂ©tĂ© capitaliste [34]. 16 Or si l’on retient l’idĂ©e de l’émergence d’une nouvelle modernitĂ© socio-politique [35] » Ă  partir des communes mĂ©diĂ©vales italiennes, le mouvement français du xii e – certes diffĂ©rent et en retrait du point de vue des pratiques dĂ©mocratiques – constitue bien un Ă©lĂ©ment d’interrogation historique pour Marx, puisqu’il s’agit de penser les luttes de classes sur la longue durĂ©e. Dans le contexte du dĂ©but des annĂ©es 1850, aux perspectives assombries suite au terrible Ă©chec des rĂ©volutions de 1848, cette attention aux communes rĂ©vĂšle une prĂ©occupation – et aussi une tension – quant Ă  l’écriture de l’histoire des luttes sociales si la rĂ©volution municipale » ne fait qu’anticiper un vaste mouvement parachevĂ© en 1789, un mouvement comme la RĂ©volution française de 1789-1794 ou de 1848 peut-il ĂȘtre finalement considĂ©rĂ© comme un moment de rupture spĂ©cifique ? Il ne s’agirait plus d’étudier et de valoriser un moment rĂ©volutionnaire mais bien de voir comment, Ă  l’échelle des siĂšcles, se dĂ©roulent les conflits sociaux et politiques et de comprendre comment la complexitĂ© de ceux-ci expriment des luttes de classes. Dans son Essai, Augustin Thierry minimise, on l’a dĂ©jĂ  soulignĂ©, la rupture de 1789 ; il estime finalement que l’histoire du progrĂšs de la libertĂ©, depuis le xii e siĂšcle, devait tout autant Ă  l’action de la royautĂ© qu’à celle du Tiers-État [36] ». Marx le relĂšve lui aussi Ă  plusieurs reprises dans ses notes sur l’Essai le travail de la sociĂ©tĂ© française depuis le xii e siĂšcle aboutit Ă  la monarchie absolue, son second point de dĂ©part [37] » ou encore le cahier du Tiers-État de 1615 propose une vaste programme de rĂ©formes, dont les unes sont exĂ©cutĂ©es par les grands ministres du xvii e siĂšcle, les autres en 1789 [38] ». Dans sa lettre Ă  Engels, Marx revient dans le mĂȘme esprit sur la formation de l’État français ce qu’il [Thierry] dĂ©crit joliment, mais de façon peu synthĂ©tique, c’est 1. comment, d’emblĂ©e, du moins Ă  partir de l’essor des villes, la bourgeoisie française doit une trop grande part de son influence au fait qu’elle se constitue en Parlement, qu’elle forme une bureaucratie [39] ». FondĂ©e lĂ  encore sur Thierry, cette attention Ă  l’histoire de l’État français et de sa bureaucratisation s’inscrit dans la continuitĂ© de l’analyse qu’il propose deux ans plus tĂŽt dans Le 18 Brumaire, oĂč il soulignait la continuitĂ© de l’État français Ă  l’échelle de plusieurs siĂšcles 17 Ce pouvoir exĂ©cutif, avec son immense organisation bureaucratique et militaire [
] qui recouvre comme d’une membrane le corps de la sociĂ©tĂ© française et en bouche tous les pores, se constitua Ă  l’époque de la monarchie absolue, au dĂ©clin de la fĂ©odalitĂ©, qu’il aida Ă  renverser. [
] La premiĂšre RĂ©volution française, qui se donna pour tĂąche de briser tous les pouvoirs indĂ©pendants, locaux, territoriaux, municipaux et provinciaux, pour crĂ©er l’unitĂ© civique de la nation, devait nĂ©cessairement dĂ©velopper l’Ɠuvre commencĂ©e par la monarchie absolue la centralisation, mais, en mĂȘme temps aussi, l’étendue, les attributs et l’appareil du pouvoir gouvernemental. NapolĂ©on acheva de perfectionner ce mĂ©canisme d’État [40]. 18 Cette prĂ©occupation, souvent soulignĂ©e par les commentateurs de Marx pour la rapprocher de la thĂšse de Tocqueville dans L’Ancien RĂ©gime et la RĂ©volution, insistant sur la continuitĂ© entre la monarchie et la RĂ©volution, n’a donc rien de purement conjoncturelle [41]. Marx prĂ©cise d’ailleurs, toujours dans sa lettre de 1854, la façon dont on doit envisager la comprĂ©hension de la formation et de la domination d’une classe sur le long terme 19 On pourrait trĂšs bien montrer, en s’appuyant sur son exposĂ© [celui de Thierry], comment naĂźt la classe tandis que disparaissent les diffĂ©rentes formations Formen dans lesquelles se situe Ă  diffĂ©rentes Ă©poques son centre de gravitĂ©, et que dĂ©pĂ©rissent les diffĂ©rentes fractions qui, grĂące Ă  ces formations, atteignent une certaine influence. Cette suite de mĂ©tamorphoses, jusqu’à ce qu’on en arrive Ă  la domination de la classe, Ă  mon avis, personne ne l’a encore dĂ©crite ainsi – du moins quant au contenu [42]. 20 Ces formations » sont notamment, prĂ©cise Marx, les maĂźtrises et jurandes, les formations au sein desquelles se dĂ©veloppe la bourgeoisie industrielle [43] ». Ce passage est trĂšs significatif de ce que Marx entend analyser comme lutte de classes » dans l’histoire Ă  partir des notes prises sur Thierry envisagĂ©es comme des moments d’un processus multiforme, elles seraient aux fondement d’une Ă©tude novatrice sur la domination [d’une] classe ». 21 La lecture de Thierry s’avĂšre pour Marx incontestablement fĂ©conde. Et malgrĂ© la citomanie » sur le pĂšre de la lutte de classes », peu semblent avoir remarquĂ© ce qui semble ĂȘtre de prime abord un paradoxe Marx, en mettant en avant Thierry au milieu des annĂ©es 1850, se dĂ©marque radicalement de l’historiographie rĂ©publicaine française. FascinĂ© par l’histoire des siĂšcles antĂ©rieurs, dans un contexte oĂč l’opposition entre classes improductives et pillardes et classes productives roturiĂšres constitue un topos frĂ©quemment dĂ©veloppĂ© par les historiens français, Marx se montre peu sensible Ă  la fresque rĂ©volutionnaire la plus cĂ©lĂšbre de l’époque – et la plus durable au niveau Ă©ditorial – celle de Jules Michelet. En effet, lorsque Marx lit Thierry, l’Histoire de la RĂ©volution française de Michelet vient d’achever sa parution 1847-1852. L’Ɠuvre sera consacrĂ©e par la TroisiĂšme RĂ©publique, quand Augustin Thierry sera, lui, progressivement oubliĂ©. Il n’y a pourtant pas une seule ligne de Marx sur Michelet, le premier Ă©tant probablement peu sensible au ton lyrique et Ă  l’exaltation d’un peuple » rĂ©volutionnaire oĂč les contradictions de classes n’ont pas leur place, et sont dĂ©libĂ©rĂ©ment ignorĂ©es
 Quant au socialiste Louis Blanc, dont on peut considĂ©rer qu’il fut un des premiers Ă  dĂ©velopper l’érudition qui sera au cƓur de l’historiographie universitaire de la rĂ©volution [44], son Histoire de la rĂ©volution française 1847-1865 a Ă©tĂ© rejetĂ©e radicalement et explicitement par Marx. SĂ©vĂ©ritĂ© Ă  l’égard de Louis Blanc, mĂ©pris implicite pour Michelet ce sont finalement les intuitions de l’ancien libĂ©ral sur les diffĂ©rentes formations » qui ont bien davantage aiguisĂ© la curiositĂ© de Karl Marx. Augustin Thierry et l’invention d’une tradition 22 Aussi brĂšves soient les remarques de Marx sur Thierry, celles-ci sont pourtant loin d’avoir toutes connues les mĂȘmes faveurs chez les historiens marxistes. Si la formule de pĂšre de lutte de classes » devient canonique au vingtiĂšme siĂšcle, le second passage de la lettre Marx sur les formations des classes – qui s’accommode mal d’une approche binaire rĂ©sumant la lutte de classes Ă  l’opposition de deux camps facilement identifiables – a Ă©tĂ© souvent escamotĂ©. Dans la totalitĂ© des manuels soviĂ©tiques publiĂ©s en langues Ă©trangĂšres, lorsqu’est abordĂ©e la conception de l’histoire de Marx, la suite de mĂ©tamorphoses » des classes brille par son absence. Par exemple, la biographie collective de Marx publiĂ©e aux Ă©ditions du ProgrĂšs [45] de mĂȘme que l’Histoire de France en trois volumes rĂ©digĂ©e par des historiens soviĂ©tiques [46] relĂšve les insuffisances de Thierry, tout en mentionnant son statut de pĂšre de la lutte de classes ». Mais on ne retrouve aucune allusion Ă  la deuxiĂšme partie de la lettre sur les formations ». La mĂȘme remarque s’applique Ă  de nombreux textes Ă©voquant le lien unissant Karl Marx Ă  Augustin Thierry. L’historien d’inspiration marxiste de la RĂ©volution française Albert Soboul, dans un article oĂč il expose parentĂ©s d’analyses et filiations entre Jean JaurĂšs, Albert Mathiez et Georges Lefebvre, mentionne l’importance de Thierry pour Marx comme pĂšre de la lutte de classes », mais sans citer cette autre partie de la lettre Ă  Engels [47]. 23 Il est donc nĂ©cessaire de comprendre comment et pourquoi, aprĂšs la mort de Marx, on a reconstituĂ© un rapport spĂ©cifique Ă  l’Ɠuvre d’Augustin Thierry Ă  partir de quelques citations abrĂ©gĂ©es. Emmanuel Renault, Ă©tudiant mĂ©ticuleusement la prĂ©sence explicite de la dialectique dans les textes de Marx – moins importante que ne le veut la tradition marxiste qui s’est fondĂ©e sur quelques extraits – souligne que tout autant que les questions de l’aliĂ©nation et du matĂ©rialisme, celle de la dialectique est prise dans le processus d’invention par le marxisme de sa propre tradition [48] ». La mĂȘme remarque s’applique Ă  la lutte de classes » et Ă  son pĂšre » supposĂ©. En effet, l’Apparat du volume de la MEGA signale clairement le nombre trĂšs faible d’occurrences Ă  Augustin Thierry dans toute l’Ɠuvre de Marx. Un tour d’horizon des ouvrages et brouillons de Marx y compris chez Engels aprĂšs 1883 le confirme dans tous les cas, trĂšs peu de mentions d’Augustin Thierry l’Anti-DĂŒhring ne contient pas par exemple la moindre allusion Ă  l’historien français. Friedrich Engels Ă©voque certes ponctuellement Thierry et les autres historiens libĂ©raux dans une sĂ©rie de lettres Ă  ses correspondants au dĂ©but des annĂ©es 1890, mais elles ne contiennent aucun dĂ©veloppement ni formulation significative sur son Ɠuvre. 24 Marx ayant fait trĂšs peu d’emprunts explicites Ă  Thierry, Ă  partir de quand a-t-on considĂ©rĂ© et rĂ©pĂ©tĂ© qu’un lien fort les unissait ? Le marxisme a créé cette association et ce lien indĂ©fectible entre Marx et Thierry selon un processus plus complexe qu’il n’y paraĂźt. L’explication la plus Ă©vidente serait la reprise par les hĂ©ritiers proclamĂ©s de Marx et Engels et les vulgates successives des citations des deux lettres de Marx et Engels pour instituer Augustin Thierry comme pĂšre de la lutte de classes ». Or la majeure partie de la correspondance entre Marx et Engels n’est pas publiĂ©e avant 1913 [49]. La lettre de 1852 Ă  Weydemeyer a paru pour la premiĂšre fois en 1906 dans la Neue Zeit, la revue thĂ©orique de la social-dĂ©mocratie allemande [50] ; la seconde n’est rendue publique que dans le deuxiĂšme volume de correspondances paru en 1913. La conclusion paraĂźt s’imposer c’est la tradition communiste ultĂ©rieure qui, aprĂšs la rĂ©volution russe, instaure Augustin Thierry comme rĂ©fĂ©rence Ă  partir des deux lettres de Marx exhumĂ©es quelques annĂ©es plus tĂŽt, sans que personne ne sache exactement ce que Marx a lu avec prĂ©cision d’Augustin Thierry, faute d’analyses de ses notes. 25 Une Ă©tude des publications de ceux qui s’employĂšrent Ă  populariser le marxisme aprĂšs la mort Marx sous la forme de brochures, confĂ©rences, et articles pour expliquer les luttes de classes et leur rĂŽle dans l’histoire, fait pourtant apparaĂźtre une filiation moins Ă©vidente. S’il est exact qu’une orthodoxie commune des DeuxiĂšme et TroisiĂšme Internationales fige un certain marxisme comme l’a montrĂ© AndrĂ© Tosel [51], pour autant la singularitĂ© de la pĂ©riode 1880-1910 ne doit pas ĂȘtre minimisĂ©e, ne serait-ce qu’en raison de la disponibilitĂ© trĂšs partielle de l’Ɠuvre de Marx. Or une consultation des Ɠuvres des principaux thĂ©oriciens marxistes avant 1914 rĂ©vĂšle que, avant la connaissance des lettres de Marx, Georges Plekhanov se rĂ©fĂšre rĂ©guliĂšrement Ă  Augustin Thierry. 26 Plekhanov fut un des artisans de l’invention de ce marxisme dans les annĂ©es 1880-1900. Son influence – considĂ©rable parmi les sociaux-dĂ©mocrates russes – dĂ©passait ce premier cercle, nombre de ses contributions historiques furent en effet traduites de son vivant dans de multiples langues, notamment en français et allemand. LĂ©nine – qui ne mentionne jamais Augustin Thierry – a toujours reconnu une dette Ă  son Ă©gard comme fondateur du marxisme russe, permettant son intĂ©gration ultĂ©rieure dans le marxisme soviĂ©tique et ce en dĂ©pit des choix politiques de Plekhanov, favorable aux mencheviks [52]. 27 Aucun autre dirigeant de la DeuxiĂšme Internationale n’a consacrĂ© autant de lignes aux historiens libĂ©raux, et notamment Ă  Augustin Thierry. Plekhanov a notamment Ă©crit un article spĂ©cifique sur ce thĂšme Augustin Thierry et la conception matĂ©rialiste de l’histoire [53] », publiĂ© en français dans L’Ère nouvelle, la premiĂšre revue thĂ©orique marxiste française [54]. Il y rend un hommage appuyĂ© Ă  l’historien. Outre cet article, dans plusieurs contributions souvent des brochures ou des retranscriptions de formations militantes, Plekhanov Ă©voque avec enthousiasme Augustin Thierry et plusieurs de ouvrages [55]. Il renvoie alors Ă  la prĂ©face de la seconde Ă©dition russe du Manifeste du parti communiste publiĂ© en 1900 dont il est l’auteur. Alors que ni Marx ni Engels n’évoquent jamais dans le Manifeste ou dans leurs prĂ©faces rĂ©digĂ©es de leur vivant Augustin Thierry, Georges Plekhanov revient au contraire longuement sur son Ɠuvre, Ă  l’origine selon lui de la conception marxiste de la lutte de classes. C’est donc dĂšs 1900 qu’Augustin Thierry est devenu une rĂ©fĂ©rence pour les marxistes, bien avant que les citations cĂ©lĂšbres » de Marx ne soient connues [56]. 28 Dans sa prĂ©face au Manifeste, Plekhanov Ă©voque la rĂ©vĂ©lation que reprĂ©sentent pour les sociaux-dĂ©mocrates les rĂ©cits historiques de Thierry 29 Ce point de vue nouveau, le point de vue de l’intĂ©rĂȘt social ou de classe, se combinant avec l’attachement Ă  ces pĂšres » qui avaient supportĂ©, pendant des siĂšcles, le poids de la lutte contre les classes privilĂ©giĂ©es, devait nĂ©cessairement amener Ă  prendre conscience de l’importance historique considĂ©rable de la lutte d’intĂ©rĂȘts entre les diverses classes sociales, bref, de la lutte des classes [57]. 30 De Thierry, Plekhanov retient surtout une opposition binaire entre deux classes en luttes. S’il lui reproche d’en ĂȘtre restĂ© trop souvent Ă  une lutte entre races », de fait Plekhanov fige surtout une conception assez simpliste de la lutte des classes – il faut le rappeler, Ă  des fins militantes et pĂ©dagogiques de popularisation du marxisme – en reprenant les aspects les plus tranchants de plusieurs ouvrages de l’historien français. Le paradoxe c’est que, par rapport Ă  Marx, Plekhanov retient des conclusions plutĂŽt Ă©troites Ă  partir d’une connaissance pourtant plus Ă©tendue des ouvrages de Thierry. Marx n’a en effet pas lu avec la mĂȘme attention ces derniers et ne les cite jamais dans des textes publiĂ©s de son vivant. NĂ©anmoins il perçoit dans l’Essai sur les progrĂšs et l’histoire de la formation du Tiers-État les prĂ©misses d’une mĂ©thode susceptible de saisir les mĂ©tamorphoses historiques successives d’une classe, prĂ©occupation globalement Ă©trangĂšre au thĂ©oricien russe, presque entiĂšrement concentrĂ© sur l’efficacitĂ© politique immĂ©diate des lutte de classes ». 31 Cette Ă©troitesse de Plekhanov ne doit pas pour autant masquer un autre aspect qu’il retient de la lecture Augustin Thierry. Il insiste Ă  plusieurs reprises sur la dynamique dont est porteur son rĂ©cit du Tiers-État 32 Augustin Thierry revient sur cette question en montrant que les Français n’ont pas encore de vĂ©ritable histoire de leur peuple. L’histoire des citoyens, des sujets reste Ă  Ă©crire [
]. Le mouvement des masses populaires vers la libertĂ© et le bonheur matĂ©riel constitue un spectacle bien plus grandiose que les guerres de conquĂȘte [58]. 33 Quelques pages plus loin, il souligne encore les tirades Ă©loquentes » de l’historien français expression faisant penser Ă  la formule il dĂ©crit joliment » de Marx qui font bien voir comment la prise de conscience du Tiers-État a entraĂźnĂ©, en France, un changement radical dans les idĂ©es des historiens [59] ». Nourri des lectures de Thierry comme des autres historiens de son temps, Plekhanov est Ă©merveillĂ© par le modĂšle de rĂ©cit des luttes de classes qu’elles suggĂšrent. Il faut reprendre au profit du prolĂ©tariat le dĂ©fi que s’était fixĂ© Thierry pendant la Restauration pour le peuple français » ; comme le souligne AurĂ©lien Aramini, le peuple français ne dispose pas encore d’un rĂ©cit historique dont il pourrait tirer une leçon’ susceptible de le guider dans son rĂŽle politique imminent’ tel est le problĂšme indissolublement Ă©pistĂ©mologique et politique qui s’impose Ă  Augustin Thierry [60] ». Plus qu’un simple pĂšre de la lutte des classes » auquel les marxistes emprunteraient une mĂ©thode opposant le Tiers-État Ă  la noblesse pour l’appliquer Ă  la lutte contemporaine entre bourgeoisie et prolĂ©tariat, Thierry apparaĂźt comme celui qui a dĂ©couvert ce dont une classe doit se doter pour prĂ©tendre Ă  la domination une histoire propre, singuliĂšre et glorieuse. Si, chez Thierry, les rĂ©volutions communales anticipent 1789, alors pour les socialistes mouvements populaires et luttes de classes peuvent ĂȘtre aussi compris, mutatis mutandis, comme une anticipation des mouvements prolĂ©tariens. L’historien français fournit ainsi, bien contre son grĂ©, un modĂšle d’écriture Ă  ceux qu’il dĂ©nonçait de toutes ses forces au soir de sa vie. Les premiers grands rĂ©cits » de la DeuxiĂšme Internationale – construits notamment par Plekhanov – en hĂ©ritent. MĂȘme assĂ©chĂ© par une forme de scientisme rendant austĂšre et peu vivant son regard sur l’histoire, le marxisme des annĂ©es 1880 ne perdra jamais totalement de vue l’exaltation hĂ©roĂŻque de l’épopĂ©e d’un groupe social Ă  travers les siĂšcles. Écriture de l’histoire et lutte de classes 34 En caractĂ©risant Augustin Thierry comme pĂšre de la lutte de classes », Marx ouvrait-il la voie Ă  une approche surplombante et lapidaire, peu Ă  mĂȘme de saisir la spĂ©cificitĂ© des situations historiques et des luttes sociales ? L’exemple de Plekhanov tendrait Ă  le suggĂ©rer, mĂȘme s’il n’eĂ»t pas besoin de connaĂźtre la formule marxienne pour ĂȘtre fascinĂ© par l’historien français. Encore faut-il resituer ce simplisme dans un moment historique, celui de la dĂ©couverte de l’histoire des luttes populaires, exclues jusqu’alors des rĂ©cits nationaux officiels. L’application Ă  l’histoire des sociĂ©tĂ©s du concept de lutte des classes, mĂȘme fortement teintĂ© de schĂ©matisme, permis de dĂ©velopper comme le souligne Eric Hobsbawm, des charges concentrĂ©es d’explosif intellectuel, conçues pour dĂ©truire des parties cruciales de l’histoire traditionnelle, et donc immensĂ©ment puissantes – peut-ĂȘtre plus puissantes que ne l’auraient Ă©tĂ© des versions moins simplistes du matĂ©rialisme historique, et certainement assez puissantes par leur capacitĂ© Ă  Ă©clairer des endroits jusque-lĂ  obscurs pour satisfaire les historiens pendant trĂšs longtemps [61] ». En ce sens cette histoire primitive » des luttes des classes, inspirĂ©e d’Augustin Thierry, eut son efficacitĂ©, avant que la rĂ©pĂ©tition d’affirmations dogmatiques ne devienne un frein Ă  la comprĂ©hension des processus historiques. 35 Quant aux dĂ©veloppements et notes de Marx sur Thierry, remis dans leur contexte d’écriture, ils rĂ©vĂšlent les difficultĂ©s inhĂ©rentes Ă  l’écriture d’une histoire des luttes de classes. François Furet soulignait avec ironie les contradictions de la lecture marxienne de l’histoire – notamment son absence de vision cohĂ©rente de la RĂ©volution française – et l’impossible Ă©criture de l’histoire d’un point de vue marxiste, sauf Ă  cĂ©der Ă  un dĂ©terminisme Ă©conomiste Ă©vacuant l’autonomie du politique, ce vers quoi Marx aurait finalement tendu aprĂšs 1848 [62]. En rĂ©alitĂ©, la sensibilitĂ© de Marx Ă  la rĂ©volution » municipale de l’époque mĂ©diĂ©vale et aux luttes de classes Ă  l’échelle de plusieurs siĂšcles, montre certes qu’il existe une tension entre sa prise en compte du surgissement de l’évĂ©nement rĂ©volutionnaire 1789, 1848 puis plus tard 1871 et son analyse des mĂ©tamorphoses d’une classe sociale Ă  l’échelle de plusieurs siĂšcles. Mais cette tension permet d’ouvrir plusieurs voies pour l’analyse des luttes de classes, laissant le soin Ă  d’autres d’écrire des Ă©tudes fouillĂ©es sur la question [63]. 36 DĂšs les lendemains de la mort de Marx, on retrouve ces difficultĂ©s dans les premiĂšres contributions historiques qui entendent comprendre l’histoire rĂ©volutionnaire Ă  la lumiĂšre de la lutte de classes. En 1889, Karl Kautsky propose un panorama des luttes de classes sous l’Ancien RĂ©gime et pendant la RĂ©volution française, en insistant sur les contradictions de classes Ă  l’échelle de plusieurs siĂšcles, selon un schĂ©ma assez proche de celui d’Augustin Thierry, quoique nettement plus concentrĂ© sur la pĂ©riode rĂ©volutionnaire. Dix ans plus tard, Jean JaurĂšs, rĂ©agissant Ă  ce qu’il juge ĂȘtre un marxisme Ă©troit, concentre l’essentiel des dĂ©buts de sa grande fresque dĂ©diĂ©e Ă  l’histoire de France aux quatre annĂ©es 1789-1794, oĂč les luttes de classes sont envisagĂ©es principalement dans le cadre de l’évĂ©nement rĂ©volutionnaire [64]. L’un et l’autre proposent une lecture qui se revendique explicitement de Marx. PlutĂŽt que vouloir dĂ©terminer lequel des deux est le plus proche de Marx, constatons que l’un et l’autre lui sont d’une certaine maniĂšre fidĂšles ils en radicalisent, chacun dans leur contexte politico-intellectuel, l’une des intuitions mĂ©thodologiques. Leur controverse amorce une longue sĂ©quence historiographique oĂč, au sein du marxisme, le temps court de la rĂ©volution et le temps long de la transition historique seront Ăąprement dĂ©battus. Le paradoxe est que la grande fresque d’Augustin Thierry sur l’histoire du Tiers-État Ă©tait entretemps tombĂ©e dans l’oubli, aprĂšs avoir pourtant Ă©tĂ© l’une des Ɠuvres historiques ayant suscitĂ© la rĂ©flexion marxienne Ă  un moment crucial de l’histoire des rĂ©volutions en Europe. Notes [1] Marx Karl, Engels Friedrich, Correspondance. Tome III janvier 1852 – juin 1853, Paris, Éditions Sociales, 1972, p. 79. Lettre du 5 mars 1852 de Karl Marx Ă  Joseph Weydemeyer. [2] Idem. [3] Sur la dictature du prolĂ©tariat » chez Marx voir Draper Hal, Karl Marx’s Theory of Revolution. Vol. III The Dictatorship of the Proletariat, New-York, Monthly Review Press, 1986. [4] Marx Karl, Engels Friedrich, Correspondance. Tome IV juillet 1852-juin 1957, Paris, Éditions Sociales, 1974, p. 148. Lettre du 27 juillet 1854 de Karl Marx Ă  Friedrich Engels. [5] Thierry Augustin, Essai sur l’histoire de la formation et des progrĂšs du Tiers-État, Paris, Furne, 1853. [6] Hobsbawm Eric, Marx et l’histoire, Paris, Demopolis, 2008, p. 62. [7] Hobsbawm Eric, Et le monde changea. RĂ©flexions sur Marx et le marxisme de 1840 Ă  nos jours, Paris, Actes Sud, 2013, p. 45. [8] Nous mentionnons dĂ©sormais dans cet article l’ouvrage d’Augustin Thierry sous cette forme abrĂ©gĂ© d’Essai. [9] La derniĂšre Ă©dition remonte en effet Ă  1883-1884. [10] Marx Karl, Engels Friedrich, Exzerpte und Notizen. September 1853 bis Januar 1855 Marx Engels Gesamtausabe IV/12, Berlin, Akademie Verlag, 2007, pp. 513-580. [11] Gauchet Marcel Les Lettres sur l’histoire de France d’Augustin Thierry », in Nora Pierre dir., Les lieux de mĂ©moire, La Nation II, Paris, Gallimard, 1986, p. 251. Gauchet Ă©voque principalement les Lettres sur l’histoire de France de Thierry dont une nouvelle Ă©dition des Lettres a paru aux Classiques Garnier en 2014 mais trĂšs peu l’Essai sur l’histoire, il est vrai hors de son cadre chronologique qui se limite aux annĂ©es 1830. [12] Venayre Sylvain, Les Origines de la France. Quand les historiens inventaient la nation, Paris, Seuil, 2013. Signalons Ă©galement Aramini AurĂ©lien, L’ArchĂ©ologie linguistique du pouvoir et du peuple chez Augustin Thierry », Revue d’histoire du xix e siĂšcle, no 49, 2014, pp. 179-193. [13] [14] Sur ce point voir la bibliographie et les rĂ©flexions de Mazauric Claude, L’Histoire de la RĂ©volution française et la pensĂ©e marxiste, Paris, Puf, 2009. [15] Marx Karl, Recension du livre de François Guizot Pourquoi la rĂ©volution d’Angleterre a-t-elle rĂ©ussi ? Discours sur l’histoire de la rĂ©volution d’Angleterre, Paris, 1850 » in Furet François, Marx et la RĂ©volution française, Paris, Flammarion, 1986, pp. 230-232. [16] Marx Karl, Engels Friedrich, Exzerpte und Notizen. Kreuznacher Hefte u. a. 1843 bis Januar 1845 Marx Engels Gesamtausgabe. IV/2, Berlin, Akademie Verlag, 1981, pp. 148-150. [17] Schmidt Ernst Alexander, Geschichte von Frankreich, Hamburg, Perthes, 1835-1848. [18] Thierry Augustin, Entstehung und Ausbildung des Tiers-Etat in Frankreich bis zur Zeit der Renaissance. Historische Skizze, Zerbst, Druck und Verlag der Kummerschen Buchhandlung, 1847. [19] Marx Karl, Engels Friedrich, L’IdĂ©ologie allemande, Paris, Éditions Sociales, 1976, pp. 465-479. [20] Thierry Augustin, Essai sur l’histoire
, op. cit., p. 237. [21] Ibidem, p. 17. [22] Venayre Sylvain, Les Origines de la France, op. cit., p. 105. [23] Marx Karl, Engels Friedrich, Correspondances. Tome IV, op. cit., p. 148. [24] L’original est ici restituĂ© dans nos notes. [25] Marx Karl, Engels Friedrich, Exzerpte und Notizen. September 1853 bis Januar 1855, op. cit., p. 523 Erste apparition d’une pensĂ©e politique des classes roturiĂšres ». [26] Ibidem, p. 554. [27] Ibidem, p. 562 Im xiiI Jhh. Eine erste Revolution ». Il insiste ensuite sur la Municipalrevolution » p. 571. [28] Marx Karl, Engels Friedrich, Correspondances, op. cit, t. 4. p. 149. [29] Marx Karl, Engels Friedrich, Exzerpte und Notizen. September 1853 bis Januar 1855, op. cit., p. 520 Analogie in der sĂ©rie der rĂ©volutions municipales du xii Jhh. m. der constitutionellen Bewegung im 19t. L’imitation y joua un rĂŽle considĂ©rable ». [30] Outre Venayre Sylvain, Les Origines de la France, op. cit., voir Schreiner Klaus Kommune Bewegung’ und Zunftrevolution’. Zur Gegenwart der mittelalterlichen Stadt im historisch-politischen Denken des 19. Jahrhunderts », in Setzler Wilfried dir. Stadtverfassung, Verfassungsstaat, Pressepolitik. Festschrift fĂŒr Eberhard Naujoks zum 65. Geburstag, Sigmaringen, 1980, pp. 139-168. [31] Engel Evamaria, Mittelalterliches StĂ€dtebĂŒrgertum und Zunftwesen in der Auffassung von Karl Marx », in KĂŒttler Wolfgang dir., Das geschichtswissenschaftliche Erbe von Karl Marx, Berlin, Akademie Verlag, 1983, p. 218. [32] Ibidem, pp. 207-208. [33] La MEGA n’a pas encore publiĂ© ces notes mais un aperçu de celles-ci existe en russe, l’original en allemand n’ayant jamais Ă©tĂ© publiĂ©. Elles traitent notamment des luttes sociales pendant les xiv e et xv e siĂšcles. Voir Archives de Marx et Engels, Moscou, t. VI, p. 387. [34] Aron Raymond, La Lutte de classes nouvelles leçons sur la sociĂ©tĂ© industrielle, Paris, Gallimard, 1964, p. 45. [35] Bidet Jacques, L’État-monde. LibĂ©ralisme, socialisme et communisme Ă  l’échelle globale refondation du marxisme, Paris, Puf, 2011. [36] Venayre Sylvain, Les Origines de la France, op. cit., p. 283. [37] Marx Karl, Engels Friedrich, Exzerpte und Notizen. September 1853 bis Januar 1855, op. cit., p. 550 Die Arbeit der fzs. Gesellschaft seit dem xii Jhh. aboutiert in der monarchie absolue, son second point de dĂ©part ». [38] Ibidem, p. 541 Der cahier des tiers v. 1615 vaste programme de rĂ©formes, wovon les unes exĂ©cutĂ©es durch die grands ministres des xvii Jhh., die andre 1789 ». [39] Marx Karl, Engels Friedrich, Correspondances. Tome IV, op. cit., p. 149. [40] Marx Karl, Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, Paris, Le Livre de Poche, 2007, p. 255. [41] La mĂȘme prĂ©occupation se retrouve dans La guerre civile en France 1871, notamment dans ses brouillons prĂ©paratoires. [42] Marx Karl, Engels Friedrich, Correspondances. Tome IV, op. cit., p. 149. [43] Idem. [44] Voir Ă  ce propos les travaux de Stephen Sawyer sur Louis Blanc, par exemple The Liberal Origins of Louis Blanc’s Republican State », The Tocqueville Review/La Revue Tocqueville, Vol. XXXIII, no 2, pp. 141-163. [45] StĂ©panova EugĂ©nia et al., Karl Marx, sa vie, son Ɠuvre, Moscou, Éditions du progrĂšs, 1973, p. 278. [46] Histoire de la France de la RĂ©volution de 1789 Ă  la fin de la PremiĂšre guerre mondiale, Moscou, Édition du progrĂšs, 1973-1978, t. 2, p. 201-202. [47] Soboul Albert, JaurĂšs, Mathiez et l’histoire de la RĂ©volution française », Annales Historiques de la RĂ©volution française, no 237, 1979, p. 447. [48] Renault Emmanuel, Marx et la philosophie, Paris, Puf, 2014, p. 40. [49] Bebel August et Bernstein Eduard, Der Briefwechsel zwischen Friedrich Engels und Karl Marx, 1844 bis 1883, Stutttgart, Dietz, 1913. [50] Mehring Franz, Neue BeitrĂ€ge zur Biographie von Karl Marx und Friedrich Engels », Die neue Zeit Wochenschrift der deutschen Sozialdemokratie, DeuxiĂšme tome, cahier 31, 1906-1907, pp. 160-168. [51] Tosel AndrĂ©, Le Marxisme du vingtiĂšme siĂšcle, Paris, Syllepse, 2009. [52] L’URSS diffusera ses Ɠuvres en plusieurs langues, dont le français, jusqu’aux annĂ©es 1980. Voir ses ƒuvres philosophiques, Moscou, Éditions du progrĂšs, 1961-1983, 5 tomes. [53] Plekhanov Georges, Augustin Thierry et la conception matĂ©rialiste de l’histoire », Le Devenir social, no 8, novembre 1895, pp. 693-709. Le texte est Ă©trangement absent de l’édition française des ƒuvres philosophiques. [54] La revue publie des textes importants de Marx et d’Engels et une sĂ©rie de textes sur le matĂ©rialisme historique. C’est Ă  cette revue que l’on doit la premiĂšre Ă©dition en brochure du Manifeste du parti communiste 1895 ; voir Cahen Jacqueline, Les premiers Ă©diteurs de Marx et Engels en France 1880-1901 », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, 2011, pp. 20-37. [55] Plekhanov se rĂ©fĂšre notamment Ă  plusieurs ouvrages regroupĂ©s dans les ƒuvres complĂštes d’Augustin Thierry Ă©dition de 1840, puis augmentĂ©e et rĂ©imprimĂ©e Ă  plusieurs reprises. [56] À noter que dans l’Histoire de France publiĂ©e en URSS le seul marxiste qui puisse faire concurrence » Ă  la brĂšve citation de Marx de 1854 est Georges Plekhanov, dont deux textes portant sur Augustin Thierry sont citĂ©s et mentionnĂ©s. [57] Plekhanov Georges, PrĂ©face au Manifeste du parti communiste », ƒuvres philosophiques, op. cit., t. 2 p. 491. [58] Ibidem, p. 488. [59] Ibidem, p. 489. [60] Aramini AurĂ©lien, L’ArchĂ©ologie linguistique du pouvoir et du peuple chez Augustin Thierry », art. citĂ©, p. 179. [61] Hobsbawm Eric, Marx et l’histoire, Paris, Demopolis, 2008, p. 45. [62] Furet François, Marx et la RĂ©volution française, Paris, Flammarion, 1986. [63] Pour une approche synthĂ©tique du marxisme Ă  l’histoire voire Ducange Jean-Numa et Mazauric Claude, Marxisme », in Gauvard Claude et Sirinelli Jean-François dir., Dictionnaire de l’historien, Paris, Puf, 2015 Ă  paraĂźtre. [64] JaurĂšs Jean, Kautsky Karl, Socialisme et RĂ©volution française, Paris, Demopolis, 2010.
Cest vrai que l'Église est en crise depuis de nombreuses dĂ©cennies. Il y a par contre de nombreuses associations catholiques comme l'Opus Dei, Marie-Jeunesse, les FraternitĂ©s Foi et Vie, le Centre Leunis, Campagne QuĂ©bec-Vie, JĂ©sus Marie et notre Temps, qui font un travail remarquable sur le plan spirituel et qui font la promotion des valeurs morales traditionnelles.
RenĂ©e Fregosi Jean-Luc MĂ©lenchon ne peut pas ĂȘtre le vote utile des Ă©lecteurs de gauche»FIGAROVOX/TRIBUNE - SĂ©golĂšne Royal a affirmĂ© que le vote utile Ă  gauche Ă©tait Jean-Luc MĂ©lenchon. La politologue juge qu'au contraire, en reprenant Ă  son compte les thĂ©ories dĂ©coloniales et racialistes, le candidat LFI est trop Ă©loignĂ© des aspirations des classes populaires. Ascension sociale Entre les transfuges de classe et leurs parents, le fossĂ© se crĂ©e trĂšs tĂŽt»ENTRETIEN - Fils d'agriculteurs, filles d'aides-soignantes, ces transfuges de classe sont devenus Ă©crivains, Ă©lus politiques. Dans un livre, le journaliste Adrien Naselli met en lumiĂšre le rĂŽle de leurs parents, qui ne les ont pas lĂąchĂ©s». Gilles-William Goldnadel La gauche a quittĂ© la lutte des classes pour la lutte des races»FIGAROVOX/CHRONIQUE - Sandrine Rousseau a notamment affirmĂ© sur Europe 1 Les femmes, les noirs, les musulmans sont des rĂ©sistants de fait [...] L'Ă©cologie ce n'est pas des hommes blancs Ă  vĂ©lo dans les villes». L'avocat estime que ces propos rĂ©vĂšlent le basculement indigĂ©niste de l'ensemble de la gauche. JĂ©rĂŽme Sainte-Marie La cristallisation du bloc populaire peut aboutir Ă  la dĂ©faite de Macron»GRAND ENTRETIEN - C’est le livre d’un sondeur, qui dĂ©crypte les chiffres, mais aussi celui d’un thĂ©oricien et sociologue capable d’analyser les mouvements profonds de la sociĂ©tĂ©. Dans un essai majeur, Bloc contre bloc. La dynamique du macronisme, publiĂ© aux Éditions du Cerf, JĂ©rĂŽme Sainte-Marie montre le retour de la lutte des classes dans une sociĂ©tĂ© qui se divise dĂ©sormais en deux blocs Ă©litaire et populaire. François d'Orcival Quand le jaune a virĂ© au rouge»CHRONIQUE - Comment le mouvement des gilets jaunes» a fini par ĂȘtre contaminĂ© et dĂ©naturĂ© par l'idĂ©ologie d'extrĂȘme gauche. La lutte des classes ne correspond plus Ă  la rĂ©alitĂ© de la sociĂ©tĂ© d'aujourd'hui » Nicolas Baverez Le spectre de Marx»CHRONIQUE - La crise traversĂ©e par le capitalisme mondialisĂ© et les dĂ©mocraties libĂ©rales semblent redonner une singuliĂšre actualitĂ© Ă  certaines idĂ©es du thĂ©oricien de la lutte des classes, explique Nicolas Baverez. Mais d'oĂč vient la haine des riches ?»FIGAROVOX/ANALYSE - Philippe Fabry voit dans l'histoire sociale du XIXe siĂšcle, marquĂ©e par le suffrage censitaire jusqu'en 1848 et l'interdiction des syndicats jusqu'en 1884, l'explication de l'hostilitĂ© française Ă  l'Ă©gard des riches. L'argent est enviĂ© et le patron, toujours coupable d'oppression dans la psychologie collective, dĂ©testĂ© par beaucoup. Guillaume Roquette La fin de la lutte des classes ?ȃDITORIAL - Pour le directeur de la rĂ©daction du Figaro Magazine, les Français semblent avoir enfin rompu avec un demi-siĂšcle de conservatisme social. Pour une majoritĂ© de Français, la lutte des classes existe toujoursGauche, droite, Front national... Quelle que soit leur couleur politique, les Français sont deux tiers Ă  estimer que la lutte des classes reste une rĂ©alitĂ© aujourd'hui dans l'Hexagone, selon le BaromĂštre des Ă©vĂ©nements Ă©conomiques Odoxa-MCI. Air France, Jean-Luc MĂ©lenchon et la lutte des classesFIGAROVOX/ANALYSE - Laurent Bouvet revient sur la crise Ă  Air France et les propos tonitruants du leader du Front de gauche prĂȘt Ă  aller en prison Ă  la place des salariĂ©s de la compagnie». La CNT, syndicat anarcho rĂ©volutionnaire, appelle Ă  la grĂšve gĂ©nĂ©raleCe groupuscule qui prĂŽne l'abolition des classes est contre les patrons, contre le salariat, contre l'État». Il profite de l'appel Ă  la mobilisation le 9 avril de la CGT et FO pour faire parler de lui. Et recruter quelques militants radicaux. JaurĂšs serait-il socialiste aujourd'hui ?FIGAROVOX/TRIBUNE - Alors que François Hollande se rend mercredi 23 avril Ă  Albi et Carmaux pour rendre hommage Ă  Jean JaurĂšs, le philosophe Claude Obadia combat les idĂ©es prĂ©conçues Ă  l'Ă©gard du dĂ©putĂ© du Tarn, notamment sur le progrĂšs social, la religion et l'identitĂ© europĂ©enne. Le retour de la lutte des classesVoici les premiers paragraphes de la nouvelle lettre
 La lutte des classes est une pureinvention de Marx. »La lutte des classes, on n’en veut plus !B. Kouchner, Ă©mission Le forum europĂ©en, ARTE,17 dĂ©cembre 2005Marx a-t-il inventĂ© la lutte des classes?Il sembleraitque oui, si l’on en croit la rumeur qui voudrait quenous soyons dans des sociĂ©tĂ©s apaisĂ©es, oĂč le consensusrĂšgne sur le principe de l’économie de marchĂ©, et oĂč
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Lecombat pour empĂȘcher la contre-rĂ©volution de la classe capitaliste, la lutte pour extirper les vestiges de la loi de la va leur, pour socialiser l’agriculture, pour changer les conditions et les buts de la production sociale, pour rĂ©pondre aux besoins des hommes et dĂ©velopper les forces productives tout en Ă©levant le niveau de vie des producteurs, tout en unifiant la sociĂ©tĂ© dans A propos du livre PrĂ©sentation de l'Ă©diteur Un guide pratique et accessible pour comprendre la pensĂ©e marxiste qui anime encore aujourd'hui les plus vifs dĂ©bats politiques et Ă©conomiques. En vĂ©ritable esprit rĂ©volutionnaire, Karl Marx marque son Ă©poque en Ă©nonçant sa virulente critique envers le capitalisme Ă©mergent. S'appuyant Ă  la fois sur la sociologie, la philosophie, l'histoire et l'Ă©conomie, il dĂ©fend la cause de l'homme, Ă  la fois produit et producteur de son environnement. Ce livre vous permettra d'en savoir plus sur * La vie de Karl Marx * Ses principaux contemporains * Sa pensĂ©e et ses apports en Ă©conomie, dont les concepts de matĂ©rialisme historique et de lutte des classes * Les limites de sa rĂ©flexion * Les rĂ©percussions historiques de sa vision Le mot de l'Ă©diteur Avec l'auteur, Gabriel Verboomen, nous avons cherchĂ© Ă  prĂ©senter aux lecteurs la thĂ©orie Ă©conomique de ce grand penseur du Xixe siĂšcle. À la fois historien, philosophe, sociologue et Ă©conomiste, Karl Marx rĂ©volutionne la pensĂ©e classique de l'Ă©poque et replace l'homme au centre du systĂšme Ă©conomique. » Juliette NĂšve À Propos De La SÉRie 50Minutes Culture Ă©conomique La sĂ©rie Culture Ă©conomique » de la collection 50Minutes propose des documents qui invitent tous les curieux Ă  rĂ©flĂ©chir sur les enjeux et les rĂ©alitĂ©s qui façonnent le monde Ă©conomique actuel. Nous avons conçu la collection Business & Economics en pensant aux nombreux professionnels obligĂ©s de se former en permanence en Ă©conomie, en management, en stratĂ©gie ou en marketing. Nos auteurs combinent des Ă©lĂ©ments de thĂ©orie, des pistes de rĂ©flexion, et dans certains cas des Ă©tudes de cas et de nombreux exemples pratiques pour permettre aux lecteurs de dĂ©velopper leurs compĂ©tences et leur expertise. Les informations fournies dans la section A propos du livre » peuvent faire rĂ©fĂ©rence Ă  une autre Ă©dition de ce titre. Meilleurs rĂ©sultats de recherche sur AbeBooks Image d'archives Image fournie par le vendeur Karl Marx, la lutte des classes et le capital Pourquoi l'individu est-il au coeur des enjeux Ă©conomiques ? Gabriel Verboomen EditĂ© par 2014 ISBN 10 280625745X ISBN 13 9782806257451 Neuf Taschenbuch QuantitĂ© disponible 1 Description du livre Taschenbuch. Etat Neu. Druck auf Anfrage Neuware -Un guide pratique et accessible pour comprendre la pensĂ©e marxiste qui anime encore aujourd'hui les plus vifs dĂ©bats politiques et Ă©conomiques. En vĂ©ritable esprit rĂ©volutionnaire, Karl Marx marque son Ă©poque en Ă©nonçant sa virulente critique envers le capitalisme Ă©mergent. S'appuyant Ă  la fois sur la sociologie, la philosophie, l'histoire et l'Ă©conomie, il dĂ©fend la cause de l'homme, Ă  la fois produit et producteur de son environnement. Ce livre vous permettra d'en savoir plus sur . La vie de Karl Marx . Ses principaux contemporains . Sa pensĂ©e et ses apports en Ă©conomie, dont les concepts de matĂ©rialisme historique et de lutte des classes . Les limites de sa rĂ©flexion . Les rĂ©percussions historiques de sa vision Le mot de l'Ă©diteur Avec l'auteur, Gabriel Verboomen, nous avons cherchĂ© Ă  prĂ©senter aux lecteurs la thĂ©orie Ă©conomique de ce grand penseur du XIXe siĂšcle. 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MarxCritical PeopleMathematical AnalysisUne confĂ©rence D'Anselm Jappe. Un bon rĂ©sumĂ© Ă  regarder et Ă©couter pour comprendre en quoi consiste la critique de la valeur Wertkritik. En bref, quand on relit Marx, on ne doit pas s'arrĂȘter Ă  la notion de lutte des classes, Marx Ă©tait aussi un Ă©conomiste et posait des observations Ă©clairantes sur le systĂšme Ă©conomique capitaliste par rapport Ă  la question de la WatchDocumentariesPoliticsSimpleAccessoriesArtBlack FedoraWhiteboardSur le site d'Arte, l'histoire du capitalisme en quelques animations ultra Goes OnBring It OnInterviewEnvironmental PortraitsTheoremsMath VideosFranceTeaching MathTeaching IdeasLa France n'est pas seulement riche de son passĂ© et de ses musĂ©es, elle regorge de talents qui rayonnent au-delĂ  de nos frontiĂšres. ConfirmĂ©s ou prometteurs, ces nouveaux gĂ©nies dessinent l'avenir avec brio, Ă  l'instar de ces intellectuels EconomyOur WorldCapitalismMichelPeerEconomicsAcademyFoundationSur le monde des Creative Commons. Sur une transition Ă©conomique passant par la collaboration et le numĂ©rique et quelques hybrides avec le systĂšme On CapitalDiminishing ReturnsWealth TaxTime To LiveWorld DataEnd Of DaysFinancial TimesKnightGlobal Economyle roi du Maroc s'exprime Ă  propos de l'Ă©conomie mondiale et des agences de PrixChef JacketsRussiaProductsUn boulanger souhaite Ă©veiller un peu les esprits Ă  la question de l'Ă©volution des prix Chez moi, j’observe une fourchette d’augmentation de 20 Ă  40 % selon mes produits, .... En 2010, le prix des farines de cĂ©rĂ©ales avait connu une hausse notable Ă  cause de mauvaises conditions climatiques qui avaient occasionnĂ© de mauvaises rĂ©coltes notamment en Russie. Depuis, les prix n’ont Ă©videmment pas baissé  »CreditKeep Calm ArtworkActuelTotalementAudioDeathBreastContemporary ArtLien audio Ă  Ă©couter. À la fin de cet entretien sur la critique de la valeur, la question de l'art contemporain revient sur le tapis concernant l'absence de discours critique en son sein. Une fois encore ça me conforte dans l'idĂ©e que se pencher sur l'Ă©tat de l'art aujourd'hui est totalement en lien avec la crise du capitalisme DigestJeremy RifkinTechnoSuit JacketProfessionFictional CharactersPhotoStartupsMeyerJeremy Rifkin “Ce qui a permis le succĂšs inouĂŻ du capitalisme va se retourner contre lui”Passionate PeopleMeringueNew HampshireNicDennisCourt TermeRomeArticlesMerengueLe physicien amĂ©ricain Dennis Meadows nous rappelle que la croissance a une limite et que les consĂ©quences du dĂ©passement des limites est l'effondrement du systĂšme. Mauvaise nouvelle pour nos politiques Ă  court terme. On parle de l'horizon ScoutsEvent OrganizationOrganizing TipsGuest SpeakersNew WorldPsychologyLanguageCommunityGreatsÀ lire absolument Rien de ce que nous appelons â€œĂ©conomie du partage” n'est du partage. Ce terme est idiot, et il mĂ©rite de mourir.»ThierryPhilippePointCultureDigitalIntellectual PropertyComment la culture numĂ©rique impacte notre Ă©conomie un point de vueGotham CityBatman FilmBatman Vs SupermanExpoGqGotham SeriesCrime3 Days TripFall TvContre la fraude et le crime en col blanc voici l'arrivĂ©e d'un justicier Gotham CityDissociation30 MaiCritiqueLe GrandDanger SignConceptsGaucheConversion DisorderUn blog Ă  suivre. Critique de la valeur et du travail. Beaucoup de clĂ©s philosophiques BreastedRevolutionSuitsJacketsFashionTightsIndustrial RevolutionDown JacketsLa rĂ©volution collaborativeDanielSports JerseyMatchCelebritiesTopsAntiRedBelgium541 jours sans gouvernement voilĂ  la recette anti-crise de la Belgique. avancĂ© avec humour par Paul KrugmanBlindsCurtainsHome DecorWealthEverythingDecoration HomeRoom DecorShades BlindsBlindOĂč la production Ă©conomique produit avant tout de la pauvretĂ©. Un point de vue Ă  New WorldDocumentaryEuropean RobinRobinsUn article pour rĂ©sumer dans les grandes lignes en quoi consiste la "dĂ©croissance". Elle a dĂ©jĂ  MarxComic BooksComic Book CoverBaseball CardsComicsHilariousSurvivalEt voici un essai d'Ă©conomie en BD ! Paul Jorion GrĂ©gory MaklĂšs ISBN 275480725X Éditeur Futuropolis 2012FinanceThrillerKoboFree AppsAudiobooksEbooksNovelty SignDiscoverReadingPaul Jorion ISBN 2738130895 Éditeur Odile Jacob 2014Transition WordsLegion Of HonourSelf ActualizationTeaching WritingSkepticCalamityInvesting MoneyCes Ă©conomistes français qui cartonnent Ă  l'Ă©trangerLeadershipBernardManagementTalkVideosScenesYoutubeSocratesYoutubersBernard Stiegler Ă©conomie collaborative et individuationIndustrialSpiritTechnologyArs Industrialis association internationale pour une politique industrielle des technologies de l'espritJust Let It GoJuneFantasy CharactersPaul Jorion - Le temps qu'il fait le 27 juin 2014

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